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La contamination entre les genres littéraires au Moyen Âge en Italie et en France

La contamination entre les genres littéraires au Moyen Âge en Italie et en France

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Véronique Youinou)

 

Journée d'étude doctorants et 
jeunes chercheurs

de l'ED 122 « Europe latine et Amérique latine »

Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle

 

24-25 octobre 2014

La contamination entre les genres littéraires au Moyen Âge

Mélange des modalités discursives, des formes et des registres en Italie et en France.

 

Le Moyen Âge est un moment clé dans l'histoire des genres littéraires. En effet, comme l'affirme Hans Robert Jauss : « Ce sont des littératures nouvelles qui se créent; aucun principe humaniste d'imitation rigoureuse, aucune règle poétique obligatoire ne les font dépendre directement de la littérature latine qui les a précédées » (1). Dans ce contexte, l'on constate une grande perméabilité entre les genres. Ainsi, vers et prose peuvent se mêler au sein d'une œuvre. De même, en raison de l'absence d'une frontière nette entre réalité historique et fiction, on peut parfois observer un traitement fictionnel d'un fait tenu pour historique. De fait, une anecdote racontée comme événement factuel dans une chronique peut se retrouver sous forme de nouvelle dans une œuvre fictionnelle. On peut également citer le cas des nombreux textes didactiques, juridiques, philosophiques, théologiques qui font usage de récits fictionnels à finalité démonstrative, illustrative ou normative : c'est le cas par exemple des codes et traités juridiques, ou des traités et des sermons des prédicateurs qui contiennent des exempla.

En outre, le développement au Moyen âge d'une littérature en langue vernaculaire implique une exploration des ressources expressives et stylistiques héritées de différentes traditions, écrites et orales : on assiste ainsi à l'assimilation de langages provenant de la prédication, de la rhétorique, et de la poésie amoureuse courtoise. Cette exploration est dirigée à la fois vers la tradition littéraire haute et vers la culture populaire et puise des intrigues, des décors, des thèmes et des personnages dans les vastes répertoires mythiques et littéraires grec, oriental et surtout latin.

Ainsi certaines œuvres sont-elles difficiles à classer en raison de l'interpénétration des différents genres littéraires, à travers la contamination des instances énonciatives, des topoï, ou encore des formes stylistiques, rhétoriques et métriques. Une œuvre de fiction romanesque peut par exemple contenir des motifs bucoliques ou épiques, ou faire alterner les instances énonciatives. On peut enfin citer le cas des livres présentant une architecture complexe impliquant plusieurs espaces textuels bien différenciés, comme c'est le cas des recueils de nouvelles dans lesquels les récits sont enchâssés dans un récit-cadre, ou encore des textes glosés. Le mélange des genres qui en résulte produit quelque chose d’inédit.

Cette tendance à la compénétration entre les genres se présente donc comme un matériau d'étude extrêmement riche en termes d'analyse de la fonction dévolue à chacune des modalités expressives et des effets de sens et esthétiques ainsi produits, effets dont la résonance dans l’histoire littéraire conduira à la naissance de nouveaux genres.

 

Les axes que nous retenons pour cette journée d'étude sont donc les suivants :

- mélange des modalités expressives (vers et prose) ;

- mélange des styles et/ou des registres ;

- mélange des genres au sein d'une œuvre ;

- tradition/innovation : prescription et conventions, élaboration de genres nouveaux ;

- étude des seuils du texte : préfaces et conclusions comme lieux de la théorisation de nouveaux genres ;

- rapports entre auctor, commentator et compilator (à travers l'étude des textes mais également des gloses).

- mise à l'épreuve du potentiel expressif des langues vernaculaires.

 

note 1 :

Hans Robert Jauss, LIttérature médiévale et théorie des genres, in : « Théorie des genres », Editions du Seuil, Paris, 1986, pp.38-39.

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Modalités de soumission

Les propositions de communications (titre et résumé de 300 mots environ) sont à envoyer avant le 10 août 2014 aux organisateurs aux adresses suivantes : veronique.youinou@etud.sorbonne-nouvelle.fr, antonio.sotgiu@etud.sorbonne-nouvelle.fr.

Langue des communications : français de préférence (italien accepté pour les intervenants non francophones).

Comité organisateur : Antonio Sotgiu (doctorant, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle), Véronique Youinou (doctorante, université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle), Claudia Zudini (maître de conférence, Université Rennes 2).

  • Responsable :
    Ecole doctorale 122 : Europe latine - Amérique latine
  • Adresse :
    Paris, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3