Actualité
Appels à contributions
L'Histoire et la philosophie de traduction : France et Russie en XX-ième siècle

L'Histoire et la philosophie de traduction : France et Russie en XX-ième siècle

Publié le par Marielle Macé (Source : Serguei Fokine)

 

L'Histoire et la philosophie de traduction : France et Russie en XX-ième siècle


Colloque international

Dates : du 4 au 6 mai 2010

Lieux : l'Université nationale d'économie et de finances de Saint-Pétersbourg : 22, rue Sadovaja, Saint-Pétersbourg, Russie.

Date limite d'offre de communication (résumé en 15 lignes+СV) : 20 décembre 2009.

Date limite de réponse et confirmation: le 20 janvier 2010.


Argument du colloque


Dans les cadres de l' Année de France en Russie et l'Année de Russie en France, le département des langues romanes de traduction de l'Université nationale d'économie et de finances de Saint-Pétersbourg et le programme Etudes françaises du Collège Smolny de l'Université nationale de Saint-Pétersbourg organisent un colloque international L'Histoire et la philosophie de traduction : France et Russie en XX-ième siècle.

On part d'un constat qui est à la fois encourageant et décourageant : s'il existe en France contemporaine une philosophie de traduction, c'est à dire une réflexion permanente sur ce qu'est-ce que traduire, ou cette théologie de traduction, ou ces théorèmes de traduction provenant des philosophes eux-même ou des traducteurs des textes philosophiques, il n'apparaît rien de semblable en Russie d'aujourd'hui où cependant la philosophie post-soviétique, c'est à dire cette tentative de la pensée russe de retrouver ses sources perdues et ses terres promises ne se construisait qu'à partir des traductions ou des trahisons de la pensée française moderne et postmoderne, et c'est pendant tout une trentaine d'années ou presque.

La parution récente d'un livre majeur La traduction et la connaissance. Essais sur la philosophie du langage (2008) par N. Avtonomova, traductrice et philosophe éminente n'a qu'accentué cette défaillance de la pensée russe dans ses rapports avec la traduction : tout en partant de sa riche expérience de traductrice (Derrida, Foucault, Laplanche, Pontalis…) et de philosophe oeuvrant au sein de prestigieuses institutions philosophiques (L'Institut de la philosophie auprès de l'Académie des sciences de Russie et Collège international de Philosophie), l'auteur nous présente plutôt le devenir de sa subjectivité traduisante ainsi que l'histoire bien tracassée de la pénétration de la la pensée française au champ culturel russe des dernières décennies que la réflexion sur qu'est-ce que traduire en philosophie proprement dite.

On constate aussi que cette philosophie de traduction qui se fait entendre en France en maint écrits philosophiques et traductologiques se recherche en Russie principalement à travers des tentatives et des tentations théoriques de traducteurs russes eux-meme qui, ayant travaillé tel auteur, tel texte, font à tâtons des passages sur des intraduisibiltés et traduisibilités de pensée française en langue d'accueil. Paradoxalement, ces rares leçons de l'étrangeté des langues ne sont accueillies qu'avec une grande réserve par des philosophes russes eux-même qui se considèrent ainsi comme une sorte de race des maîtres de langue, ce qui est à considérer comme une sorte d'une survivance de ce sourd et absurde sentiment de la langue-maître, de la langue majeure qui dominait le russe pendant l'époque soviétique, un sentiment qui pendant ce temps-la se faisait voir aussi à travers la pratique des traductions où toute étrangeté était bannie avant lettre ou après coup.

Cette hostilité envers toute étrangeté qui est l'un des traits des plus caractéristiques du discours soviétique s'introduisait dans le corpus même de la théorie de traduction en Russie soviétique qui se voit aujourd'hui comme une page presque vièrge ou effacée de l'histoire européenne de traduction.

Le présent colloque est organisé, d'un coté, par l'Université Nationale d'économie et de finances de Saint-Pétersbourg (département des langues romanes de traduction) en partenariat avec le Collège Smolny de l'Université nationale de Saint-Pétersbourg.


Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques axes de recherches peuvent être suggérés :


  • figures de traducteurs en France et en Russie : comment ils sont construits, conçus ou perçus ;

  • figures de théoriciens de traductions en France et en Russie : comment ils sont construits, conçus ou perçus ;

  • lieux de traductions en France et en Russie (maisons d'éditions, collections, projets collectifs, filières universitaires) : comment ils sont construits, conçus ou perçus ;

  • l'histoire de philosophie à l'épreuve de l'histoire de traduction philosophique : comment celle-ci et celle-là se construisent dans cette lutte infernale du Propre et de l'Etranger, du Même et de l'Autre.


L'un des principes de départ consiste en ce qu'on organisera deux sections dites « majeure » et « mineure » pour permettre réunir lors de cette rencontre des spécialistes réconnus avec de jeunes chercheurs (étudiants, thésards, doctorants).

L'autre vise à ressembler pour une réflexion commune et a-priori difficile des traducteurs pratiquants avec des penseurs de traduction.

Enfin, le troisième principe fixe l'important aspect de réception de la pensée française en Russie post-soviétique : la théorie française, comment se porte-elle en cette terre d'accueil privilégiée ?

Le financement de participation est à rechercher auprès des institutions concernées, des Unuversités, des instituts culturels, diplomatiques et scientifiques y compris l'AUF, ainsi que la Fondation russe de recherche en sciences humaines.

Le colloque se tiendra à Saint-Pétersbourg les 4-6 mai 2010 dans les locaux de l'Université Nationale d'économie et de finances de Saint-Pétersbourg : 22, rue Sadovaja.

Langues de travail : français, russe; chaque participant est prié de parler sa langue maternelle. La communication scientifique sera assurée soit par la traduction simultanée, soit par la publication préalable des résumés des interventions en deux langues.

Frais d'inscription : 40 euros (20 euros pour thésards) .

Les offres de communications sont à adresser à Serguei Fokine, chef du département des langues romanes et de traduction à l'Université Nationale d'économie et de finances de Saint-Pétersbourg : serge_fokine@mail.ru

  • Adresse :
    Saint-Pétersbourg, Russie