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L’Épître aux Hébreux comme écrit « à la frontière »

L’Épître aux Hébreux comme écrit « à la frontière »

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Régis Burnet)

Si l’Épître aux Hébreux est plutôt dédaignée dans le Nouveau Testament, n’est-ce pas parce qu’elle est un écrit à la frontière ? À la frontière entre le monde intellectuel juif et le monde intellectuel grec, l’auteur prétend se tenir lui-même  « en ces temps qui sont les derniers » (He 1, 2), au moment où les réalités anciennes qu’il décrit comme skia, ombre, esquisse, vont s’accomplir dans le monde nouveau. Il se pense donc comme un pionnier. Il inaugure ainsi la typologie, pratique tellement en faveur chez les Pères de l’Église, et définit la vie chrétienne comme une vie « à la frontière » dans laquelle, à l’instar des patriarches, il convient de se définir comme « étrangers et voyageurs sur la terre » (He 11, 13). Son écrit lui-même se tient à la frontière du canon, tant il eut de la peine à se faire accepter parmi les livres reçus.

Ce colloque se propose d’explorer cette notion de frontière à propos d’Hébreux non seulement dans son écriture mais aussi dans ses réceptions, y compris littéraires.

Le premier temps du colloque s’intéressera à la définition d’Hébreux comme un écrit au confluent de plusieurs mondes culturels : écrit de Diaspora, peut-on simplement le caractériser comme un écrit à mi-chemin entre un soi-disant « monde juif » et un prétendu « monde païen » ? Au sein de l’univers culturel juif, occupe-t-il vraiment une position marginale ? Son attitude nuancée par rapport au sacerdoce et au Temple le fait-il « sortir » du judaïsme, comme on l’a longtemps prétendu ?

Le second temps envisagera la réception d’Hébreux. Pourquoi s’est-il si longtemps tenu à la lisière du canon ? Comment les Pères puis la théologie ultérieure reçurent-ils cet écrit qui a mis du temps à s’imposer ? Quelle réception a-t-elle pu engendrer dans la littérature? 

Le colloque est ouvert aux exégètes et aux historiens des textes bibliques, mais aussi aux théologiens, historiens, liturgistes, spécialistes de littérature. Des séances de communication libres sont organisées pour les jeunes chercheurs. Les communications pourront être faites en français et anglais.