Essai
Nouvelle parution
L'Eloquence du sage. Platonisme et rhétorique dans la seconde moitié du XVIIe siècle

L'Eloquence du sage. Platonisme et rhétorique dans la seconde moitié du XVIIe siècle

Publié le par Marielle Macé

CHRISTINE NOILLE-CLAUZADE

L'ELOQUENCE DU SAGE
Platonisme et rhétorique dans la seconde moitié du XVIIe siècle 

Paris, Honoré Champion, 2005, 60 €.



 « Elève-toi, mon éloquence, j’aperçois Platon qui s’élève au-dessus de l’homme ! C’est sur sa bouche que les abeilles ont fait leur miel, que les rossignols ont chanté, que la déesse de la persuasion a élu son siège… »



 « Elève-toi, mon éloquence, j’aperçois Platon qui s’élève au-dessus de l’homme ! C’est sur sa bouche que les abeilles ont fait leur miel, que les rossignols ont chanté, que la déesse de la persuasion a élu son siège… »

 

Le jésuite Nicolas Caussin témoigne ici pour nous de la mémoire du platonisme qui est celle du XVIIe siècle : un portrait de Platon en philosophe orateur s'y affirme, où la figure du Sage s'allie au prestige de l'écrivain pour consacrer comme modèle rhétorique celui que Longin nomme l'Homère des philosophes.

 

Après avoir chassé les poètes et fustigé les orateurs, le Platon des classiques redevient le théoricien du Phèdre, de l'Ion et des Lois, l'instigateur d'une philosophie éloquente et d'un lyrisme vertueux. Modèle de pensée et d'écriture pour une rhétorique du philosophique d'abord socratique, puis avec les intuitions d'un Claude Fleury, bientôt poétique, le divin philosophe nous invite ainsi à réfléchir sur le difficile croisement que l'humanisme classique mondain ou dévot tente d'opérer entre morale et éloquence relevée.

 

Car ce retour d’un platonisme dans la philosophie de la rhétorique (au sein des milieux humanistes mondains puis dévots), a donné lieu à l’élaboration de formes extrêmement raffinées dans l’écriture de la morale. A travers la leçon de Platon, l’éloquence du Sage s’avère désormais séminale pour intégrer dans les Belles Lettres une exigence de spirituel et leur accorder ainsi un nouveau prestige.

 

C'est ainsi un tableau de la littérature morale à la manière de Platon qui, de La Fontaine à La Bruyère et au Fénelon du Télémaque, se trouve ici esquissé.

 

 

 Ancienne élève de l’E.N.S.,maître de conférences habilitée, Christine Noille-Clauzade a publié La Rhétorique ou l’Art de parler de B. Lamy (H. Champion, 1998), La

 Rhétorique et l’étude des textes (Ellipses, 1999), L’Univers du style. Analyses de la  rhétorique classique (C.E.L.T.D., Metz, 2003), Le Style (Flammarion, 2004).