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Appels à contributions
La collection « Page blanche », 1987-2000

La collection « Page blanche », 1987-2000

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Eléonore Hamaide-Jager)


Appel à communication
La collection « Page blanche », 1987-2000
Colloque 13-14 octobre 2010

Équipe d'accueil « Textes et cultures »
Axes « Littératures et cultures de l'enfance », Université d'Artois

« Conjuguer l'exigence littéraire et la force, l'impact de romans vivants et actuels, qui parlent aux jeunes de ce qu'ils cherchent, de ce qu'ils espèrent, de ce qu'ils craignent, de ce qu'ils ignorent. Les Américains, les Allemands, les Anglais, les Danois publient de tels livres depuis des décennies : ils reconnaissent à leur jeunesse le droit et le mérite d'exister. En France, dès qu'on publie des romans pour adolescent, on risque le mépris ou la censure. Mais si la voie est étroite, elle est aussi en friche : tout est à faire. Pour commencer, voici douze romans qui illustrent, chacun à leur manière, notre projet. » C'est ainsi qu'est définie et lancée la nouvelle collection, « Page blanche » chez Gallimard jeunesse en 1987.
Cette collection se distingue tout d'abord par la présentation particulièrement soignée des ouvrages, dans un format qui s'éloigne des formats de poche habituellement réservés aux enfants ou adolescents. Un choix éditorial d'autant plus fort que toutes les couvertures sont confiées au même illustrateur, Yan Nascimbene qui évoque cette expérience dans Page blanche et autres couleurs.
Les différents directeurs de la collection semblent conserver les mêmes exigences, même s'ils déclinent « Page blanche » en « Page noire » pour un versant policier, publient des scénarios avec »Page blanche/cinéma, une cinémathèque écrite », fêtent ses dix ans avec dix nouvelles de « toutes les couleurs de la littérature », changent de format, jusqu'à l'arrêt de la collection en 2000. Nous proposons d'explorer cet espace littéraire réservé aux adolescents en nous intéressant au choix de publier de nombreux inédits, dont beaucoup de livres étrangers, en particulier américains. Parallèlement, certains auteurs français, ayant jusqu'alors exclusivement écrit pour adultes, sont sollicités pour leurs qualités littéraires et entrent dans la collection.
Même si Geneviève Brisac déclare dans un numéro de Livres Hebdo de juin 1987 « Je n'exclus aucun sujet et je ne choisis pas un livre sur son thème, mais sur ses qualités littéraires », la presse a souvent noté la nouveauté de certains thèmes proposés par « Page blanche » en comparaison de la production destinée aux adolescents des années 1980 et la possibilité de parler de l'amour physique, de mal-être, de maladie ou de mort, de la guerre et en particulier de la Shoah, sur laquelle s'arrêtent un certain nombre de titres d'Aranka Siegal à Claude Gutman.
La collection « Page blanche » offre aujourd'hui l'avantage d'un corpus clos (environ cent cinquante romans) qui n'a, pour l'instant, pas suscité de véritables études littéraires, éditoriales, sociologiques ou historiques. Ce colloque se propose d'amorcer une réflexion sur ces romans pour adolescents.
Quelle place ont occupée à l'époque et occupent maintenant la collection « Page blanche » et ses auteurs dans le paysage éditorial ? Ces romans ont-ils été perçus aussi différents que l'annonçait l'éditeur par la presse, les enseignants, les adolescents et les autres lecteurs ou les bibliothécaires ? La collection a-t-elle imposé une véritable littérature pour adolescents ? A-t-elle des successeurs ? A-t-elle réussi à imposer certains genres littéraires ou mode d'écriture, comme le fantastique, dont un certain nombre de titres semblent empreints ?


Voici quelques-unes des pistes qui méritent d'être explorées lors de ce colloque. Les propositions de communication (un titre et une page accompagnés d'une courte note bio-bibliographique) sont à adresser par mail à Eléonore Hamaide-Jager, ehamaide@hotmail.fr avant le 20 décembre 2009.