Actualité
Appels à contributions
L'intermédialité littéraire

L'intermédialité littéraire

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Jean-Christophe Valtat)

Pour son numéro de lété 2003, la revue américano-française Lesprit créateur (University of Kentucky/Université Blaise Pascal) prépare un numéro sur le thème de Lintermédialité littéraire. Il reste deux ou trois articles à pourvoir, qui selon les principes de la revue, devront porter entièrement ou partiellement sur des uvres françaises. Merci de faire des proposition dune page environ pour des articles en français et de les faire parvenir par courrier électronique avant le 15 février à jcvaltat@aol.com. Les articles choisis devront être rendus pour le 30 septembre 2002.

LINTERMEDIALITE LITTERAIRE
La littérature sest découvert médium une première fois lorsque dautres média, phonographie ou cinématographie, sont venus déplacer le monopole culturel de lécriture et de limprimerie. Elle sest maintenue et même développée dans une une médiasphère à dominante audio-visuelle, mais selon un jeu complexe dappartenance et dexclusion. Ainsi, en sintégrant à la production industrielle et à la culture de masse, elle sest dans le même temps constituée comme instance critique voire comme contre-modèle de cette massification. Et tout en partcipant à dautres média (adaptations cinématographique, télévisuelles, écritures radiophoniques livre-audio etc..), elle a cherché à intégrer ceux-ci à ses modes spécifiques de représentation, souvent dans une perspective dautonomie. Elle se découvre médiale une seconde fois lorsque sa matérialité subit, avec les autres média, la progressive unification qui les digitalise et les fait circuler par les mêmes canaux informationnels. Là encore, cette intégration accrue au multimedia peut se lire comme la dénaturation définitive dune spécificité mediale, ou comme la possibilité de redéfinir de nouvelles conceptions de production textuelle ou de nouvelles pratiques dinteraction.
Comme la noté récemment Walter Moser, cette situation rend la littérature " intrinsèquement intermédiale " et le lieu dune réflexion sur " linteraction et lopération dun transfert, dune traduction entre différents médias " . Il y a deux manières de conduire une telle réflexion : en se demandant comment les autres média représentent ou utilisent la littérature, mais aussi en se demandant comment la littérature construit et figure cette intermédialité. Le littéraire se comprendrait alors comme un lieu spécifiquement dialogique où les différents médias (que ce soit sous forme de collages multimédiatiques, de configurations dobjets techniques, de réseaux de métaphores, dopérations discursives, de modèles communicationnels etc) se rencontrent, interagissent et shybrident, avec la littérature, via la littérature. Cest cette spécificité multimimétique, interdiscursive, dans son double aspect historique et actuel, que nous proposons ici comme objet de réflexion : comment la littérature représente, adapte ou détourne les autres média, comment se modélise-t-elle sur eux ou contre eux, les fait dialoguer les uns avec ou contre les autres, jusquà quel point trouve-t-elle dans cette fonction intermédiale sa place-et quelle place- dans le " concert médial ".

Jean-Christophe Valtat
Université Blaise Pascal