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La danse, juste pour le plaisir ? Le plaisir de (voir) danser : discours et figures (Lyon)

La danse, juste pour le plaisir ? Le plaisir de (voir) danser : discours et figures (Lyon)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Paule Gioffredi et Claudia Palazzolo)

La danse, juste pour le plaisir ?

Le plaisir de (voir) danser : discours et figures

 

Journée d’étude, 30 septembre 2016, 9h30 /17h30 

Sous la direction de Paule Gioffredi et Claudia Palazzolo

avec le soutien du laboratoire Passage XX-XXI, du Service Culturel (Université Lyon 2) et de la Biennale de la Danse de Lyon.

 

Pour la quatrième fois, en résonnance avec la programmation de la Biennale de la danse, chercheurs et artistes sont invités à réfléchir ensemble sur l’objet de leur commune passion : la danse. Cette année, le plaisir de (voir) danser sera au centre de notre attention.

Dans La Naissance de la tragédie (1872), Nietzsche affirme que l’histoire de l’art résulte de l’antagonisme entre deux pulsions, qu’il qualifie d’apollinienne et dionysiaque. Les œuvres d’art procureraient donc trois formes de plaisir : la jouissance consolatrice de la belle apparence, mesurée et claire dans ses contours et sa logique, associée à Apollon, l’extatique jubilation de se fondre dans le tout et de participer à la surabondance de la nature, liée à l’ivresse dionysiaque, et enfin, le très rare ravissement des mystérieuses noces de la sagesse et de l’ensorcellement.

On pourrait imaginer une lecture de l’histoire de la danse sous le prisme de cet antagonisme. La danse savante, la belle danse comme le ballet de cour, pourrait alors apparaître résulter d’une domination de la pulsion apollinienne, du plaisir pris au contrôle et à la mesure, et donc aussi à la proscription et au refoulement des forces débordantes à l’œuvre dans les danses populaires. La danse libre puis la danse moderne revendiqueraient au contraire une libération des pulsions corporelles et d’un refus de les soumettre aux nécessités politiques, sociales et rationnelles. On pourrait dès lors se demander ce qu’il en est, dans la danse contemporaine, de ce conflit entre les aspirations apolliniennes et dionysiaques et des plaisirs qui leur sont associés. De quel plaisir parle-t-on lorsqu’il s’agit du plaisir de la danse ?

Lors de cette journée d’étude, à partir de l’analyse des pratiques, des discours et des images, nous nous interrogerons sur la nature du plaisir suscité par la danse. Nous pourrons aussi nous pencher sur les différences et similitudes des plaisirs ressentis par ceux qui dansent et ceux qui regardent danser. Ainsi, nous pourrons éclairer les relations, de contagion, d’asymétrie ou même d’antagonisme par exemple, entre ces expériences. Nous reviendrons également sur l’histoire de la prise en compte de ce plaisir procuré par la danse et par là sur les raisons de sa proscription, de son contrôle, de son admission, de sa prescription, etc.

 

Plusieurs approches méthodologiques sont possibles : analyse du mouvement, approches philosophique, historique, anthropologique. Les communications pourront interroger la notion de plaisir sous différents angles parmi lesquels :

  • des analyses d’œuvres, de démarches artistiques qui problématisent la question du plaisir et l’horizon d’attente du spectateur de danse en relation au plaisir,
  • des études de pratiques de danse qui accordent au plaisir du danseur un rôle central et incontournable à leur réussite,
  • des questions de politiques culturelles (par exemple les usages de termes évoquant le plaisir du spectateur, dans la promotion, la diffusion, la réception du spectacle).

 

Les propositions de communication, de 3000 caractères maximum espaces compris, devront être envoyées, accompagnées d’une courte bibliographie, pour le mardi 10 mai 2016, à

paule.gioffredi@univ-lyon2.fr ou claudia.palazzolo@univ-lyon2.fr

 

Les réponses seront transmises pour le 30 mai.

Les intervenants dont la proposition de communication aura été sélectionnée bénéficieront d’un défraiement de voyage et de séjour.