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L'enjeu du Français lingua franca en Belgique et aux Pays-Bas durant la période 1800-1914.

L'enjeu du Français lingua franca en Belgique et aux Pays-Bas durant la période 1800-1914.

Publié le par Marion Moreau (Source : Elke Brems)

 Journées d'étude : L'enjeu du français Lingua Franca en Belgique et aux Pays-Bas durant la période 1800-1914

 

 

Histoire croisée et transferts transnationaux

 

 

Le français a pleinement joué un rôle de lingua franca à travers l'Europe tout au long du XIXe siècle. La langue française rendait par conséquent possibles d'intenses contacts culturels qui reliaient toute l'aire des anciens Pays-Bas avec la France ainsi qu'avec la partie francophone de ce qui deviendrait la Belgique à partir de 1830, mais aussi avec des territoires bien plus éloignés. Les lettres françaises bénéficiaient d'un statut privilégié qui fut marquant pour la littérature néerlandophone, mais elles s'abreuvaient elles-mêmes aux sources d'un cosmopolitisme croissant, s'ouvrant à de multiples littératures étrangères, parmi lesquelles la néerlandophone. La place éminente qu'occupait la langue française permit d'autre part aux Néerlandais et aux Belges de prendre connaissance par son truchement de littératures tierces, comme la littérature russe par exemple, et d'entrer ainsi en contact avec des écrivains qui ne recouraient pas nécessairement au français pour s'exprimer.

 

Ces journées d'étude ont pour principal objectif d'observer l'impact de la littérature écrite en français (et pas seulement la littérature française proprement dite) dans l'aire des anciens Pays-Bas, de préférence selon les principes de l'induction pragmatique que l'histoire croisée préconise. Peuvent ainsi concrètement faire l'objet de contributions : l'étude des échanges et des influences entre les auteurs hollandais ou belges et la littérature en français, mais également l'analyse des contacts qui s'établirent à travers l'Europe et le monde par le biais du français. Nous pensons en particulier aux enchevêtrements et aux entrecroisements qui émaillent l'histoire du XIXe siècle dans nos contrées, comme par exemple les conséquences de la révolution de 1848, le prix quinquennal de littérature flamande qui voit le jour en 1855, la parution de La légende d'Ulenspiegel de Charles de Coster en 1867, les séjours de Victor Hugo en Belgique, le rôle de la revue Van Nu en Straks, etc. Nous voudrions parallèlement encourager une histoire croisée qui fasse la part belle, plus qu'elle ne l'a fait jusqu'ici, à la lecture attentive des textes.

 

Journaux de voyage, tournées de conférences, traductions, critiques, périodiques, revues, bibliothèques, associations, représentations théâtrales, évènements littéraires, récits d'intercesseurs et d'exilés constituent autant de témoignages qui se prêtent à une approche transnationale (tant synchronique que diachronique). De leur analyse peuvent surgir des éléments de réponse à toute une série d'interrogations.

 

Sur le plan de la culture en général :

- Le français jouait-il un rôle dans l'apparition d'une identité nationale ou transnationale ? Le français était-il un facteur décisif dans l'établissement de frontières ou contribua-t-il au contraire à les effacer ?

- L'utilisation du français était-elle due à de simples raisons pragmatiques ou s'agissait-il plutôt d'un transfert de normes et de valeurs ?

- Cette utilisation eut-elle des répercussions dans la perception d'autres cultures ?

- Dans quelle mesure l'émergence de l'anglais joua-t-elle un rôle dans le positionnement du français comme langue culturelle ou littéraire ?

- Quel était le poids des élites culturelles et socio-économiques, des étudiants et des flux migratoires dans la diffusion du français ?

- Quels sont les causes d'éventuels échecs de transferts ? Quelles réactions suscita l'émergence du français comme langue culturelle ?

- Le bilinguisme jouait-il un rôle dans les transferts ?

- La diffusion du français en dehors du territoire français avait-elle un retentissement en France et quelles en étaient les retombées ?

 

Sur le plan plus spécifiquement littéraire:

- Peut-on trouver tout au long du XIXe siècle la trace de moments décisifs pour les transferts interculturels ?

- Discerne-t-on dans l'histoire de la réception des thèmes, des genres (récits de voyage et de science fiction, contes,…) ou des auteurs (Hugo, Jules Verne, Perrault, …) de prédilection ?

- De nouveaux personnages (réels ou de fiction) font-ils leur apparition (Napoléon, l'avare, …) ?

- Certains lieux sont-ils récurrents en dehors de Paris (Normandie, Picardie, Midi, …) ?

- Les transferts ont-ils modifié les littératures pratiquées aux Pays-Bas et en Belgique, leur fournissant de nouveaux traits (plus descriptifs, plus psychologiques, …) ?

- Quelles sont les littératures et quels sont les auteurs étrangers que le français a rendus prioritairement accessibles ?

 

Informations pratiques :

Les journées d'étude se tiendront à Bruxelles les 15 et 16 décembre 2011. Les propositions à contribution (300 mots maximum) sont à soumettre avant le 15 avril 2011 à l'adresse suivante : fransalslinguafranca@gmail.com. Nous vous informerons sur l'acceptation de votre proposition le 15 mai au plus tard.

 

Le comité d'organisation,

Elke Brems (HUB), Martine De Clercq (HUB), Mathijs Sanders (Radboud Universiteit Nijmegen), Liselotte Vandenbussche (Hogent & UGent), Hans Vandevoorde (VUB).

 

  • Adresse :
    Bruxelles