Texte d'orientation : Christian Oster est l'auteur d'une dizaine de romans publiés aux éditions de Minuit. Son oeuvre s'est d'abord placée dans la perspective de ce que l'on a appelé l'esthétique minimaliste. En 2001, avec la parution d'Une femme de ménage, un tournant semble intervenir dans les choix et les pratiques d'écriture du romancier, même s'il s'agit d'une évolution plus que d'une rupture. Toujours est-il que des notions qui furent jadis dites "périmées" réapparaissent sous sa plume : une histoire dont on perçoit la trame et la progression, un discours modalisé, des personnages étoffés et soumis à une investigation psychologique, certes lacunaire et fragmentaire, mais efficace dans l'économie de la narration. Dans le train (2002) confirme ce recul de "l'impassibilité" commune aux auteurs publiés chez Minuit (comme Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint, Christian Gailly, Patrick Deville). Avec Un soir au club (2001) et Faire l'amour (2002), C. Gailly et J-P Toussaint amorcent d'ailleurs eux aussi ce mouvement de "retour" vers des formes et des modèles connus sinon convenus du roman.
Cependant, ne faut-il pas interroger ce schéma du "retour", qui ne saurait consister en une reprise du même et encore moins une régression? Et si la fiction et le romanesque se manifestent à l'évidence dans la littérature de l'extrême modernité, n'est-ce pas avec des significations inédites, des codes renouvelés, suscitant et réfléchissant des attentes différentes? La fiction et le romanesque ne reviendraient pas dans le paysage contemporain lavés de tout "soupçon".
A partir de commentaires sur l'oeuvre de Christian Oster (et d'autres écrivains suivant des voies similaires), il serait pertinent et probablement passionnant d'explorer ces questions et d'inventer de nouvelles pistes de réflexion.
Vous présenterez votre proposition de communication en une page maximum et me l'enverrez avant le 31 janvier 2003:
Aline Mura: almura@club-internet.fr