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L’expression de soi dans la poésie bouddhique japonaise du XVe siècle : Ikkyū Sōjun (1394-1481) et le Kyōun-shū (Didier Davin)

L’expression de soi dans la poésie bouddhique japonaise du XVe siècle : Ikkyū Sōjun (1394-1481) et le Kyōun-shū (Didier Davin)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Didier Davin)

Didier Davin soutiendra sa thèse de doctorat, intitulée "L'expression de soi dans la poésie bouddhique japonaise du XVe siècle : Ikkyū Sōjun (1394-1481) et le Kyōun-shū", le 8 novembre à 14h30 au Collège de France, 52 rue du Cardinal Lemoine, salle Claude Levi-Strauss.

Le jury sera composé de :

 

Jean-Noël Robert, Professeur au Collège de France
Catherine Despeux, Professeur honoraire  des universités à l'INALCO
Jérôme Ducor, Privat-docent à l'université de Lausanne
Frédéric Girard, Directeur d'études à l'EFEO
François Lachaud, Directeur d'études à l'EFEO
François Macé, Professeur des universités à l'INALCO
Daniel Struve, Maître de conférences à l' Université Paris Diderot Paris

Résumé de thèse

Le Kyōun-shū, recueil de stances et de poèmes du moine Ikkyū Sōjun (1394-1481), se distingue de la masse des nombreuses oeuvres similaires que produisirent au Moyen Âge les moines zen de l'école Rinzai par les provocations et les positions très critiques à l'égard des coreligionnaires de celui-ci que l'on y trouve. La grande célébrité d'Ikkyū, ou plus précisément de certaines images de lui, a longtemps conditionné la lecture de ces quatrains. En s'interrogeant sur le sens que prennent ceux-ci une fois replacés dans les divers contextes de leur production, cette thèse propose une présentation des motivations et des enjeux de la pensée d'Ikkyū.

Le XVe siècle est une période de bouleversements dans la société japonaise, et en conséquence dans les relations qu'entretenaient les temples et les laïcs. Dans l'histoire de l'école zen, alors que s'amorce le déclin du système des Cinq Montagnes, le Daitoku-ji, auquel est affilié Ikkyū, connait une suite de crises mettant à mal la spécificité dont il s'enorgueillissait. C'est en grande partie contre les évolutions de son école induites par ce contexte que se dresse Ikkyū. Il le fait en adoptant une posture particulière, revendiquant la transgression sous diverses formes, en premier lieu desquelles la composition poétique. Il peut ainsi à la fois avoir un discours polémique très violent et attaquer les moines qu'il considère comme décadents sans avoir à quitter une école dont il se pose en seul et unique héritier. Son enseignement, de plus, jusque dans les points doctrinaux les plus pointus, s'appuie sur cette attitude très critique envers son milieu.