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L'interprétation en sociologie

L'interprétation en sociologie

Publié le par Marielle Macé (Source : Amandine Briffaut)

Programme :
Matinée

9h ouverture : Christian Berner et Denis Thouard

9h15 : Annette Disselkamp (Lille 1) : « Les sciences humaines sont-elles indiscrètes ?
Georg Simmel et l'apriori sociologique »

10h15: pause

10h30: Wofgang Feuerhahn (Paris) : « Max Weber : explication compréhensive et interprétation »

Repas salle 019

Après-midi
14h: Philippe Lacour (Berlin): « Raisonnement naturel et interprétation
Réflexions sur l'épistémologie de Jean-Claude Passeron »

15h15 : Table-ronde. Médiateur : Denis Thouard

Annette Disselkamp

Les sciences humaines sont-elles indiscrètes ?
Georg Simmel et l'apriori sociologique

Simmel fonde la théorie de la compréhension sociologique sur le concept d'apriori, en affirmant que nos rapports avec autrui sont déterminés par des représentations antérieures. Or ses réflexions méthodologiques se mêlent voire se confondent avec son analyse de la culture monétaire d'une part, et ses considérations sur le « secret » d'autre part. D'où la question : la tâche des sciences humaines consisterait-elle à percer à jour les aspects intimes que les individus voudraient tenir cachés, et ce faisant à défendre l'idée que le monde « objectivé » ne se réduit pas aux mécanismes dictés par les lois économiques mais qu'il recèle des profondeurs insoupçonnées ?

Wolf Feuerhahn
« Max Weber : explication compréhensive et interprétation »


Il est d'usage de faire de Weber un promoteur de la sociologie compréhensive qui aurait cantonné la démarche explicative aux sciences de la nature ; sa pratique scientifique s'inscrirait ainsi dans une tradition typiquement allemande qui aurait vu le jour chez Dilthey. La manière dont Max Weber définit sa pratique sociologique est en réalité plus complexe : il emploie l'expression d'« explication compréhensive ». Il s'agira de rendre intelligible cette définition et d'examiner comment Weber l'articule à la notion d' « interprétation », à laquelle il accorde également un rôle central dans les procédures des sciences historiques de la culture.

Raisonnement naturel et interprétation
Réflexions sur l'épistémologie de J.-C. Passeron
Philippe Lacour, Centre Marc Bloch

Je présenterai ici l'argumentation de Passeron touchant la spécificité fondamentale de l'espace logique « naturel » des sciences humaines. Nombreux sont en effet les signes des particularités interprétatives de la sémantique de ces disciplines (Passeron n'utilise pas le terme d'« herméneutique »). En mettant en évidence les spécificités de la sémantique naturelle (1), qui dérivent d'une contrainte déictique (2), Passeron cherche certes à réhabiliter l'exemplification rejetée par Popper (3). Toutefois les procédures de l'enquête (4), le souci de contrôle de l'interprétation (5) et des métaphores (6) montrent que Passeron, tout en faisant droit à leur dimension herméneutique, maintient les sciences humaines dans le domaine du rationalisme critique. On verra enfin les rôle logiques complémentaires dévolus à la description/narration (7) et à la comparaison (8) dans la pensée casuistique.

1.    La sémantique naturelle (ou pourquoi « le lexique sociologique est infaisable »)
2.    La contrainte déictique : les concepts typologiques comme semi noms propres
3.    La réhabilitation logique de l'exemplification
4.    L'enquête comme mode interprétatif de transformation de l'information empirique
5.    Interprétation, preuve et véridicité comparative
6.    L'exténuation sémantique des métaphores comme technique de falsification
7.    La containte descriptivo-narrative de la pensée du cas
8.    La contrainte comparatiste de la pensée par cas