Questions de société
L'Unef dénonce les expulsions de la cité universitaire d'Antony (Reuters 13/08/2009). Le Crous de Versailles dément.

L'Unef dénonce les expulsions de la cité universitaire d'Antony (Reuters 13/08/2009). Le Crous de Versailles dément.

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Sorbonnard)

L'Unef dénonce les expulsions de la cité universitaire d'Antony (Reuters 13/08/2009)

PARIS - Des dizaines d'étudiants ont été expulsés ces derniers joursd'une cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine) alors que certainsavaient payé leur loyer, a dénoncé l'Unef, qui en appelle augouvernement.

Selon le syndicat étudiant, une trentaine de personnes ont étéexpulsées la semaine dernière de la cité U Jean Zay et le chiffre aaugmenté depuis.

"Des étudiants qui avaient payé leurs loyers de juillet etd'août se sont retrouvés à la porte et ont constaté que leur serrureavait été changée", a dit à Reuters Karl Stoeckel, responsable de l'aide sociale à l'Unef.

"On demande à la ministre de l'Enseignement supérieur, ValériePécresse, de mettre fin aux expulsions et d'accepter une concertationsur l'avenir du site", a-t-il ajouté.

L'Unef craint que ces expulsions soient un préalable à la destruction d'un bâtiment de quelque 550 chambres de la cité.

Une source proche de Valérie Pécresse a précisé jeudi à Reuters qu'une partie de la cité U allait être rénovée et que "leministère et Valérie Pécresse ont demandé au Crous et au rectorat deproposer des solutions de relogement aux étudiants dont les chambresvont être rénovées".

"Le ministère sera vigilant pour que cet engagement soit appliqué", a-t-on ajouté.

Les Centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (Crous) sont chargés du logement étudiant.

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Cité U d'Antony: le Crous de Versailles dément avoir expulsé des étudiants

Le Crous de Versailles a démenti vendredi avoir expulsé des étudiants de la cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine).

LeCrous répondait ainsi à un communiqué du syndicat étudiant Unef publiéjeudi demandant l'intervention de la ministre de l'Enseignementsupérieur Valérie Pécresse.

"Il n'y a euaucune expulsion. C'est un abus de langage. Nous avons procédé à desretraits administratifs de chambres conformément au règlement pourattribuer des places aux étudiants qui remplissent les conditions", adéclaré à l'AFP, Alain Corvina, directeur adjoint du Crous deVersailles, gestionnaire de la résidence Jean-Zay.

Selonce dernier, le Crous de Versailles a retiré des chambres à unequarantaine de résidents ne remplissant plus les conditionsd'attribution. Certains d'entre eux ne seraient plus étudiants,d'autres n'auraient pas effectué de demande de renouvellement de leurcontrat de location ou auraient sous-loué leur logement, ce dernier casmotivant une "exclusion immédiate".

"Lesrésidents qui n'ont plus de chambre ne peuvent pas être surpris.L'information a été diffusée bien en amont. Ils ont été prévenus parvoie d'affichage et par courrier dès le mois d'avril et devaientquitter les lieux le 30 juin", a dit Alain Corvina.

"Si,par erreur, un résident a acquitté sa redevance pour les mois dejuillet et d'août et que sa chambre lui a été retirée, il sera bienévidemment remboursé", a-t-il ajouté.

Enréponse au communiqué de l'Unef, le directeur adjoint du Crous deVersailles affirme qu'"il n'y a eu pour l'instant aucun retraitadministratif" dans le bâtiment C de la cité universitaire (548logements), dont la destruction a été annoncée. "Nous avons simplementproposé à des étudiants remplissant les conditions de les reloger dansun autre bâtiment ou dans une autre résidence", a-t-il précisé.

Laministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a demandé à ladirection du Crous de Versailles de recevoir l'Unef, a-t-on apprisauprès du ministère.

Construite dans lesannées 50, la résidence universitaire Jean-Zay d'Antony est l'une desplus grandes d'Europe avec 2.100 chambres

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Voir aussi

Antony mobilisation contre la destruction une partie de la Cité universitaire Libération fr 03/07/2009 

Et sur le site Poolp, dimanche 2 août 2009:

Antony : des étudiants dénoncent les conditions de leur expulsion de la cité U

Lu sur VousNousIls :

Serrures changées,chambres vidées en leur absence, des étudiants non réadmis l'annéeprochaine à la cité universitaire d'Antony (Hauts-de-Seine) ont dénoncémercredi les conditions dans lesquelles ils ont été expulsés, alorsqu'un bâtiment de la résidence doit être prochainement détruit.
Rencontrépar l'AFP dans la chambre de son voisin, Akaba, 26 ans, étudiant àParis-V, a découvert mercredi sa chambre vide lorsqu'il est rentré dansle bâtiment A de la cité U, l'une des plus grandes d'Europe avec 2.100logements.
"J'avais fait unedemande de dérogation pour rester un an de plus et j'ai eu un courrierde refus il y a quelques jours. On ne m'a même pas laissé le temps dem'organiser. Je viens de retrouver ma clé USB par terre", a-t-ilexpliqué.
Il a découvert une note du Crous(Centre régional des oeuvres universitaires et sociales) de Versaillesprès de sa porte, lui indiquant que sa chambre avait fait l'objet d'une"reprise administrative" en son "absence" et qu'il pourrait "disposer"de ses effets "sous 48 heures".
Jointe parl'AFP au téléphone, Aminata, qui témoigne sous un prénom d'emprunt, araconté la même mésaventure, survenue la veille.
"Monavis d'expulsion définitive est tombé vendredi, mais je n'ai pas pum'organiser car je travaille. Mardi, je suis rentrée dans l'après-midiet j'ai retrouvé mes vêtements dans des sacs poubelle", a-t-elleaffirmé.
Sollicité par l'AFP, le Crous deVersailles, qui gère la résidence, n'a pas donné suite. Le directeur dela cité U Pascal Vinzio a dit qu'il n'était "pas habilité àcommuniquer".
Selon le collectif"Sauvons la résidence universitaire Jean Zay", qui dénonce des"pratiques illégales", ce type d'opération a eu lieu à plusieursreprises ces derniers jours, mais aucun chiffre n'a pu être obtenu.
"Lesexpulsions s'accélèrent parce que le bâtiment C doit être vidé cet étépour être détruit", a dit Nabila Meknoun, 23 ans, membre du collectif.
Propriétairede la résidence depuis janvier, après un transfert de l'Etat, lacommunauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre, dont fait partie laville d'Antony, a confirmé le 1er juillet que le bâtiment C seraitdétruit, car trop vétuste à ses yeux.

Sur la résidence universitaire d'Antony, relire ce précédent billet de Poolp, lire aussi une pétition sur Luttes étudiantes, ainsi que "Sauvons la résidence d'Antony", sur Bellaciao (avec vidéo) : "Venez nous soutenir dans notre lutte, car elle concerne tous lesétudiants, tous les amis, parents ou futurs parents d'étudiants, ettous ceux qui pensent que le bien commun doit rester commun."

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Destructions programmées à la cité universitaire d'Antony - Les Echos   17 Août 2009
D'icià la rentrée universitaire, le bâtiment C de la cité universitaired'Antony, dans les Hauts-de-Seine, sera totalement fermé .

 La gigantesque cité universitaire des Hauts-de-Seine est devenuevétuste. Un premier bâtiment de 550 logements sera fermé d'ici à larentrée. Des centaines d'autres chambres pourraient suivre. Lessyndicats étudiants demandent la réhabilitation du site. Ce n'est plusqu'une question de semaines.

D'ici à la rentréeuniversitaire, le bâtiment C de la cité universitaire d'Antony, dansles Hauts-de-Seine, sera totalement fermé, avant d'être détruit. Soitquelque 548 chambres en moins. « Nous avons réalisé un audit quimontre de réels risques en termes de sécurité. Il y a de l'amiante, duplomb, des fissures, on a déjà eu des incendies. Il était temps d'agir » , assure Georges Siffredi, président de la communauté d'agglomération des Hauts-de-Bièvre (CAHB), propriétaire de la résidence.

A la rentrée, uncomité de suivi se réunira pour étudier l'avenir de cette gigantesquecité U _ 2.100 chambres, l'une des plus grandes d'Europe _ construitedans les années 1950, et qui n'a jamais fait l'objet de rénovationsprofondes. En tout, près de la moitié des logements du site pourraientdisparaître.

Un volume insuffisant

Ces perspectivesfont bondir les syndicats étudiants. Choqués par la méthode employée -selon l'Unef, une trentaine d'étudiants auraient été expulsés du jourau lendemain durant l'été sans proposition de relogement - ilsréclament la réhabilitation des locaux. « Moins de 3 % desétudiants franciliens ont accès à un logement du CROUS. On ne peut sepermettre d'aggraver encore la pénurie »,souligne Jean-BaptistePrévost, président de l'Unef. D'autant que la cité d'Antony concentre àelle seule 16 % des chambres disponibles en Ile-de-France.

De son côté, laCAHB rappelle la signature, en octobre 2008, d'un accord entre l'Etatet le Conseil général des Hauts-de-Seine, prévoyant la construction de3.000 logements étudiants sur cinq ans. Un volume jugé insuffisant parl'Unef, qui demande à Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignementsupérieur et tête de liste UMP aux élections régionales de 2010,d'intervenir sur le sujet.
Source: http://www.lesechos.fr/info/france/020101572344-destructions-programmees-a-la-cite-universitaire-d-antony.htm