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La didactique de la littérature : interrogations, dilemmes et modalités de transmission en contexte camerounais (Yaoundé)

La didactique de la littérature : interrogations, dilemmes et modalités de transmission en contexte camerounais (Yaoundé)

Appel à communications

Colloque organisé par la Faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université de Yaoundé I, le Département de français de l’École normale supérieure de l’Université de Yaoundé I

Sous le haut patronage de Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur

Date : 27-28 mai 2016

Supervision : Pr Barnabé Mbala Ze

Coordonnateurs du projet : Raymond Mbassi Atéba et Jean Claude Abada Medjo

 

Thème : La didactique de la littérature : interrogations, dilemmes et modalités de transmission en contexte camerounais

Argumentaire

En se constituant depuis les années 70, en France principalement, en un champ de recherche spécifique proposant ses outils d’analyse propres indépendamment de l’enseignement des langues auxquelles elle est restée pendant longtemps – cela est encore perceptible aujourd’hui – assujettie, la didactique de la littérature s’élabore dans un concert de voix/voies discordantes qui tardent à clarifier son objet et même celui de la littérature, secouée au Cameroun par de nombreuses crises – typologique/typographique, esthétique, identitaire, thématique, etc. La didactique de la littérature constitue un « champ de conflits théoriques… [qui] portent aussi bien sur le statut des objets enseignables et sur les conditions de leur enseignabilité que sur la sélection des outils théoriques permettant l’approche de ces objets ». (B. Daunay, 2007 : 141)

 

Aux lendemains des indépendances, la plupart des pays africains avaient adopté les programmes et pratiques d’enseignement proposés par les Académies occidentales et avaient canalisé les parcours curriculaires en la matière selon leurs modèles sans parfois véritablement tenir compte, malgré Mamadou et Bineta (1952) destiné à l’enseignement du français en Afrique, des réalités locales. Les premières tentatives endogènes d’harmonisation et de nationalisation des programmes remontent à la fin des années 70. Au Cameroun, elles vont se concrétiser par l’adoption des Objectifs généraux de l’enseignement du français au premier Cycle (1985), les Programmes de langue et littérature française (1994) et le Programme de Langue et Littérature du Sous-cycle d’observation (2012), qui vont tour à tour passer des approches biographiques du texte littéraire aux approches formalistes et interactives dans ce qui a été considéré comme la Nouvelle Approche Pédagogique (NAP), oscillant entre l’Approche par Objectifs et l’Approche par Compétences de plus en plus privilégiée bien que contestée par nombre de praticiens.

Aujourd’hui, au Cameroun, la didactique de la littérature fait face à une crise multiforme : celle de se constituer en une matière d’enseignement autonome, clairement délimitée dans les pratiques de classe au-delà de l’enseignement du français, de l’anglais et autres langues vivantes du système éducatif camerounais et dont il faut « repenser à nouveau frais ce qui fait sa spécificité » (Legros, 2005 : 46); celle de la définition et de la délimitation de son objet, partagé entre l’éveil à la culture, aux civilisations, aux idées et l’initiation à la littérarité ; celle de l’extension de son objet, en marge du franco-centrisme didactique, à toutes les littératies, aux littératures orales ou globales, aux littératures en d’autres langues, à la paralittérature qui semble avoir anticipé la réflexion sur les impasses des sociétés tehnocratiques d’aujourd’hui, aux autres médias qui intéressent de plus en plus les jeunes apprenants ; celle des programmes souvent obsolètes (F.-N. Bikoï, in Notre Librairie N° 100, 1990) et peu adaptés aux réalités contemporaines ; celle des niveaux d’enseignement de la littérature –  souvent nié, évité ou peu envisagé par certains praticiens dans certaines classes – ; celle de la confusion épistémologique qui règne dans la manipulation des outils et exercices permettant la transmission ou la pratique de la littérature ; celle de son déficit symbolique par rapport aux autres disciplines, consécutif à son déni de légitimité auprès de jeunes apprenants et la société toute entière de moins en moins intéressés par les Humanités et les valeurs littéraires ; celle de l’inadéquation entre la formation et les pratiques de terrain souvent en bute à des réalités sociologiques spécifiques à certaines régions, pour ne citer que ceux-là.

À l’heure du multimédia – qui se matérialise de nos jours par l’édification des Centres multimédia dans les institutions scolaires camerounaises –, alors que les cultures-mondes concurrencent les cultures et langues nationales reconnues et intégrées depuis peu dans le système éducatif – primaire, secondaire et universitaire –, l’enseignement de la littérature ne peut plus pleinement se réaliser sur la seule base des textes littéraires, ni seulement pour l’enseignement et au travers des langues majoritaires (française, anglaise, allemande, espagnole, etc.) officielles pour certaines d’entre elles, encore moins au détriment de l’oralité ou de la paralittérature. Comment capitaliser cette actualité et ses apports dans l’enseignement de la littérature ? Comment élaborer un enseignement total de la littérature qui tienne compte de ces évolutions à chaque niveau d'enseignement? Avec quels outils? Avec quels médiateurs ? Comment ramener et intéresser les apprenants à la lecture et à l’écriture, à la littérature ?

Au-delà d’un simple état des lieux, le présent colloque souhaite apporter des réponses constructives et prospectives à quelques-unes de ces questions en s’appuyant sur les expériences de conception, de médiation et de transposition didactiques des théoriciens et des praticiens de littérature. Les intervenants – enseignants d’universités ou des lycées et collèges, Inspecteurs, théoriciens de didactique de la littérature écrite ou orale, ou tout opérateur de la chaîne de médiation culturelle – peuvent s’intéresser à l’un ou l’autre des points suivants, ou proposer un autre en rapport avec le thème structurateur de cette rencontre :

 

L’autonomie de la didactique de la littérature ;

La question des niveaux d’enseignement de la littérature ;

Les programmes et les objectifs de l’enseignement du français/anglais ;

Méthodes, exercices, outils didactiques de la littérature ;

Quelle(s) littérature(s) enseigner ?

Les œuvres au programme ;

Les manuels de littérature ;

Littératie et littérature ;

La littérature et les médias ;

La littérature et son objet ;

La question des outils et des exercices littéraires (oraux et écrits) ;

Les approches (objectifs, compétences, etc.) ;

Au-delà de la lecture et de l’écriture ;

La critique et la théorie littéraires ;

Sociologie et didactique de la littérature ;

La littérature et les Humanités ;

Littérature et sciences humaines ;

Stratégies de lectures de l’œuvre intégrale ;

La didactique de la littérature à l’épreuve du terrain ;

La didactique de la littérature et ses finalités.

 

Les propositions de contribution vont s’organiser autour des cinq axes suivants – en attendant de définir d’autres –, qui pourront se constituer en Ateliers :

 

Axe 1 : Quelle littérature enseigner ?

Axe 2 : Les programmes, objectifs, approches

Axe 3 : Outils et exercices de médiation et de transmission de la littérature

Axe 4 : Enseigner les œuvres intégrales

Axe 5 : Littérature et (multi)médias

 

Les propositions et les contributions sont à faire parvenir simultanément aux adresses suivantes : jccarka@yahoo.fr; mbassiateba@yahoo.fr; mbalaze@yahoo.fr

 

Calendrier :

Date limite des propositions : 10  avril 2016

Notification aux intervenants : 12 avril 2016

Date limite de réception des contributions intégrales : 20 mai 2016

Date du Colloque : du 27-28 mai 2016

 

Les propositions retenues devront être entièrement rédigées avant le 20 mai 2016. Les supports papier feront l’objet d’une exposition et d’amendements pendant les assises pour faciliter la publication des Actes après le colloque.

 

Personnes-ressources

 

  • Professeur Barnabé Mbala Ze (Chef de Département de Français, ENS/ Doyen de la Faculté des Sciences de l’Éducation, Université de Yaoundé I) – Didactique du français
  • Professeur Félix-Nicodème Bikoi (Ancien Inspecteur général de Pédagogie au MINEDUC/ MINESEC) – Didactique du français
  • Professeur Bertrand Daunay (Laboratoire « Théories, didactique de la lecture, écriture » (Théodile) – Université Charles-de-Gaulle Lille 3, France) – Didactique de la littérature
  • Professeur Edmond Biloa, Vice-Doyen chargé de la Recherche et de la Coopération, FSE-UYI
  • Professeur Clément Dili Palai (Doyen de la FLSH, Université de Maroua) – Littératures africaine et orale
  • Professeur Emmanuel Matateyou, Didactique Littératures francophone et orale
  • Professeur Robert Fotsing Mangoua (Université de Dschang) – Littérature et médias
  • Professeur Raymond Mbassi Atéba, Littératures, identités et civilisations française et francophone
  • Professeur Michael Apuge – Littérature anglaise
  • Dr Jean Claude Abada Medjo (Chef de Département de LF/LEF, ENS-Université de Maroua) – Littératures française, francophone et comparée
  • Pr André Manga  (ENS-Université de Yaoundé I) – Littérature ibérique
  •  Dr Paul Mekontso – Littérature germanique 
  • Dr Mikaila Sali – Littérature arabe
  • Dr Charles Etoundi, Inspecteur coordonateur général de Langue, Arts, Lettres (LAL), MINESEC central.

 

Secrétariat du Colloque

Pr Ndzie Ambena, Dr Joseph Abah, Dr Catherine Ida Nsata, Dr Jiatsa Jiokeng Albert, Dr Carole Njiomouo, Oumar Guédalla.