Actualité
Appels à contributions
L'île et l'intime (revue Fert’îles)

L'île et l'intime (revue Fert’îles)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jacques Isolery)

L'île et l'intime

 

Dans le cadre de la neuvième publication de la revue Fert’îles aux éditions Petra, nous proposons cette année un travail de recherche sur les relations qu’entretiennent en littérature l’insularité et l’intimité. Des liens souvent puissants et intimes unissent non seulement l’insulaire mais le voyageur, l’explorateur ou tout simplement le rêveur à l’île. L’origine et la nature de ces liens sont multiples et font écho peut-être à ce que l’on pourrait appeler une île “intérieure”. Car l’île engendre des émotions liées au sentiment de clôture ainsi qu’à sa capacité à combiner les éléments, à varier rapidement le point de vue, les paysages. Ces émois peuvent aussi provenir de certaines qualités spécifiques jouant sur le registre sensoriel : atmosphère, fragrances, bruits... et s’inscrire dans l’intimité du corps. Ou bien elles peuvent aussi venir de représentations personnelles intérieures, insularisées en propre dans la psyché humaine. Il est rare que ces aspects premiers n’impactent pas, de manière positive ou négative, les sensations ou émotions des auteurs ou des personnages.

Pour les îliens, ces souvenirs s’imbriquent de surcroît à la question de la lignée. L’île fait alors partie de l’héritage patri- et matrimonial, elle constitue un bagage de mythes familiaux, de souvenirs, d’imagos, de sentiments divers à l’égard du passé familial. Ce bagage conditionne le voyage de la vie individuelle, le sentiment intime de soi. Cet aspect de l’île intérieure ouvre ici un très large champ d’investigation à l’étude de la narration : le roman d’initiation, l’autobiographie, l’autofiction, le roman d’apprentissage sont parmi les formes les plus à même d’exploiter la cellule insulaire généalogique depuis laquelle s’orchestreront toutes les variantes entre l’harmonie intérieure ou les torsions douloureuses de la vie. Le décor insulaire, à la mesure des limites et de la complexité humaines, peut servir aussi bien d’écran de projection à celles-ci que de protection. Ainsi, le rapport personnel ou collectif à l’île peut s’articuler autour d’une intimité parfois refusée à l’autre-non-insulaire.

Les articles interrogeront donc ces jeux de projection et d’intériorisation qui passeront prioritairement par l’étude littéraire mais ne se refuseront pas aux éventuelles incursions dans d’autres disciplines.

Les propositions devront être parvenues avant le 31 décembre 2020 aux deux adresses suivantes : j.isolery0659@gmail.com et a.w.albertini@sfr.fr