Essai
Nouvelle parution
L'esthétique du fascisme français

L'esthétique du fascisme français

Publié le par Pascal Brissette (Source : Benoît Melançon)

Lacroix, Michel, De la beauté comme violence. L'esthétique du fascisme français, 1919-1939, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. «Socius», 2004, 390 p. ISBN : 2-7606-1959-1. (34,95 $ / 31 euros)

Quatrième de couverture

Y eut-il, entre 1919 et 1939, un fascisme proprement français ? Oui, contrairement à ce qu'affirment depuis longtemps les fascistologues de toutes obédiences. La base de ce fascisme était-elle idéologique ? Non, affirme Michel Lacroix : elle était d'abord esthétique.

Son ouvrage vise à montrer que tout du fascisme naît de l'esthétique ou y aboutit. Les discours, les pratiques symboliques et les textes littéraires ne cessent de le répéter : «Qui dit fascisme dit avant tout beauté» (Benito Mussolini).

Qu'est-ce qu'un chef ou un héros pour les artistes fascistes ? Quelles valeurs cherchent-ils à promouvoir chez les jeunes en Allemagne, en Italie et en France ? À quel spectacle politique consacrent-ils leurs efforts ? Voilà les trois principales questions auxquelles répond Michel Lacroix.

Pour y arriver, il est allé relire Drieu la Rochelle et Céline, mais il s'est aussi intéressé au scoutisme et à l'olympisme, à la sculpture comme au cinéma. C'est ce qui lui a permis de comprendre les rapports troubles du pathos, de l'exhibition, du sublime, de la violence et de la mort dans le fascisme français de l'entre-deux-guerres.

Michel Lacroix est professeur au Département de français de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Il a publié des articles sur Louis-Ferdinand Céline, Drieu la Rochelle, Jean Paulhan, Robert Brasillach, les sociabilités intellectuelles au Québec et en France. De la beauté comme violence est son premier livre.

Table des matières


Remerciements
Liste des abréviations
Avant-propos
Introduction
I. France, fascisme, esthétique
A. Définir le fascisme
B. Définir une esthétique fasciste
1. Lexique et axiologie
2. Thématique
3. Esthétique fasciste
C. De quelques thèses sur l'esthétique fasciste
1. L'esthétique fasciste, une esthétique totalitaire ?
2. Esthétisation et symbolisme politique
3. France : un fascisme littéraire ?
4. De quelques zones d'ombre
II. Sociocritique et discours social
Chapitre 1 «Ce fort, ce libre, ce héros» : le culte du chef
I. Les faveurs du chef
A. Figures du charisme
B. Le charisme esthétique, ou le grand oeuvre du grand homme
1. La violence créatrice
2. Les charmes de la poésie
C. Prophète, sorcier, guerrier : visages du chef
II. «Être héroïque ou périr» : le discours sur l'héroïsme
A. La statue du héros
1. Le moi et le nous : le chef comme synthèse
2. «Une poignée de chefs dans la main d'un chef»
3. Le don de soi
B. Réminiscences esthétiques
1. Mégalographie
2. «Le roman des grandes existences»
3. L'epos fasciste
III. Le héros de cette histoire...
A. Dissolution et renouveau de l'héroïsme
B. Comédie et exaltation : le chef entre en scène
1. «Après tout, il y a moi»
2. Le «rut héroïque»
3. «La guerre n'est plus la guerre»
4. L'irruption du héros dans l'Histoire
C. À l'ombre du chef : le héros bancal
1. Le rêve de l'homme entier
2. L'intellectuel et le chef
Chapitre 2 Le fascisme en culottes courtes : le discours fasciste sur la jeunesse
I. L'âge de la jeunesse
A. Naissance d'une notion : la jeunesse
B. D'une jeunesse l'autre
C. Muscler et bronzer la jeunesse : l'olympisme
D. L'entre-deux-guerres
E. Les mouvements de jeunesse
II. «La fascisme est jeunesse, donc beauté»
III. Le discours de la jeunesse
A. La jeunesse non conformiste
B. «Rendre son âme à la France» : les mouvements de jeunesse
C. «Fascistes parce que jeunes»
D. La jeunesse à l'extrême droite
IV. Mourir à trente ans : Robert Brasillach
Chapitre 3 «Le défilé de l'orgueil» : le spectacle politique fasciste
I. Le spectacle du pouvoir
A. La place du roi, le corps de la foule
B. Le spectacle de la IIIe République
C. Où la manif se fait fête : le Front populaire
II. Chorégraphies fascistes
III. «Le défilé de l'orgueil»
A. Coups de foudre fascistes
B. «Oh ! La belle armée !»
C. La foule (en) uniforme
D. Le «dressement» viril
IV. «Ce que j'aime dire nous» : esthétique et collectivité chez Drieu
A. Les jeunes nus
B. La danse fasciste
Conclusion
L'esthétique fasciste : «du sang, de la volupté et de la mort»
I. L'esthétique fasciste
A. Une beauté pathétique
B. Une beauté exhibée
C. Une beauté sublime
D. Une beauté violente
E. Une mortelle beauté
II. Kitsch, fascisme, romantisme
III. Pars destruens : fascisme et laideur
IV. Fascisme, esthétique et recyclage
V. Fascisme et littérature
Bibliographie Index