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La Communication (Romantisme)

La Communication (Romantisme)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Alain Vaillant)

« la communication » – projet de numéro de Romantisme

Le dernier demi-siècle estgénéralement considéré comme l'époque où l'explosion des nouveaux modes decommunication et la transformation des moins récents ont le plus profondémentbouleversé l'ensemble des pratiques sociales et des productions culturelles(littérature comprise). Cette évolution actuelle de la communication a concernéle transport des biens et des personnes, mais aussi les technologies del'image, la communication immatérielle d'ondes audio-visuelles et de fluxélectroniques : nous ne faisons aujourd'hui, sur le terrain littéraire,que commencer à enregistrer les premiers effets d'une mutation de notre rapportgénéral à l'écriture et à l'invention textuelle, dont l'ampleur à venir est encorelargement imprévisible.

Mais cette représentation négligeune réalité incontestable : que le XIXe siècle a bien été, sur tous lesplans que nous venons d'évoquer rapidement, celui où s'est mise en branle cetteévolution historique qui a placé la dynamique communicationnelle au coeur de laculture. Sur le plan le plus matériel, il y eut d'abord le bond en avant detous les moyens de transport (route, chemin de fer, air, mer…), qui a engendréune nouvelle forme d'épopée, celle de l'ingénieur et des travaux publics (1),et qui, surtout, a suscité un nouveau rapport à l'espace, totalementdécloisonné et offert à la marche, au voyage, à l'arpentage de tous lesterritoires (2). Parallèlement, la dématérialisation de la communication, via le fil du télégraphe puis dutéléphone ou sous les formes plus fantasmées de la communication qu'on diraitaujourd'hui parapsychologique, a suscité un nouveau fantastique, qui a aussibénéficié d'un transfert de l'imaginaire religieux (3).

Cette fois sur le terrain concretdes pratiques sociales, les deux nouveautés majeures sont d'une partl'apparition d'un espace public structuré par les règles nouvelles de lacommunication politique (4), d'autre part et en lien avec celle-ci, l'émergencede notre moderne culture médiatique (5).

Quant à la littérature, sasingularité est de devoir s'adapter aux formes de communication les plusopposées : communication orale (sur le mode de l'échange cénaculaire),communication manuscrite ou imprimée ; communication pour happy few ou communication de masse,communication médiatique (voire multimédiatique) notamment pour le roman et lesproses réalistes (mais pas seulement) ou communication par le livre, etc. Ilest bien possible que les mutations de l'écriture littéraire (ainsi que sonmal-être si souvent exprimé) soient dues essentiellement à ce tourbilloncommunicationnel (6).

Le but de ce dossier ne sera biensûr pas seulement de lister et de passer en revue ces différents avatars de lacommunication (numérotés ci-dessus de 1 à 6), mais, de façon synthétique etdialectique, de les mettre en regard les uns et des autres, de s'interroger surla pertinence historique globale de la notion de communication, face auxtransformations sociales, culturelles et littéraires du XIXe siècle.

Les propositions d'articles sontà adresser à Alain Vaillant (alaingp.vaillant@free.fr)le 31 octobre au plus tard ; les articles (30 000 signes, espaces etnotes compris) seront à remettre avant le 31 juillet 2012.