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La cartographie en littérature de jeunesse

La cartographie en littérature de jeunesse

Publié le par Marielle Macé (Source : Eléonore Hamaide-Jager)

Cartes et plans dans les albums et les romans pour la jeunesse du XIXe au XXIe siècle : paysages à construire, espaces à rêver Colloque 27-28 mai 2009 Équipe d'accueil « Textes et cultures » Axes « Littérature et culture de l'enfance » et « Imaginer/Représenter », Université d'Artois Pendant des siècles, la cartographie a cherché à reproduire fidèlement une portion d'espace. Elle a été un des moyens privilégiés pour l'analyse et la communication en géographie. Pourtant, comme le souligne Christian Jacob dans L'Empire des cartes, elle est aussi une mise en scène des relations que l'homme entretient avec le monde. Chaque carte, chaque plan opèrent un choix (et souvent le cartographe se place au centre du monde). Si assurément, la carte est un lieu de mémoire, elle est surtout un enjeu de pouvoir. Elle a enfin à voir avec l'imaginaire et ses liens avec l'art et plus particulièrement la littérature sont étroits. On se souvient combien la carte est centrale dans le roman de Stevenson, L'Ile au trésor. Les héros de Jules Verne utilisent des cartes, les créent et innovent dans leur utilisation comme Hypperbone dans Le Testament d'un excentrique qui règle sa succession comme une partie de jeu de l'oie géographique. Nous aimerions nous arrêter sur sa représentation en littérature pour la jeunesse, et plus particulièrement encore dans les albums, même si les contributions sur les romans sont bienvenues. Le choix du territoire représenté pourra être un des premiers axes de notre réflexion : entre l'exploration de la réalité, sa réinterprétation inventive et la fiction cartographique de mondes autonomes, les auteurs-illustrateurs, de Peter Sis à François Place en passant par Tolkien ou Albert Lemant construisent une image de l'espace. Ils varient les échelles, les sources et les légendes, inventent une toponymie suggestive et reproduisent une carte manuscrite ou au contraire un plan imprimé. Ils fondent une véritable rhétorique de la carte qui doit prendre en charge les modalités d'introduction de l'iconographie, tout autant que le blanc et le vide, que les premiers cartographes tentaient d'exorciser mais qui trouvent pourtant encore leur place sur les plans contemporains, y compris dans des univers urbains comme le montre Philippe Vasset dans Un livre blanc. Le choix de l'emplacement de la carte au sein de l'oeuvre conditionne sans doute un itinéraire du regard comme un itinéraire de lecture : la carte impose des contraintes au récit quand elle en est la matrice narrative, elle peut aussi décider d'un genre littéraire : roman d'aventures, fantasy, utopie, autobiographie ou récit initiatique... Cartes et plans peuvent se faire politiques, idéologiques et demandent un mode de lecture spécifique, au risque de l'erreur d'interprétation. « Si la carte s'oppose au calque, c'est qu'elle est tout entière tournée vers une expérimentation en prise sur le réel. La carte ne reproduit pas un inconscient fermé sur lui-même, elle le construit » affirmaient Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille plateaux. Les cartes et les plans sont des formes de palimpsestes : leurs liens avec l'intertextualité, la mémoire collective, la mythologie intime, le rapport au temps et à l'espace sont autant de chemins à tracer. Voici quelques-unes des pistes qui méritent d'être explorées lors de ce colloque. Les propositions de communication (un titre et une page) sont à adresser avant le 15 juin 2008 par mail à Eléonore Hamaide-Jager, ehamaide@tele2.fr ou à Danielle Dubois-Marcoin, danielle.dubois.marcoin@wanadoo.fr.