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ECOLE NORMALE SUPERIEURE LYON, 6 et 7 mai 2010
Hommage à STANLEYCAVELL
L'ÉCRAN DE NOS PENSÉES : Philosophie et cinéma
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Jeudi 6 mai : Projections du monde
AmphiDescartes
15 Parvis René Descartes69007 Lyon
Matin
10h-13h : « Le cinéma à l'Université », 30 ans après La projection du monde (1979).
Présidence :Éric Dayre
10h – Stephen Mulhall : The Melodramatic Reality of Film and Literature:Cavell and Diamond, Coetzee and Hughes
11h – ÉliseDomenach : La « vérité du scepticisme » au cinéma
11h40 - Andrew Klevan : Stanley Cavelland Philosophical Film Criticism
Après-midi
14h-15h40 : Mythe, fiction et autobiographie
Présidence : Pierre-François Moreau
14h - AnneSauvagnargues : Cristal de temps : Cavell et Deleuze
14h40 - WilliamRothman : Film, Autobiography, and the Double Existence of Cavell'sPhilosophical Prose.
16h-18h : Éducation, morale et cinéma
Présidence : ÉliseDomenach
16h -Jean-Michel Frodon : : A propos de quelques mystères laïcs: notes sur le« Supplément à La Projection dumonde »
16h40 - PaolaMarrati : Ce qu'un certain cinéma sait de la démocratie : Cavell,Hollywood et Rawls
17h20 - SandraLaugier : L'importance de l'importance. L'éthique transformée par la pensée ducinéma.
21h : Soirée cinéma Salle Kantor
Un Conte de Noël et L'Aimée d'Arnaud Desplechin. Séance animée par Élise Domenach, avec Arnaud DESPLECHIN et Stanley CAVELL
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Vendredi 7 mai : Montrer, raconter, filmer
Matin
AmphiDescartes (15 Parvis René Descartes69007 Lyon)
9h30-10h50: La pensée et l'expression à l'écran
Présidence :Anne Sauvagnargues
9h30 - Richard Moran : "Facing Reality: some remarks on recognition,betrayal, and the photographic field of expression"
10h10- ClaudeImbert : Écrans, cartes et estampes : les nombres de la "vie moderne" (Baudelaire, Emerson, Cavell)
11h-13hPenser les genres cinématographiques
Présidence : Sandra Laugier
11h - Martine deGaudemar : Leibniz, Cavell: la pensée sensible
11h40 - ClaireSimon : Mettre en images la parole des femmes : mélodrames auplanning familial
12h20 – MarcCerisuelo : La fabrique cavellienne des genres : présences d'ErwinPanofsky et de Northrop Frye
Après-midi
SalleKantor
15 Parvis René Descartes69007 Lyon
14h30 – 16h30 : Un philosophe, des cinéastes :adapter, lire et mettre en scène une philosophie
Table ronde animée par Élise Domenach.
Avec Jacques AUDIARD, Pascal BONITZER, Luc DARDENNE (sous réserve), ArnaudDESPLECHIN.
Projectiond'extraits de films
17h :Cérémonie de remise du diplôme Honoris Causa de l'ENS Lyon par le Directeur del'École normale supérieure Lyon, M. Olivier FARON, à Stanley CAVELL.
19h : Cocktail et Signature d'ouvrages de S. Cavell
Dire et vouloir dire (Le Cerf, 2009)
Qu'est-ce que la philosophieaméricaine ? (FolioGallimard, 2009)
Réédition de Une nouvelleAmérique encore inapprochable, Statutsd'Emerson et Conditions nobles etignobles
Le cinéma nousrend-ils meilleurs ?, (éd. augmentée,Bayard, 2010)
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Un second souffle pourla philosophie du cinéma en France
L'ambitionde ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la penséedu cinéma du philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travauxdans une perspective croisant la théorie cinématographique et philosophiqueavec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section artsde l'École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie.À cette occasion seront présentées au public une nouvelle traductionfrançaise et deux rééditions d'ouvrages de Stanley Cavell : Direet vouloir dire (trad. fr. C. Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu'est-ce que la philosophieaméricaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C. Fournier et S.Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Lecinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach, trad.fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent uneavancée décisive dans notre connaissance de l'oeuvre de Stanley Cavell,puisqu'elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de saphilosophie du langage (constitué de ses lectures d'Austin et de Wittgenstein),et de redécouvrir ses travaux sur les penseurs fondateurs de la philosophieaméricaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance designature de ces livres, à l'issue du colloque, sera l'occasion de réfléchir àla diffusion de sa pensée en France, alors que ses ouvrages de philosophie dela connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (LeDéni de savoir dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (TheSenses of Walden) sont désormais considérés comme des classiques.
Une cérémonie deremise du Doctora Honoris Causa de l'ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence deMonsieur le Directeur général de l'ENS Lyon, Olivier Faron, conclura lecolloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec sa pensée au sein del'École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d'années déjàpour son apport décisif au champ des études cinématographiques et à laphilosophie du langage et de la connaissance, mais la dimension philosophiquede ses travaux sur le cinéma n'a pas encore reçu toute l'attention qu'ellemérite, en France ni dans le monde. Promouvoir la philosophie de l'art deCavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires de la littérature,du cinéma, de la philosophie, etl'appropriation des grandes voix de la culture que cette oeuvre incorpore ;de la philosophie du langage ordinaire d'Austin et Wittgenstein autranscendantalisme américain d'Emerson et Thoreau, en passant par Shakespeare,Kant, Nietzsche et Freud. L'ENS Lyon s'impose comme le lieu adapté pour créerun espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophiedu cinéma.
1999-2009 : lesdeux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France
Dixans après le premier (et, jusqu'à présent, unique) colloque consacré à laphilosophie du cinéma de Stanley Cavell en France (à l'Université de Paris IIISorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo. StanleyCavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), cecolloque permettra de prendre en compte des dernières ressources de larecherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde.
Unetelle recherche doit se faire dans l'optique d'une collaboration élargie entrelaboratoires et institutions. C'est la raison pour laquelle nous mettons encommun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires dessections arts et philosophie au sein de l'ENS Lyon, mais aussi des deuxlaboratoires de l'École, le CEP, avec sa vocation d'expérimentation poétique etd'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec sesméthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débatsqui structurent le champ intellectuel. Trois autres laboratoires français sontassociés au colloque (et représentés au comité d'organisation) : le CURAPPde l'Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes etphilosophes dans des travaux sur l'action publique, le politique, et deuxlaboratoires trans-artistiques, l'ARIAS de l'ENS Ulm/Paris III et le LESA del'Université d'Aix-Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie ducinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la villedu cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône.
L'écran de nos pensées
Considérerle cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec lacréation cinématographique. C'est pourquoi nous sollicitons des cinéastesréalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ; soit qu'ilss'intéressent aux possibilités spécifiques d'expression du mediumcinématographique (Luc Dardenne, Jacques Audiard, Agnès Varda), soit qu'ilss'inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ouambitionnent d'« adapter » sa pensée à l'écran (comme aime à le direArnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place à des projections de films etd'extraits de films d'Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux« disciples » de Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la penséecinématographique, critique et philosophique, de l'expérience des films. Cettevariété d'approches vise à explorer la manière dont le film devient l'écran denos pensées.
Interrogercette dimension, c'est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovationcritique du discours philosophique, l'ancrer dans notre expérience ordinaire dumonde et des autres, et mettre en question notre expérience des films, sanspréjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l'écranpermet ou non de lever. C'est pourquoi nous voulons articuler ce colloqueautour des concepts cavelliens de projection, d'éducation, de perception, demythe pour examiner ce qu'il advient de nos pensées et de leurs objets lors deleurs projections ; ce que la perception cinématographique altère ourévèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue etlie l'expérience cinématographique à l'expérience ordinaire, et l'effet deretour de l'image projetée sur la pensée.
Sile cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier seshéros, d'éduquer le faible, de moraliser les vilains, c'est pourtant au cinémaque nous trouvons l'expression d'un sentiment d'exil du monde, d'étrangeté, queCavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans lemélodrame américain, Cavell a poursuivi une interrogation menée d'abord sur leterrain de l'étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du monde etdes autres. Le cinéma devient ainsi l'écran de nos pensées, parce qu'il s'offrecomme le miroir de nos doutes et incertitudes, tout en nous donnant les moyensd'en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s'agiradonc d'interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, surle double versant de la création cinématographique et de la réflexionphilosophique.
Élise Domenach et Anne Sauvagnargues