Collectif
Nouvelle parution
L. Fels (éd.), Regards sur la poésie du XXe siècle

L. Fels (éd.), Regards sur la poésie du XXe siècle

Publié le par Sarah Lacoste

Regards sur la poésie du XXe siècle. Tome 1

Laurent Fels (sous la direction de)

Namur : Les éditions namuroises, coll. "Etudes et Essais", 2009.

580 p.

Prix : 30 euros

EAN : 9782930378619

Avant-propos de Laurent Fels :

Si le XXe siècle est l'une des époques les plus paradoxales de notre Histoire - à la fois générateur du progrès technique qui devait accroître la qualité de vie des hommes, et triste berceau de deux guerres mondiales qui n'ont cessé de multiplier ravages et victimes pendant presque trente ans -, il a produit un nombre considérable de poètes qui continuent d'intéresser un large public. Dans ce volume, les auteurs ont tenté de présenter chacun un poète du siècle dernier en essayant de mettre en évidence les particularités de sa poétique.

La poésie du XXe siècle est traversée par un sentiment d'affranchissement qui se cristallise dans cette partie du Moi profond où l'on cherche à comprendre pourquoi « les joies ne sont que mascarades »1. C'est un dialogue avec l'Autre dans un pays où les méditations foisonnent et où la rêverie amorce le processus créateur de la transsubstantiation poétique. En somme, la poésie trace le seuil entre le silence, la solitude et l'autre limite du mot. Triste et cruelle anamnèse d'un âge belliqueux qu'on eût préféré conduire dans les cages de l'oubli. Le poème s'écrit désormais dans le langage d'un coeur éclaté en silences.

L'écriture poétique aurait-elle donc rencontré sa propre limite ? Celle où le mot se consume devant l'indifférence d'une oreille sourde, d'un oeil aveugle ? La parole ne sera-t-elle plus utilisée que pour faire des déclarations de guerre, lancer des insultes ou annoncer des licenciements nombreux ? Là où le mot devrait réconcilier, offrir une parole à moitié tue, comme une main tendue pour en accueillir une autre, il blesse, tue et détruit. Sueur et sang versés sur l'argile asséchée. Il appartient donc au poète de restituer au Verbe sa valeur initiale et initiatique, à condition que sa parole soit imbibée de fièvre d'homme.

Ce livre - qui contient des études sur Ion Barbu, Henry Bauchau, Samuel Beckett, Francesca Caroutch, Paul Celan, Blaise Cendrars, Maurice Chappaz, René Char, Achille Chavée, Andrée Chedid, Davertige, Lucie Delarue-Mardrus, André du Bouchet, T.S. Eliot, Gérard Vergniaud Étienne, Eugène Guillevic, Nâzim Hikmet, Gaspard Hons, Philippe Jaccottet, Francis Jammes, Pierre Jean Jouve, James Joyce, Henri Michaux, Marcel Migozzi, Gaston Miron, Bernard Noël, Jacques Prévert, Pierre Reverdy, Saint-John Perse, Jude Stéfan, Salah Stétié et Marcel Thiry - constitue le premier tome d'une série consacrée exclusivement à la poésie du XXe siècle.

Sommaire :

AVANT-PROPOS 

ION BARBU, « De la musique des symboles » par Constantin FROSIN

HENRY BAUCHAU, « La gravité du poème » par Myriam WATTHEE-DELMOTTE

SAMUEL BECKETT,  « Mort des images, victoire du silence » par Jean-Paul GAVARD-PERRET

YVONNE CAROUTCH, « Les Soifs, la Licorne et l'inaccessible clarté » par Camille AUBAUDE

PAUL CELAN, « Ich kann dich noch sehn » par René WELTER

BLAISE CENDRARS, « De la synecdoque » par Jalel EL GHARBI

MAURICE CHAPPAZ, « Le paysage originel et la nostalgie élégiaque » par Antonio RODRIGUEZ 576

RENE CHAR, « Char épistolier, première approche » par Jean VOELLMY

ACHILLE CHAVEE, « Grand seigneur du sang de l'éphémère » par Alain DANTINNE

ANDREE CHEDID, « Magicienne des mots » par Renée LINKHORN

DAVERTIGE, « … ou le Soleil obscur » par Gary KLANG

LUCIE DELARUE-MARDRUS, « Une femme poète à (re)découvrir » par Patricia IZQUIERDO

ANDRE DU BOUCHET, « L'inversion du cercle » par Jean-Luc FATELLO

T.S. ELIOT, « Symbolisme et antisymbolisme dans The Love Song of J. Alfred Prufrock » par Stella VINITCHI-RADULESCU

GERARD VERGNIAUD ÉTIENNE, « Une analyse de sa poésie » par John NELSON

EUGENE GUILLEVIC, « Face à la peinture ou "le chemin du cantique" » par Françoise NICOL 

NAZIM HIKMET, « Venger Azyadé » par Laurent MIGNON

GASPARD HONS, « Une marche sans but » par Israël ELIRAZ

PHILIPPE JACCOTTET, « La poésie au péril du miroir » par Jean-François SENÉ

FRANCIS JAMMES, « Une vie, une oeuvre » par Claude THIÉBAUT

PIERRE JEAN JOUVE, « Un itinéraire spirituel ou l'allègement d'une poétique » par Béatice BONHOMME et Jean-Paul LOUIS-LAMBERT

JAMES JOYCE 349, Vers le fracas des fractales » par Paul MATHIEU

HENRI MICHAUX, « Poète du XXe siècle ? » par Nina PARISH

MARCEL MIGOZZI, « Lire entre les lignes » par Michèle MONTE

GASTON MIRON, « Les maigres mots des héritages » par Mariloue SAINTE-MARIE

BERNARD NOËL, « La fente entre le mot et le mot » par Régine DETAMBEL

JACQUES PREVERT, « Une contre-poésie entre transfiguration de l'ordinaire et révolution poétique » par Franck COLOTTE

PIERRE REVERDY, « Approche d'une poétique par les notes » par Antoine ÉMAZ

SAINT-JOHN PERSE, « Une lecture d'Oiseaux » par Laurent FELS

JUDE STEFAN, « Amante littérature » par Tristan HORDÉ

SALAH STETIE, « Un musée de nuit éclatant comme le silence » par Daniel ARANJO

MARCEL THIRY, « Au bonheur de la faute » par Pierre HALEN