Questions de société

"L'université Stendhal de Grenoble, totalement bloquée, cherche une issue" (Le Monde, 8/5/9).

Publié le par Marc Escola

Voir aussi: Nouvellesde quelques universités (en temps réel) - examens, blocages, grèves dela faim : Orléans, Tours, Rouen, Besançon, Aix, Lyon 1, Reims, Nancy 2,Poitiers...

Et sur SLU: Comptes rendus et motions des AG en France.

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Reportage
L'université Stendhal de Grenoble, totalement bloquée, cherche une issue

LE MONDE | 08.05.09 |
GRENOBLE CORRESPONDANCE


près quatorze semaines de mobilisation, l'université Stendhal (Grenoble-III) est totalement bloquée. "On l'a mauvaise, sortons les chaises" : le slogan, affiché au-dessus du hall central de la plus littéraire des quatre universités grenobloises, renvoie au début du conflit. C'était "le printemps des chaises", début mars. Les étudiants avaient sorti toutes les chaises des salles de classe, empêchant ainsi la tenue des cours. Aujourd'hui, les locaux ont aussi été vidés de leurs tables. Le personnel administratif, seul dans les grands bâtiments vides, tournait autour de ce tas de meubles sans le voir.
Désormais, plus personne ne verra rien, puisqu'un petit noyau dur d'une centaine de personnes, sur les 6 000 étudiants que compte Stendhal, a décidé mardi 5 mai de fermer tous les accès ; une décision reconduite par une assemblée générale, jeudi 7. "Nous ne sommes pas entendus du gouvernement. Il faut tout bloquer pour qu'on parle de nous", argumente Auriane, doctorante en sciences du langage. Alors plus personne ne rentrera, malgré les injonctions du gouvernement.

Sur le parvis, jeudi, une AG annonçant des opérations coup de poing en centre-ville se tient à l'ombre, tandis que certains font part de leur exaspération. "Il faut qu'elle cesse cette grève", lancent deux étudiantes. "Vous ne pouvez pas nous empêcher de passer et parler de démocratie", argumentent, énervés, trois employés administratifs.

Aux côtés d'étudiants opposés à la loi sur l'autonomie des universités, les enseignants-chercheurs et les thésards de Stendhal sont très mobilisés. On estime que 80 % des 300 enseignants soutiennent le mouvement. Une quarantaine d'entre eux ont même démissionné de leurs fonctions administratives depuis début mars. Grève des notes, rétention des résultats du 1er semestre... Plus rien ne se passe.

Le dispositif de "reprise de contact", mis en place par la présidence depuis la rentrée des vacances de printemps, vole lui aussi en éclat depuis cette décision de blocage total. "Le principe était de permettre, malgré un arrêt des cours, de maintenir le contact entre les enseignants et les étudiants, explique Lise Dumasy, la présidente de Stendhal. J'ai tout fait depuis quatorze semaines pour éviter la radicalisation. J'ai écouté tout le monde pendant de longues heures. Mais aujourd'hui il faut prendre une décision."

L'enjeu est, là comme ailleurs, la tenue, ou non, des examens de fin de semestre, lequel s'est déroulé sans aucune heure de cours pour certaines filières, mais à 100 % pour d'autres. "Il est difficile d'y voir clair, avoue Francis Grossmann, vice-président du conseil d'administration. Certains cours ont lieu en dehors, d'autres sont sur Internet... C'est pour cela que nous organisons lundi 11 mai une consultation de l'ensemble des étudiants et du personnel." Une série de questions sera soumise par écrit et de manière anonyme. Les étudiants mobilisés demandent la neutralisation du semestre, c'est-à-dire qu'il soit compté comme blanc, ni validé, ni invalidé. La présidence prêche pour une tenue d'examens "adaptés aux enseignements délivrés". Dès dimanche soir, devant la faculté de lettres, les tentes des étudiants bloqueurs reprendront leur place.


Mélanie Martinez

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Les lycéens choisissent en priorité l'université
Les futurs bacheliers généraux souhaitent en priorité rejoindre l'université. Tel est le premier bilan, tiré le 7 mai par le ministère de l'enseignement supérieur, de la nouvelle procédure d'"admission post-bac".

Les 632 000 élèves pouvaient se préinscrire jusqu'au 20 mars. Dans leurs premiers voeux, modifiables jusqu'au 6 juin, les élèves de terminale littéraire (L) sont les plus nombreux à s'inscrire en licence générale, 61 %, contre 42 % des terminales économiques (ES) et 34 % des scientifiques (S). Ensuite, les premiers voeux diffèrent selon les filières. 25 % des élèves d'ES demandent à rejoindre un Institut universitaire de technologie (IUT) et 17 % une section de technicien supérieur (STS). 24 % des élèves de S optent pour une classe prépatoire aux grandes écoles et 18 % pour un IUT. Enfin, 13 % des littéraires demandent une STS. Les bacheliers technologiques s'inscrivent en majorité en STS.



Article paru dans l'édition du 09.05.09