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L'explosion en point de mire / Die Explosion vor Augen

L'explosion en point de mire / Die Explosion vor Augen

Publié le par Marion Moreau (Source : Guilaume Plas)

5eatelier interdisciplinaire franco-allemand de jeunes chercheurs GIRAF-IFFD

Groupe Interdisciplinaire de Recherche AllemagneFrance / Interdisziplinäre Forschungsgemeinschaft Frankreich-Deutschland

L'explosionen point de mire / Die Explosion vor Augen

Si des notions comme le choc ou la rupture ontfait l'objet de nombreuses tentatives de théorisation, celle d'explosion, quileur est pourtant prochement liée, n'a jamais été étudiée systématiquement, pasplus qu'elle n'est devenue un concept au sens noble du terme. Elle est aucontraire toujours restée du côté de l'événement brut ou de celui de lamétaphore, du discours figuré. C'est à ce double titre qu'elle hante –aujourd'hui plus que jamais – la sphère publique : la menace permanente(prétendue ou réelle) que font planer des attentats terroristes ne cesse defaire la une des journaux et de dominer les discours politiques, tandis que lediscours publicitaire et la presse à sensation se servent à tout-va de lamétaphore de l'explosion à titre d'argument de vente, pour mettre en avant lecôté spectaculaire de leurs produits. Bref, l'explosion est un objet defascination – menaçant et attirant à la fois –, oscillant sans cesse entre lespôles de la violence pure et de la transfiguration en objet esthétique.

C'est en partant de cette tension que notreatelier se propose de cerner de plus près la notion de l'explosion, axant laréflexion autour de trois champs d'étude différents – tout en restant ouvert àdes propositions émanant d'autres domaines de recherche :

1) Explosionet politique

Dans le domaine de l'action et dudiscours politiques, l'explosion peut remplir des fonctions fort diverses. Aupremier abord, elle semble toujours être du côté de la contestation, en tentant– concrètement, symboliquement ou rhétoriquement – de faire voler en éclats lesnormes dominantes, les bastions du pouvoir. Or au niveau macro-narratif del'Histoire, elle peut opérer dans des sens fort divers : dynamite-t-ondans une visée purement négative – « nihiliste » disait-on à la findu 19e siècle –, pour permettre la réémergence d'un état antérieur,meilleur (à la veille de la Première Guerre mondiale, dans les milieuxintellectuels, la perspective de la guerre comme décharge salvatrice,permettant la régénération du corps social), ou pour construire dunouveau ? Y compris dans ce dernier cas, l'explosion peut très bienremplir des fonctions idéologiques, de toute évidence au service du pouvoir enplace – il suffit de penser à la destruction du Château de Berlin par lesautorités de la RDA au début des années 1950.

2) Explosionen Art

Tout en mettant en scène desexplosions-événements, les pratiques artistiques – d'avant-garde – tententd'élaborer des poétiques de l'explosion, notamment avec la célèbre définitionque Breton donne de l'image poétique, en tant qu' « étincelle »jaillissant « de la différence de potentiel entre les deuxconducteurs » que sont le comparant et le comparé. Sous quels auspicescette appropriation de l'explosion est-elle placée : sous celle du miracletechnique – qui peut toutefois se renverser en engrenage fatal – ou sousl'horreur vécue dans les tranchées, dans les villes bombardées – éventuellementmise à distance par le biais d'esthétisations médiatiques ? Quelle est laposture adoptée par le sujet de l'énonciation : l'explosion est-elle vécuesur un mode angoissant, sur celui de la jubilation, de la libération(cathartique), ou encore sur celui de l'enregistrement prétendument neutrecomme chez Alexander Kluge, Chris Marker et, dans un tout autre registre, RomanSigner ? Quels sont les modes d'énonciation adoptés face à ce qui semblerelever du discontinu pur : le narratif y a-t-il encore le moindre droitde cité ? Et qu'en est-il du descriptif ? De quel rapport au tempscela témoigne-t-il ? Quel est le rythme adopté par ces poétiques, celui dela fulgurance, du « snapshot » (Arno Schmidt) permanent, du montagerapide, spectaculaire, ou celui de la bombe à retardement, d'une tension,refoulée, qui monte continuellement pour aboutir à une décharge finale (pensonsaux explosions filmées au ralenti à la fin de Zabriskie Point d'Antonioni, pures images mentales) ? Etl'on pourrait également penser à des poétiques de l'explosion plus paradoxales,où l'accent est davantage mis sur l'après, l'assourdissement, le silence.

Dans le contexte de ces poétiques, ilnous semble par ailleurs particulièrement pertinent de s'interroger sur lamanière dont ces pratiques subversives des avant-gardes sont récupérées etdésamorcées par l'industrie de la culture. Par quels moyens la (sub)cultureessaie-t-elle d'y répondre ? Y a-t-il encore une place pour le beau dansune esthétique de l'explosion ?

3) Explosiondans le discours publicitaire et journalistique

A la fois graphiquement etrhétoriquement, le discours publicitaire se sert abondamment de l'explosion,comme indice de nouveauté : n'est-ce pas pour mieux cimenter les rapportssociaux existants, et ne faudrait-il pas y voir autant d'allégories  

de la consommation, qui se consumedans sa pure instantanéité sans laisser de déchets ? De même, le discoursjournalistique sur les différentes « bulles » économiques qui« ont crevé » ces dernières années ne ressortirait-il pas – en ce quesa naïveté bon enfant, parfaitement an-idéologique, coupe court à toutetentative d'explication un peu plus poussée – à un dispositif mythique, denaturalisation de l'histoire ?

Parallèlement à ces investigations plus ou moinsponctuelles, décrivant les différentes figurations possibles de l'explosion, entant que chose et en tant que mot, pourrait s'amorcer une analyse surl'« explosivité » en tant qu'outil d'analyse. En quel sens, parexemple, serait-il possible de qualifier d' « explosifs » destextes ou des modèles théoriques en raison de leur seul mode de fonctionnement,quelque soit, du reste, leur thématique ? En quoi cette catégorie del' « explosivité » se distinguerait-elle alors de lasubversivité, de la dysfonctionnalité au sein d'un système, ou encore de larévolution au sens que Thomas Kuhn a donné à ce terme ? Dans quelle mesure,en d'autres termes, est-elle susceptible d'apporter une véritable plus-valueanalytique ?

Comitéd'organisation :

Georges Felten (Université de Caen), Susanne Götze(Université de Potsdam), Guillaume Plas (Université d'Amiens).

Dateet Lieu :

3 et 4 juin 2011, MaisonHeinrich Heine, Cité Internationale Universitaire, Paris.

Modalités de participation :

Les propositions decommunication contiendront environ 500 mots, et devront également comporter lenom et une brève biographie de l'auteur. Elles devront parvenir avant le 31janvier 2011 par courrierélectronique en document attaché Word à l'adresse suivante :guillaume_plas@yahoo.fr

Contact etinformation :

GuillaumePlas, Département d'Allemand, Université d'Amiens

guillaume_plas@yahoo.fr

Die Explosion vor Augen / L'explosion en point de mire

Während„Schock“ und „Bruch“ Gegenstand zahlreicher Theoretisierungsversuche gewesensind, lässt sich nichts Vergleichbares über die diesen Ausdrücken dochnahestehende „Explosion“ bzw. „Sprengung“ sagen: Sie ist bislang noch nie einersystematischen Untersuchung unterworfen worden, und hat es auch nie zum Rangeines Begriffs im vollen Wortverstand gebracht. Vielmehr ist sie stets demEreignishaften verhaftet geblieben oder aufgrund ihrer Anschaulichkeit alsbloße Metapher, als uneigentliche Rede eingesetzt worden. In dieser doppeltenHinsicht geistert sie – heute mehr denn je – durch den öffentlichen Raum:einerseits stellt die (vorgebliche oder reale) Gefahr von Terroranschlägen einschier unerschöpfliches Reservoir für Zeitungsschlagzeilen und Politikerredendar; andererseits bedienen sich Werbebranche und Boulevardpresse geradezuhemmungslos der Explosions-Metaphorik als Vermarktungsstrategie, die denspektakulären Charakter ihrer jeweiligen Erzeugnisse hervorheben soll. Kurzum:die Explosion ist ein Faszinosum – sie ist bedrohlich und verführerischzugleich –, sie bewegt sich stets zwischen den Polen von reiner Gewalt undästhetisierender Verklärung.

Dieseeigentümliche Spannung dient unserem interdisziplinären deutsch-französischenWorkshop als Ausgangspunkt. Von ihr aus soll der Begriff der Explosion nähergefasst werden, wobei wir uns vor allem auf die drei folgenden Problembereichekonzentrieren möchten – anderen Vorschlägen gegenüber aber durchaus aufgeschlossensind:

1) Explosion/Sprengungund Politik

Auf den ersten Blick scheint die Explosion inpolitischer Hinsicht immer auf der Seite des Protests, des Unbotmäßigen zustehen, hat sie es doch – sei es auf konkrete, symbolische oder rhetorische Artund Weise – auf die Zerstörung der vorherrschenden Normen bzw. der Machtzentrenselbst abgesehen. Auf der makronarrativen Ebene der Geschichte kann sie jedochunterschiedlichste Funktionen wahrnehmen: Werden die Sprengsätze in reindestruktiver Absicht gelegt – im 19. Jahrhundert sprach man vom „Nihilismus“der Anarchisten –, oder um das Wiederaufleben eines vorgängigen, besserenZustandes zu ermöglichen (man denke an die Regenerationserwartungen, die vor1914 in Intellektuellenkreisen allenthalben mit einem Kriegsausbruch verbunden wurden), oder schließlich umPlatz zu schaffen für die Errichtung von Neuem? Sogar in letzterem Fall ist esdurchaus möglich, dass der Explosion eine im Dienst der etablierten Machtstehende ideologische Rolle zukommt – die Sprengung des Berliner Stadtschlossesdurch die DDR-Obrigkeit zu Beginn der 1950er Jahre mag als anschaulichesBeispiel genügen.

2) Explosion/Sprengungund Kunst

Parallel zur Inszenierung tatsächlicherExplosionen wird in der künstlerischen Praxis – insbesondere in der Avantgarde– versucht, Poetiken der Explosion auszuarbeiten. Das wohl bekannteste Beispielist Bretons Definition des poetischen Bildes als eines „Funkens“, der aus dem„Spannungsunterschied zwischen den zwei elektrischen Leitern“ des Bildspendersund -empfängers hervorgehe. Unter welche Vorzeichen wird die Explosion dabeigestellt: die eines Wunders der Technik – welches freilich in eine fataleKettenreaktion umschlagen kann – oder die der grauenvollen Erlebnisse aus denSchützengräben und den bombardierten Städten, die gegebenenfalls durch diemediale Darstellung ästhetisch überformt werden? Wird die Sprengung vomBeobachtungs- und Äußerungssubjekt als etwas Beängstigendes erfahren, alsLustquelle, gar als Katharsis und Befreiung, oder aber wird sie scheinbar reinsachlich und nüchtern aufgezeichnet, wie bei Alexander Kluge, Chris Marker und,in einem ganz anderen Zusammenhang, bei Roman Signer? Welche Äußerungsmodiwerden angesichts der Explosion als dem Diskontinuierlichen schlechthineingenommen: Wird dem Narrativen noch der geringste Platz eingeräumt? Und wieist es um das Deskriptive bestellt? Von welchem Zeitverständnis zeugen solchePoetiken? Für welche Rhythmisierung entscheiden sie sich: für das Aufblitzen,die Aneinanderreihung von „snapshots“ (Arno Schmidt), die nervöseHochgeschwindigkeitsmontage, oder aber für die Zeitzündung, welche einekontinuierlich anwachsende, auf Verdrängungsmechanismen beruhende Spannungaufbaut, um sich schließlich in einem finale furioso zu entladen (hier wäre etwa an die inZeitlupe gefilmten Explosionen am Ende von Antonionis Zabriskie Point zu denken)? Man könnte aber auch anExplosionspoetiken denken, die den Schwerpunkt eher auf das Danach legen undden Mechanismus des Ertaubens, der Stille in den Fokus nehmen.

Zudem scheint es uns sinnvoll, danach zu fragen,ob und wie die subversiven Absichten dieser Explosionspoetiken ihrerseits vonder Kulturindustrie integriert und (möglicherweise) entschärft werden? Wirddadurch das ästhetische Moment an der Explosion nicht unwiderruflichdiskreditiert? Mit welchen Mitteln versucht die (Sub-)Kultur, diesenEntwicklungen Rechnung zu tragen?

3) Explosion/Sprengungin der Werbebranche und im Journalismus

Sowohl graphisch als auch rhetorisch bedient sichdie Werbebranche in geradezu inflationärem Maße der Explosion als Verheißungdes Neuen: Läuft dies letzten Endes nicht eher auf die Konsolidierung derbestehenden Verhältnisse hinaus, und sind diese Explosionen nicht vielmehrAllegorien des Konsums, der sich in seiner Augenblicklichkeit restlos – ohneAbfälle zu hinterlassen – aufzehrt? Analog dazu könnte man die Frage aufwerfen,ob der journalistische Diskurs über die verschiedenen „geplatzten“Wirtschafts-„Blasen“ mit seiner banal-kindlichen Explosionsmetaphorik, diejedem weitergehenden Erklärungsbegriff schnell den Riegel vorschiebt, letztenEndes nicht einem mythischen Dispositiv – das der Naturalisierung vonGeschichte – zuzuordnen ist?

Parallelzu diesen eher punktuellen Untersuchungen, die die möglichen Gestalten derExplosion – als Ereignis und als Wort – zu erfassen versuchen, scheint uns eineAuseinandersetzung mit der „Explosivität“ bzw. der „Sprengkraft“ alsanalytischem Begriff wünschenswert: Inwiefern ist es etwa möglich, auch Textenoder Theoriemodellen aufgrund ihrer Funktionsweise und ungeachtet ihrer genauenThematik eine „explosive“ Qualität zuzuschreiben? Und inwiefern unterscheidetsich diese Kategorie von der „Subversion“, der „Dysfunktionalität“ innerhalbeines bestehenden Systems, oder auch noch von der „Revolution“ im Sinne ThomasKuhns? Mit anderen Worten: Welchen möglichen analytischen Mehrwert vermag siezu erbringen?

DerWorkshop findet am 3./4. Juni 2011 im Heinrich-Heine-Haus, Cité InternationaleUniversitaire, in Paris statt. Interessierte ReferentInnen sollen ein kurzesAbstract (max. 500 Wörter) sowie Angaben zur Biographie als angehängteWord-Datei an folgende Adresse senden: guillaume_plas@yahoo.fr

Deadlinefür die Zusendung der Abstracts ist der 31.1.2011.

Organisation: Georges Felten (Université de Caen), Susanne Götze(Universität Potsdam), Guillaume Plas (Université d'Amiens)

Kontakt undInformation: Guillaume Plas

Département d'Allemand, Université d'Amiens

guillaume_plas@yahoo.fr