Appel à communication pour le colloque organisé à l'Université d'Exeter par le Centre Mauriac/EA TELEM n°4195 en collaboration avec le Centre François Mauriac de Malagar (Région Aquitaine) et la SIEM (Société Internationale des études mauriaciennes)
Parallèlement à des éditions critiques de textes littéraires destinés à la publication, qu'ils soient de fiction ou non, il existe une très ancienne tradition d'édition critique de textes initialement destinés à un usage privé : correspondances, journaux ou carnets personnels, carnets de travail préparatoires et manuscrits d'oeuvres. Entre les deux, on peut situer des textes que l'édition en volume a détournés de leur usage premier : publication imprimée de textes destinés à l'oral (cours, conférences, entretiens radiophoniques et télévisuels) ou d'articles publiés dans des revues ou journaux. Ce travail de publication peut être l'oeuvre de l'auteur lui-même ou d'un « éditeur » agissant parfois sans l'avis de l'auteur (mais avec l'accord de ses ayants droit) notamment quand il s'agit d'éditions posthumes. Très tôt, François Mauriac a lui-même procédé à l'édition de textes personnels (Journal d'un homme de trente ans) et surtout d'articles, Dramaturges, d'abord, puis les oeuvres bien connues que sont notamment le Journal, les Bloc-notes, les Mémoires politiques. Mais d'autres ont pris le relais : Caroline Mauriac pour la correspondance, Keith Goesch pour des textes d'entretiens ou d'accompagnement, Jean Touzot pour l'oeuvre journalistique. Dans l'un ou l'autre de ces cas de figure, le travail d'édition critique suppose le choix et l'établissement des textes, éventuellement de leurs variantes, leur présentation et annotation, l'apport complémentaire de documents annexes nécessaires à leur contextualisation et donc à leur compréhension.
Cette tradition, solidement établie dans ses exigences scientifiques et ses savoir-faire, s'est vue fortement renouvelée par l'apparition de nouveaux outils de communication et d'information et par le recours à la numérisation des textes, sans que soient remis en question les principes qui la fondent, notamment la nécessité de s'inscrire, quelle que soit la réponse technique apportée, dans un projet éditorial définissant un public et des usages. Numérisée, une édition peut bénéficier de remises à jour régulières, elle se prête à de nouveaux modes de consultation (versions « texte » ou images de l'original, qu'il s'agisse d'articles ou de documents manuscrits) et de diffusion (supports DVD, mise en ligne) mais sa conception même dépend de sa finalité.
Parmi les chantiers importants ouverts dans le cadre des études mauriaciennes par le Centre Mauriac de l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3, le Centre Mauriac de Malagar (Région Aquitaine) et la Société Internationale des Etudes Mauriaciennes (SIEM), la publication de l'ensemble de l'oeuvre journalistique de Mauriac relève de cette évolution puisqu'elle vise à permettre la consultation en ligne par un public vaste et divers de l'ensemble des articles (environ quatre mille) écrits par Mauriac entre 1905 et 1970. Une équipe de chercheurs a pu se mobiliser autour de ce projet grâce au soutien de la Région Aquitaine ; un financement de la British Academy, obtenu par le Pr. Paul Cooke de l'université d'Exeter, lui permet actuellement de travailler, à titre expérimental, sur un échantillon précis constitué par les articles de 1937 et 1938.
Le colloque 2010 que la S.I.E.M., le Centre Mauriac de l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3, le Centre François Mauriac de Malagar (Région Aquitaine) organisent à l'université d'Exeter souhaite s'inscrire dans cette réflexion et confronter les pratiques d'éditions critiques évoquées plus haut, celles d'hier, d'aujourd'hui et de demain, pour une mise en commun d'expériences et de bonnes pratiques, qu'elles concernent l'oeuvre de François Mauriac ou d'autres projets en cours. Il rassemblera des spécialistes de Mauriac mais également des acteurs engagés dans des projets d'édition critique ou des spécialistes qui permettront aborder des questions sensibles, d'ordre technique ou juridique.
Les thématiques qui pourront donner lieu à communication :
- François Mauriac éditeur de ses textes : stratégies et réalisations
- Editer l'oeuvre journalistique de Mauriac, du volume imprimé au numérique : quelles nouvelles perspectives ?
- Editer l'oeuvre journalistique des écrivains du XXème siècle : problématiques et méthodologies.
- Projets d'édition numérique en cours : retours d'expérience, problèmes et perspectives ?
Un résumé détaillé de la proposition de communication (environ 500 mots ou 2 500 signes) devra être adressé au plus tard le 30 mai 2010 à l'adresse électronique suivante : centre.mauriac@u-bordeaux3.fr. Il sera examiné par le comité scientifique du colloque : Philippe Baudorre, Caroline Casseville, Paul Cooke, Jean Touzot. Le programme définitif sera arrêté le 15 juin 2010.
A l'issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l'objet d'une publication.