L'engagement littéraire
Colloque international de Rennes
2-3-4 octobre 2003
Laboratoire organisateur : Groupe Phi (Groupe de recherche en poétique historique et comparée) CELAM, Université de Rennes 2
responsables : Emmanuel Bouju, Anne Garréta
Comité scientifique du colloque: Jean-Louis Backès, Jean-Pierre Morel, Jean-Marie Schaeffer, Emmanuel Bouju, Anne Garréta, Michèle Touret (CELAM)
Note d'intention:
Après avoir travaillé sur la notion de "contrat" (Littérature sous contrat , textes réunis par E. Bouju, PUR, 2002), le groupe Phi , laboratoire inter-universitaire basé à Rennes 2, organise un colloque autour de la notion corrélative d??engagement littéraire? : en quoi (et à quelles conditions) la notion d?engagement peut-elle aider à éclairer la représentation de la littérature ? Et en retour : quelle représentation de la littérature suppose (ou implique) l'usage de la notion ?
L'objet de ce colloque est de réunir et confronter réflexions et recherches susceptibles de mettre à l'épreuve la capacité de cette notion à rendre compte, non pas seulement de l'insertion de l'écrivain dans un système social, politique ou historique (comme nous y inciterait un usage galvaudé de la notion), mais surtout de la spécificité des phénomènes littéraires ÿ écriture, mais aussi lecture, voire réception, traduction...
Si l'engagement désigne, dans une première approximation, le geste par lequel un sujet promet et se risque dans cette promesse, entreprend et met en gage quelque chose de lui-même dans l'entreprise, dans quelle mesure ce geste, entre caution et pari, détermine-t-il des choix d'écriture, contraint-il des modes de lecture ? En quoi cette notion définit-elle ou conteste-t-elle des axiologies possibles de la littérature ? Quelle articulation entre esthétique et éthique requiert-elle ?
Qu'elles reprennent de façon critique l'usage ancien de la notion ÿ à partir de Sartre ou de Leiris ÿ ou qu'elles la redéfinissent entièrement, les communications proposées pourront, sur des exemples précis et situés dans l'histoire des littératures occidentales de la Renaissance à nos jours, approfondir les diverses questions qui lui sont liées, parmi lesquelles :
- Comment / à quoi l'écrivain s'engage-t-il dans l'écriture ? S'engage-t-il à ou dans quelque chose ? Que met-il en gage dans l'écriture ? Qui (qu'est-ce qui) est juge de cet engagement ? Quelles sont les instances qui régulent ou sanctionnent cet engagement ?
- L'engagement s'exerce-t-il indifféremment ou différentiellement dans l'espace du texte, à ses marges ou hors de lui ? Quelles sont dans le texte, s'il existe, les traces de cet engagement ? A quoi le reconnaît-on ? Comment le mesure-t-on ?
- L'engagement politique, historique, social de l'écrivain est-il strictement lié à celui de l'écriture, ou lui est-il indépendant ? Peut-on même utiliser un seul terme pour désigner ces deux phénomènes, ou cela relève-t-il d'une illusion discursive ?
- L'engagement littéraire existe-t-il autrement que dans la logique d'échange qui lie l'écrivain à son lecteur (ou à ses lecteurs) ? Dans quelle mesure les pratiques ÿ si diverses par ailleurs ÿ de la lecture, du commentaire, de la traduction peuvent-elles même être pensées en termes d'engagement ?
Voilà quelques-unes des pistes qui pourront être explorées, au cours d'exposés individuels (20 minutes), suivis de tables rondes.
Calendrier :
Les propositions de communications, sous forme d'un résumé d'une douzaine de lignes accompagné si nécessaire d'une courte notice bio-bibliographique de leur auteur, sont à adresser au comité scientifique, par l'intermédiaire d'Emmanuel Bouju (adresse ci-dessous) avant le 31 mars 2003.
Emmanuel Bouju ou emmanuel.bouju@uhb.fr
groupe Phi , CELAM
UFR ALC, Université de Rennes 2
Place du Recteur Henri Le Moal
CS 24307
35043 Rennes Cedex