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L'enseignement du théâtre contemporain à l'école

L'enseignement du théâtre contemporain à l'école

Publié le par Marielle Macé (Source : Bernadette Bost)

COLLOQUE de l'équipe TRAVERSES : composantes CEDILIT ECRIRE
Arts du spectacle
Université Stendhal
Grenoble III

APPEL À COMMUNICATION

L'enseignement du théâtre contemporain à l'École : genres, critique et perspectives

30 novembre et 1er décembre 2006
Lieu : Université Stendhal - Grenoble

L'enseignement du texte théâtral, tel qu'il est défini dans les Instructions officielles du lycée, repose essentiellement sur des catégories qui font en grande partie référence à la tradition systémique aristotélicienne et particulièrement la notion de genre comédie, tragédie - auquel s'ajoutent les genres dits " complexes ", réceptacle de l'ensemble des formes n'entrant pas dans les deux premières catégories héritées du classicisme et de l'Antiquité : on y trouve notamment la tragi-comédie et le drame. Le corpus considéré compte principalement des oeuvres classiques, romantiques et modernes consacrées (Ionesco, Beckett, Koltès notamment).
Or le théâtre contemporain texte et scène entre difficilement, voire pas du tout, dans ces catégories communément admises et marquées historiquement, ce dont les travaux de l'équipe de recherches de Paris III codirigée par Ms. Sarrazac et Ryngaert ("Recherches sur la poétique du drame moderne et contemporain") ont donné la démonstration.
Si la diversité caractérise de telles écritures, on décèle toutefois de fortes tendances, comme l'épicisation du discours théâtral, la composition en fragments, le montage de matériaux hétérogènes, les bouleversements formels liés à l'expression de l'intime, les transformations du discours didascalique... En outre, l'écriture théâtrale, textuelle et scénique, s'ouvre à d'autres arts comme la danse, la vidéo, le cirque, le cinéma, la musique , ce qui donne lieu à des créations très originales où les discours interagissent, se contaminent pour inventer une langue nouvelle, proprement spectaculaire, comme celle du spectacle Metamorfosi de G.B. Corsetti et A. Rigot ou Der Meister und Margarita réalisé par Frank Kastorf. Certaines caractéristiques des langages cinématographique, musical, chorégraphique, etc peuvent également se transposer dans l'écriture textuelle elle-même (11 septembre de M. Vinaver).
Mais à côté de ces formes composites, qui nous inciteraient à renoncer à la notion architextuelle du genre, on remarque aussi de nombreuses créations qui se situent par rapport à celle-ci et qui reprennent des structures traditionnelles du théâtre. Des stratégies de réécriture, notamment des parodies, adaptations, transpositions, citations, mélanges, inscrivent la production de tels textes dans l'incessant processus d'intertextualité qui travaille tout particulièrement l'écriture théâtrale depuis l'Antiquité. Pensons à la généalogie des Oedipe, de Sophocle à Berkoff, à celle des Macbeth, de Shakespeare à Durif (Têtes farçues) en passant par Ionesco (Macbett) et Jarry (Ubu roi), sans compter les Électre, Phèdre et tant d'autres figures mythiques tragiques qui coexistent à côté de scénarios et personnages comiques et inspirent les écrits les plus contemporains.

Dés lors, face à une telle diversité, quelles notions ou perspectives permettraient d'envisager le théâtre contemporain, tant dans la dimension de l'analyse théorique que de la réflexion didactique ? Est-il possible d'articuler la notion de genre telle qu'elle apparaît dans les Instructions Officielles à ce corpus, pour enseigner le texte théâtral moderne et contemporain, qu'il soit destiné à la jeunesse (enseignement primaire et collège) ou à un public plus âgé ?


La difficulté consiste en l'aspect concomitant de deux domaines, théorie et didactique, qui
souvent sont présentés de façon chronologique, les savoirs universitaires précédant la réflexion didactique. Mais c'est le pari de ce colloque que de vouloir jouer sur les deux terrains et de les " mixer " à l'instar des écritures contemporaines.
On est donc conduit à envisager les trois axes de réflexion suivants.

Premier axe : État des lieux
Une enquête à paraître, menée par L'École des Lettres, et une enquête plus ancienne (INRP- Grellet et Manesse, 1994) offrent des éléments pour dresser un état des lieux des pratiques actuelles d'enseignement du théâtre à l'École. En s'appuyant sur leurs constats et en les approfondissant au besoin, on pourra observer ce qu'il en est réellement de la notion de genre dans l'enseignement du théâtre contemporain. Est-elle employée par les enseignants ? De quelle façon ? Sinon, d'autres catégories sont-elles sollicitées et lesquelles ?

Deuxième axe : Les savoirs actuels sur le théâtre contemporain par rapport à la notion de genre.
Comment situer les textes de théâtre contemporain par rapport aux genres traditionnels théâtraux (et non théâtraux), et quelles stratégies de réécriture ou de jeux intertextuels peut-on observer ?
À quelles nouvelles écritures donnent naissance les interactions et contaminations possibles entre les écritures théâtrales et celles qui relèvent d'autres arts, cinéma, musique, danse, vidéo, cirque ?
Quelles catégories théoriques permettent de modéliser les formes dramatiques modernes et contemporaines ?

Troisième axe : Pour une transmission raisonnée du théâtre contemporain
Quelles peuvent être les implications de l'articulation des textes contemporains aux genres traditionnels dans l'enseignement du théâtre, de son histoire, et de ses modes de lecture et de production écrite ?
Dans quelle mesure les catégories théoriques actuelles concernant le théâtre contemporain peuvent-elles permettre une " transmission raisonnée " de celui-ci ?
Comment les mettre en oeuvre selon les niveaux ?
Comment enseigner des oeuvres esthétiques protéiformes ? L'interdisciplinarité peut-elle être une entrée appropriée ? Si oui, en quoi et de quelle manière ?

Corpus
Le corpus envisagé serait celui du théâtre francophone du dernier quart de siècle, incluant le théâtre pour la jeunesse.

Organisateurs
M. Losco Centre ECRIRE mireille.losco@u-grenoble3.fr
A. Brillant Annequin Centre CEDILIT a.brillant-annequin@wanadoo.fr
M. Bernanoce CEDILIT marieber@club-internet.fr

Proposition de communications
Les propositions de communication seront adressées avant le 15 mars 2006 soit aux adresses électroniques de Me Bernanoce ou de Me Brillant-Annequin, soit à cette dernière à l'adresse postale suivante :
UFR de Lettres
Université Stendhal
Domaine universitaire
1180, avenue centrale BP 25
38040 GRENOBLE cedex 9
Tél. 04 76 67 97 24