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Appels à contributions
L’utopie du théâtre et les formes de la (re)construction scénique

L’utopie du théâtre et les formes de la (re)construction scénique

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sorin Crisan)

L’utopie du théâtre et les formes de la (re)construction scénique

Colloque International dans les Sciences du Théâtre à l’Université des Arts de Tîrgu-Mures (Roumanie)

20-23 novembre 2013

Appel à contribution

Au XVIe siècle, l’utopie désignait les œuvres littéraires et philosophiques qui imaginaient un monde propice à l’humain, tels les travaux de Thomas Morus, où 54 villes, construites selon un idéal, pourraient abriter les rêves du bien-être universel. De nos jours, comme alors, l’image la plus distincte de l’utopie est celle d’une île, d’un endroit nettement limité, d’un «Etat » où le désir de bonheur des citoyens est accompli. Dans un monde utopique, le langage se transforme, en obligeant ceux qui acceptent ses normes de revenir aux ressources de l’imaginaire. Aujourd’hui, après plusieurs siècles de questions et de réponses dubitatives, l’inversion des rôles, le renforcement des priorités sociales et morales, le paradoxe qui découle de la relation entre l’ordre et le carnavalesque, la déréalisation, dans le pur sens psychanalytique ou, au contraire, dans le sens décourageant de perte du contact avec la réalité, l’image reflétée et celle du théâtre dans le théâtre établissent quelques traits d’un monde entièrement prédisposé aux représentations scéniques. Alors que, par l’utopie du théâtre, la fiction est rétablie d’une manière artistique, spéculative, à travers le théâtre utopique, le spectateur plonge dans un univers de la pure fiction, un univers qui le protège – ne serait-ce que pour quelques instants – des intempéries du réel. Le théâtre d’aujourd’hui semble l’objet de quelques séries transgressives, qui n’ont rien à faire avec les intentions artistiques premières, offrant, avant tout, la vitalité du simulacre.

Le spectacle commence par créer des apparences et finit par devenir plus réel que la réalité qui l’a engendré. « Fictif », et en même temps « réel », l’espace de la scène moderne invoque un statut ontologique privilégié : il ouvre ses portes vers le public, dans un trompe-l’œil dont les comédiens, en refusant d’être de simples dispositifs mimétiques, profitent dans leur tentative de se retrouver parmi ceux de la salle. Dans le théâtre, renoncer complètement à l’utopie, signifie abandonner l’horizon d’un monde augmenté. Ce qui reste au créateur scénique, c’est de se libérer des canons des symboles et de dépasser le stade de la distanciation de l’utopie (et de ses stratégies) de l’imaginaire (et de ses traces insolites). Par conséquent, l’atout de la représentation théâtrale consisterait dans sa pleine liberté par rapport au réel qui existe au-delà de la scène et aux inadvertances qui en dérivent. Or, n’est-ce pas l’imagination même celle qui abrite – comme une arche originelle – les germes de l’utopie, d’un espace idéalisé, entouré par l’illusion de liberté ? Ou encore, cet espace de l’utopie du théâtre reflète-t-il ou réfracte-t-il la vérité ?

Notre colloque vise à réunir, dans un espace commun de discussions, des enseignants-chercheurs, des directeurs de recherche, des doctorants, des personnes qui s’intéressent aux ressources, aux valeurs et aux perspectives de l’art du théâtre, en relation avec celles de l’utopie. Nous considérons également utile la participation au colloque de ceux qui, situés dans d’autres zones des débats académiques, pourront entrer en dialogue sur ce thème qui conserve inaltérée son actualité : l’utopie.

Les propositions de communications (400 mots environ), en français ou anglais, accompagnées d’une notice biographique de leurs auteurs, sont à envoyer par courrier électronique (document Word) à Sorin Crisan (si_crisan@yahoo.com) et Eugen Pasareanu (eugen.pasareanu@yahoo.com) jusqu’au 15 septembre 2013.

Les propositions seront examinées par un comité scientifique qui rendra son avis avant le 15 octobre 2013. Une publication est envisagée.

Les langues de travail du colloque : le français et l’anglais.

Responsables : Sorin Crisan, Eugen Pasareanu

Url de référence : http://www.uat.ro

Adresse : Universitatea de Arte din Tîrgu-Mureş, Str. Köteles Sámuel nr. 6, 540057 (Roumanie)