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Appels à contributions
L'informe dans le roman africain contemporain

L'informe dans le roman africain contemporain

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Konan yao Louis)

L’INFORME DANS LE ROMAN AFRICAIN CONTEMPORAIN

Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Date limite : 15 janvier 2013

Les contributions attendues dans le cadre de cet ouvrage collectif devront s’articuler autour d’une problématique centrale et en cru dans les romans africains : les modalités figuratives de l’informe et ses enjeux lectoraux. En effet, même si le roman est, par essence et depuis Bakhtine, un genre dialogique, le constat est qu’il est devenu, aujourd’hui, le lieu d’inscription de plusieurs autres genres, de textes, de langues… de l’impureté selon Scarpetta au point de porter atteinte à son « intégrité », à son identité. Mais, on peut se demander si ce n’est pas cet informe qui est son identité propre. Le constat est que le roman est de plus en plus polygénérique, intertextuel, transgénérique… hétérogène. L’écrivain contemporain, en réclamant plus de liberté et de démocratie dans sa production littéraire, retravaille, déborde la notion même de forme, la remettant ainsi et sans cesse en question dans son acception normative. L’informe comme posture, comme absence de forme, défiance de la forme ou promotion de formes d’écritures inédites est en passe de devenir l’une des marques de fabrique du roman africain.

Dans cet élan de déconstruction et de décloisonnement générique, de non limitation de l’expérience scripturale et de démesure, insufflant souvent un mariage audacieux et parfois déconcertant des trajectoires littéraires et artistiques, de nouveaux paradigmes sont convoqués pour tenter de désigner et de lire les pratiques littéraires nouvelles. Ainsi, des spécifications génériques, selon le mot de Gérard Genette, comme « écriture n’zassa » (J-M Adiaffi), « écriture interorale » (Hanétha Vété-Congolo-Leibnitz), « écriture intermédiale » (Philip Amangoua Atcha), «  écriture jazz » (Robert Fotsing Mangoua) sont mis au goût du jour par les auteurs ou la critique africaine sans épuiser entièrement la diversité, la complexité ou la variabilité des pistes de lecture qu’augure le « nouveau » roman africain. Se fondant sur les romans africains (1990 – 2012), ce collectif entend étudier la fabrique de l’informe dans l’écriture et les contributeurs sont alors appelés à s’approprier ses lignes d’orientation : définir une critériologie ou établir en un ensemble de marqueurs qui, à défaut d’établir toutes les formes de novation du roman africain, permettraient de re-visiter la question de la représentation (de la codification générique) dans l’espace littéraire africain. La lecture de l’informe suppose que l’on  interroge, à nouveaux frais, les notions de genre, de type et de canon générique.

Si dans Le plaisir du texte (1975), Roland Barthes conçoit l’écriture comme une jouissance esthétique par lequel l’auteur joue librement sur la texture, l’architecture du texte, le façonne jusqu’à atteindre ce que Bédé Damien nomme « le délire de la forme », Adama Coulibaly, dans « Les conditions postmodernes du roman d’Afrique noire francophone », (Méridien Critic., 2009) élit le jeu des formes, des signes et des genres comme point de flexion du roman postcolonial. Et, les romans des auteurs – ceux qu’il est convenu d’appeler « écrivains de la seconde génération » (de la nouvelle génération ou « nouveau x» écrivains pour d’autres) comme Ahmadou Kourouma, Henri Lopes, Jean-Marie Adiaffi,  Maurice Bandaman, Werewere Liking, Flore Hazoumé… ou qu’on les range  dans la migritude ou les écritures migrantes comme Abdourahman Waberi, Alain Mabanckou, Sami Tchak, Calixthe Beyala, Koffi Kwahulé, Edem Awumey,  Kossi Efoui, Sandrine Bessora, Marie N’Diaye, Mamadou Mahmoud N’Dongo, Patrice Nganang, Paul Effa… – offrent bien des lieux d’expression et d’analyse de cette esthétique. L’hétérogénéité, la confusion diégétique, les effets graphiques (jeu et transgression par la graphie), la polyphonie narrative, l’esthétique du dé(bris), l’esthétique de la surenchère… sont autant de stratégies employées par ces écrivains pour subvertir la forme du roman et l’accrocher à ce qu’on appelle aujourd’hui l’informe.

Sous cet angle, on pourra, entre autres orientations, explorer les pistes de réflexions suivantes :

*Écriture et oralité

*Écriture et média

*Ecriture et polyphonicité

*Du code romanesque en situation d’intergénéricité 

*Ecriture carnavalesque

*Espace paginal (au sens de mise en page) et transgression

*Discours sexuel et subversion

*Ecriture inter/ trans, en mouvement

Modalités

Les propositions de contribution peuvent être pensées à partir de ces problématiques ou d’autres encore, dans une analyse de textes (1990 – 2012) privilégiant la dimension théorique. 

Nous invitons chaque contributeur à nous faire parvenir sa proposition d’article en français et en 300 mots maximum, accompagnée d’une brève présentation bio-bibliographique avant le 15 janvier 2013 à l’adresses suivante :

KONAN Yao Louis: konanyaolouis@yahoo.fr

L’avis du comité scientifique portant sur les propositions : 31 janvier  2013

Les articles entièrement rédigés, en Times New Roman 12 ; interligne 1,5 et de 15 pages maximum devront être envoyés avant le : 31 mars 2013

L’avis du comité scientifique après examen des articles : 31 mai 2013

Retour des articles retenus et révisés (si nécessaire) par les auteurs : 15 juin 2013 pour une publication prévue fin 2013.

Le comité scientifique sera particulièrement sensible aux assises théoriques des différentes contributions, aux textes très pointus et très novateurs et au respect du chronogramme.

Responsable : KONAN Yao Louis: konanyaolouis@yahoo.fr