Essai
Nouvelle parution
L. Waters, L'Eclipse du savoir 

L. Waters, L'Eclipse du savoir

Publié le par Maxime Abolgassemi

Lindsay Waters, L'Eclipse du savoir

Editions Allia, 2008, 144 p.

EAN : 9782844852700

6,10 €


Présentation de l'éditeur :

Ce livre est un cri d'alarme. Celui qui lance ce cri, Lindsay Waters, est, en sa qualité d'éditeur dans l'une des maisons phares de l'édition universitaire nord-américaine, installé à un poste d'où l'on jouit d'une vision panoramique du désastre. Ce désastre est celui de l'avenir du livre, en particulier dans le domaine des sciences humaines. L'analyse de Waters s'ouvre sur ce constat : l'université américaine produit « des montagnes de livres que personne ne lit ». Une censure insidieuse se répand dans ces ouvrages issus d'une production mécaniste qui limite le champ de la pensée aux conformismes du statu quo. Mais Waters n'en reste pas là. Il dépiste les causes de cette crise qu'il traite comme le symptôme majeur d'une éclipse du savoir. Et l'erreur serait de croire que cette dérive ne concerne que l'université américaine. Les projets actuels de réforme de l'enseignement supérieur en France vont tous dans le même sens : engager l'université dans la voie dont Waters démontre l'impasse.

Lindsay Waters est responsable éditorial en sciences humaines et sociales pour les Presses de l'Université d'Harvard.

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On peut lire sur cet ouvrage un premier article proposé par le site de Libération :

"La haine de la théorie", par E. Aeschimann.

"Aussi mordant que dépourvu du moindre soupçon de ressentiment ou de nostalgie, son essai dresse le tableau d'une pensée contemporaine agonisante à force d'être passée aux moulinets de l'évaluation bureaucratique, de l'amour de la servitude, de la haine de la théorie.

Lindsay Waters dirige le département «sciences humaines» des presses universitaires de Harvard. Il n'est pas le plus mal placé pour décrire le symptôme le plus visible - quoique paradoxal - de l'évolution en cours : l'inflation éditoriale. Jamais on n'aura publié autant d'articles dans les revues spécialisées, autant d'ouvrages savants. «Des montagnes de livres que personne n'aime ni ne lit.» «Lire un article ? Quelle idée vieillotte ! Quelle conception médiévale !» Dans les universités américaines (de plus en plus en France grâce aux réformes en cours), «publier» vise d'abord à décrocher une titularisation. Dans les commissions universitaires, par souci d'objectivité, on va lister, quantifier, mais non plus lire : chez ces gens-là, monsieur, on compte. «Nous nous sommes d'une certaine manière débarrassés du processus d'évaluation de nos collègues au profit de ces revues d'élite», constate un professeur cité par Waters. Qui demande : «A-t-on affaire à une contribution au savoir, si personne ne la lit ?»"

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