Questions de société
La bataille contre le bac pro. en trois ans se poursuit (L'Humanité, 25/03/09)

La bataille contre le bac pro. en trois ans se poursuit (L'Humanité, 25/03/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

La bataille contre le bac professionnel en trois ans se poursuit - L'Humanité, 25 mars 2009

http://www.humanite.fr/2009-03-25_Societe_La-bataille-contre-le-bac-professionnel-en-trois-ans-se-poursuit

La bataille contre le bac professionnel en trois ans se poursuit.

Des actions étaient organisées partout en France, hier. Exemple à Rouen.

Rouen (Seine-Maritime), correspondance particulière.

Les enseignants des lycées professionnels sont remontéscontre la réforme de Xavier Darcos qui tente d'imposer par la force laréforme du bac pro en trois ans. Après s'être fortement mobilisés jeudidernier contre la casse du service public d'enseignement, ils étaient ànouveau en grève hier à l'appel d'une intersyndicale (CGT, FSU, SUDéducation, SE-UNSA, SNCL).

À Rouen, les manifestants, comme ils le craignaient,n'ont pas été reçus par le président socialiste du conseil régional deHaute-Normandie, Alain Le Vern, auquel ils avaient pourtant demandé uneaudience. Absent, ce dernier s'est engagé à recevoir une délégationd'enseignants qui lui demanderont d'agir comme l'a fait le conseilrégional de Poitou-Charentes, présidé par Ségolène Royal. Fin janvier,celui-ci a en effet refusé de signer le plan régional de définition desformations (PRDF). Saisi par le rectorat de Poitiers, le tribunaladministratif a considéré que le PRDF devait être signé conjointementpar le rectorat et la région pour pouvoir entrer en vigueur. Pourl'instant donc, l'application de la réforme du bac pro en trois ans estgelée dans cette région.

La grogne des enseignants des lycées professionnelsporte sur la disparition d'une année de formation pour les élèves quipasseront directement de la 3e au bac pro en trois ans sans pouvoir aupréalable suivre une formation en BEP ou en CAP. Or, pour lesenseignants, cette réforme va non seulement conduire à des suppressionsde postes par milliers, mais aussi à une formation au rabais pour lesélèves qui devront acquérir en trois ans ce qu'ils faisaient auparavanten quatre. Les enseignants réclament donc que cette réforme ne soit pasgénéralisée et que des sections CAP et BEP soient maintenues et mêmecréées. Objectif : permettre à des élèves n'ayant pas le niveau pouraccéder directement au bac pro de pouvoir, tout de même, suivre uneformation professionnalisante. Un bac pro en trois ans d'autant pluscritiqué qu'il a été fortement remis en cause par celui-là même, lesyndicat patronal de l'UIMM (Union des industries et des métiers de lamétallurgie), qui l'avait demandé et testé depuis 2002.

Frédéric Seaux