Édition
Nouvelle parution
L. S. Senghor, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, précédée de Orphée noir par J.-P. Sartre (9e éd.)

L. S. Senghor, Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, précédée de Orphée noir par J.-P. Sartre (9e éd.)

Publié le par Marc Escola

Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française - Précédée de Orphée noir par Jean-Paul Sartre
9e édition
Léopold Sédar Senghor, Jean-Paul Sartre

Charles-André Julien

Date de parution : 29/04/2015 Editeur : PUF Collection : Quadrige ISBN : 978-2-13-065305-9 EAN : 9782130653059 Présentation : Dos carré collé Nb. de pages : 227 p.

Cette anthologie fut publiée pour la première fois en 1948 à l’occasion du centenaire de la Révolution de 1848 et de la publication des décrets abolissant définitivement l’esclavage et instituant l’instruction gratuite et obligatoire dans les colonies. «C’est ainsi que les hommes de couleur, singulièrement les Nègres, ont pu accéder non seulement à la liberté du citoyen, mais encore et surtout à cette vie personnelle que seule donne la culture.» «Voici des hommes noirs debouts qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus.» Dans un texte préliminaire, Orphée noir, lu et discuté avec passion, notamment aux Etats-Unis, Jean-Paul Sartre témoigne avec lyrisme de «l’éminente dignité de la négritude» et analyse l’importance littéraire mais aussi politique de cette Anthologie, dont les oeuvres apportent «leur contribution à l’humanisme français d’aujourd’hui, qui se fait véritablement universel parce que fécondé par les sucs de toutes les races de la terre».

« Qu’est-ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon qui fermait ces bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? Ces têtes que nos pères avaient courbées jusqu’à terre par la force, pensiez-vous, quand elles se relèveraient, lire l’adoration dans leurs yeux ? Voici des hommes noirs debout qui nous regardent et je vous souhaite de ressentir comme moi le saisissement d’être vus. Car le blanc a joui trois mille ans du privilège de voir sans qu’on le voie il était regard pur, la lumière de ses yeux tirait toute chose de l’ombre natale, la blancheur de sa peau c’était un regard encore, de la lumière condensée. L’homme blanc, blanc parce qu’il était homme, blanc comme le jour, blanc comme la vérité, blanc comme la vertu, éclairait la création comme une torche, dévoilait l’essence secrète et blanche des êtres. Aujourd’hui ces hommes noirs nous regardent et notre regard rentre dans nos yeux des torches noires, à leur tour, éclairent le monde et nos têtes blanches ne sont plus que de petits lampions balancés par le vent. »
Jean-Paul Sartre

Table des matières

Avant-propos, par Ch.-A. Julien

Orphée noir, par Jean-Paul Sartre
Introduction, par L. S. Senghor

I – Guyane
Léon-G. Damas

II – Martinique
Gilbert Gratiant
Étienne Lero
Aimé Césaire

III – Guadeloupe
Guy Tirolien
Paul Niger

IV – Haïti
Léon Laleau
Jacques Roumain
Jean-F. Brière
René Belance

V – Afrique noire
Birago Diop
Léopold Sédar Senghor
David Diop

VI – Madagascar
Jean-Joseph Rabéarivelo
Jacques Rabémananjara
Flavien Ranaivo