29 et 30 mars 2007 à l'Université du Québec à Montréal.
Tant du point de vue de sa forme que du point de vue de ses usages, la chanson s'inscrit dans de multiples dimensions du rapport au temps. Sur le plan de la poétique, l'appartenance de la chanson aux genres brefs, conjuguée à sa nature perfomancielle, peuvent déterminer pour une bonne part le propos comme les stratégies discursives à l'oeuvre. D'autre part, les usages de la chanson l'inscrivent souvent comme lieu de mémoire, trace à partir de laquelle s'élaborent différents processus de mise en mémoire, mettant ainsi en valeur son rôle de premier plan dans la construction des identités collectives. Entre ces deux grands pôles, la palette de constats, d'interrogations et de problèmes soulevés par les différents rapports au temps de la chanson est extrêmement vaste. Ce sont ces différents aspects que ce colloque souhaite explorer. Sans vouloir y limiter les interventions, les trois perspectives suivantes circonscrivent quelques grandes aires de réflexion :
Histoires de la chanson
Au-delà de l'histoire des relations entre la chanson et le contexte sociopolitique, les perspectives de l'histoire culturelle et les avancées interdisciplinaires ont permis, au cours des 20 dernières années, d'élargir considérablement la nature et la portée de travaux en histoire de la chanson. De l'histoire de l'évolution de la technologie et des techniques à celle de la réception, en passant par l'histoire des styles et des genres musicaux, ou celles d'acteurs marquants (artistes, labels, éditeurs, etc.), toutes les avenues qui permettent de renouveler et d'approfondir notre connaissance de ce genre du point de vue de son histoire constituent un axe pertinent de réflexion.
Formes et temps
Carrefour du texte, de la musique et de la performance, la chanson s'inscrit nécessairement dans la durée, ce qui détermine dans une certaine mesure son contenu comme les stratégies discursives et sonores qu'elle met en oeuvre. D'autre part, sa forme et ses caractéristiques propres s'insèrent dans différents cycles et lieux qui en déterminent la réception (hymnes, rituels, saisons, etc.). De plus, la quasi-permanence des chansons enregistrées font de cet objet devenu phonogramme une sorte de balise temporelle colorée par son époque. L'ensemble des caractéristiques formelles, performancielles et phonographiques liées à la temporalité forment un second axe de réflexion.
Mémoires et identités
Enfin, la réception d'une manière générale, mais, plus spécifiquement, tous les usages qui permettent à un individu ou à une collectivité de s'approprier ou de se réapproprier son histoire et son identité constituent un filon extrêmement fertile. Comment la chanson permet-elle les mises en mémoire? Par quels moyens active-t-elle la nostalgie (du moment culturel, de l'enfance, etc.)? De quoi la chanson porte-elle le souvenir? Artistes, époques, thèmes, valeurs, langue, instruments, styles musicaux, intertextualité et reprises peuvent constituer autant de voies d'accès qui permettent d'étudier les différents points de contact entre la chanson et la mémoire.
Cette troisième édition du colloque sur la chanson, organisée avec l'appui du Centre de recherche sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ, UQAM et Université Laval), accueillera cette année des propositions de professeurs, de chercheurs et d'étudiants. Le colloque souhaite cette année encore rassembler des participants de tous les horizons disciplinaires.
Cette année, le comité souhaite donner la parole aux étudiants qui amorcent un mémoire ou une thèse sur la chanson et qui cherchent à échanger sur leurs sujets, problématiques et méthodes. Ils sont invités à communiquer avec les organisatrices pour participer à la séance « Banc d'essai », qui regroupera des présentations plus courtes, moins formelles et davantage axées sur les échanges avec l'ensemble des participants.
Les propositions de communications (250 mots), accompagnées d'une courte notice biographique (100 mots), doivent être transmises à Lise Bizzoni (crilcq@uqam.ca) avant le 19 janvier 2007. Les textes des communications devront pour leur part être soumis au moins dix jours avant le colloque afin d'être transmis à un répondant.
Le comité organisateur,
Lise Bizzoni (CRILCQ-UQAM) et Chantal Savoie (CRILCQ-Université Laval)
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