Questions de société
L. Chatel :

L. Chatel : "la honte internationale sur le site du New York Times". "Les dessous d'un coup de com." (revue de presse 19-20/08/2009)

Publié le par Bérenger Boulay

Fluctuat.net 20/08/09:

Luc Chatel : la honte internationale sur le site du New York Times

http://societe.fluctuat.net/blog/39384-luc-chatel-la-honte-internationale-sur-le-site-du-new-york-times.html

La vie politique française à la Une du site du New York Times,ça n'arrive pas tous les jours. Sauf quand un ministre se retrouve prisau coeur d'une polémique suite à la mise en scène d'une visite desupermarché.

Correspondant à Paris pour le quotidienaméricain, Steven Erlanger a donc pris un malin plaisir à relater lapolémique qui met cette semaine le ministre de l'Education Luc Chatel, ainsi que le secrétaire d'Etat au commerce Hervé Novelli,dans l'embarras. Ou comment une simple opération de com' organisée dansun Intermarché (truffé de figurants, dont une militante UMP) setransforme en pantalonnade internationale.
Mis à la une de la version en ligne du NYT ce jeudi matin, le papier a également été "publié le 20 août 2009, à la page A5 de l'édition de New York", peut-on lire en bas de page.
La dernière fois qu'une actualité française avait eu droit à un tel honneur, c'était à l'occasion d'un article sur le phénomène Plus Belle La Vie.

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Communication politique : les ratés du tout-image.


LE MONDE | 21.08.09 | Claire Gatinois et Sophie Landrin. Article paru dans l'édition du 22.08.09.

puce.gifhttp://www.lemonde.fr/politique/article/2009/08/21/communication-politique-les-rates-du-tout-image_1230526_823448.html

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Un ministre français à la "une" du site du New YorkTimes, jeudi 20 août. L'affaire est rare. Luc Chatel, en charge del'éducation et porte-parole du gouvernement n'aurait pas connu cettepublicité sans son échange avec les "fausses clientes" d'un supermarchédu Val-de-Marne.

Lundi 17 août, ces mères de famille - sympathisantesUMP un peu trop zélées ou bons petits soldats d'Intermarché ? - ontmanifesté un enthousiasme surfait sur le coût de la rentrée scolaireauprès du ministre de l'éducation et du secrétaire d'état au commerce,Hervé Novelli, venus communiquer sur le blocage des prix de certainesfournitures scolaires.

Etonnées, radios et télévisions ont aussitôt crié à la mise en scène.

Trois jours après "l'événement", consigne a été donnéeaux salariés de ne pas évoquer la question. Un sujet qui tourne bienautour de la supercherie présumée des équipes de MM. Chatel et Novelli.

Le ministère de l'éducation - très embarrassé - s'estempressé de démentir formellement toute mise en scène. Le recours à desfigurants lors d'un colloque avait coûté son poste au ministre dutourisme Olivier Stirn, à l'été 1990. "On n'y est pour rien", assure laporte-parole de M. Luc Chatel.

La faute à qui alors ? A Intermarché qui s'est excusémercredi 19 août de cette "initiative inappropriée" ? Le ministre del'éducation a insisté en condamnant fermement ce procédé.

Dont acte ? Pas tout à fait. Les "mousquetaires" de ladistribution prétendent en effet avoir pris l'initiative d'inviter uncertain nombre de salariés du groupe lors de la venue des ministres.Mais à Villeneuve-le-Roi, on est formel. Les clientes en questionn'étaient pas salariées du magasin. "On se connait tous, cela ne seraitpas passé inaperçu", assure un responsable de la sécurité.

La direction d'Intermarché refusant de donner plus dedétails il reste l'information, dévoilée par Libération, sur l'une desclientes qui est, elle, effectivement conseillère municipale à lamairie de Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne). Une mairie UMP.

"Cette femme ne figure pas dans les fichiers de l'UMP", précise toutefois Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP.

La direction nationale de l'UMP se défend de touteintervention dans cette affaire. "Il n'y a eu aucune consigne de notrepart. Le parti n'intervient jamais dans le déplacement de ministre",assure Dominique Paillé, porte-parole du mouvement. Officiellement,l'UMP ne gère que les déplacements du chef de l'Etat, où les militantssont toujours conviés à venir rencontrer leur ancien patron et surtoutà lui assurer un bon accueil.

Intermarché a pu être tenté de corriger une maladresseprécédente : en février 2009, lors d'une opération "vérité" sur labaisse des prix à l'Intermarché de Gif-sur-Yvette (Essonne), unecliente avait fermement contrarié M. Chatel, alors secrétaire d'Etat,assurant que pour elle les prix ne baissaient pas du tout.

Mais les salariés du magasin trouvent un peu "bizarre"d'imaginer l'organisation d'une mise en scène par le groupeIntermarché. "M. Fouillat (le patron de l'Intermarché deVilleneuve-le-Roi) est un homme plutôt droit", assure une vendeuse durayon traiteur. "Aucun salarié n'aurait voulu être à ce pointmanipulé", signale-t-elle.

Philippe Ducoroy, directeur marchandise responsable durayon des fournitures scolaires, assure de son côté que s'il a étéprévenu de la visite de MM. Chatel et Novelli quatre jours plus tôt, laseule consigne qu'il ait eu est celle de "proposer un rayon propre etfourni". Estimant toutefois qu'"un ministre n'a pas besoin depublicité".

Il est de tradition cependant que le cabinet d'unministre organise en amont d'un déplacement, une visite préparatoiredes lieux pour régler jusqu'au détail, la venue du représentant dugouvernement. "Le moins que l'on puisse faire, c'est de rencontrer, aupréalable, le patron national de l'entreprise, puis le responsable del'établissement", explique le chef de cabinet d'un ministre. "Avec lestéléphones portables qui filment, nous savons que tout déplacement,toute intervention d'un ministre peut se retrouver immédiatement sur lenet. D'où la tentation de tout verrouiller."

En août 2008, Nadine Morano avait usé du même procédé :pour communiquer sur la nouvelle allocation de rentrée scolaire, lasecrétaire d'Etat à la famille s'était rendue, à grand renfort depublicité dans un supermarché Carrefour de Marseille, où elle avait,elle aussi, été interrogée par de faux "clients", des militants UMP.

Le chef de l'Etat et le chef de gouvernement ne sontpas en reste. Pour mieux contrôler "l'image", et éviter toute contrecommunication, toute réaction hostile, les équipes de l'Elyséen'hésitent pas à scénariser les visites du président, en particulierdans les usines qu'il affecte tant.

En 2008, M. Sarkozy à l'usine Porchain de Verberie avait rencontré de faux ouvriers, des agents de maîtrise déguisés.

Pendant la campagne présidentielle de 2007, dans uneforge des Ardennes, où il avait évoqué son fameux slogan "travaillerplus pour gagner plus", ses équipes avaient soigneusement sélectionnéles ouvriers à qui il s'adressait.

Le premier ministre, François Fillon, pour contrôler son image, dispose, lui, de ses propres équipes de télévision...

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Rue 89:

Chatel à Intermarché : les dessous d'un coup de com'

http://www.rue89.com/2009/08/19/chatel-a-intermarche-les-dessous-dun-coup-de-com  

Par David Servenay | Rue89 | 19/08/2009

Le groupe affirme avoir invité ses salariés à recevoir le ministre. Mais les vidéos le montrent entouré de sympathisantes UMP.

Supercherie, suite. D'une banale opération de claque politique,l'affaire Chatel est en passe de devenir une opération de publicitéclandestine… C'est du moins la version qu'Intermarché essaie de vendre,pour dédouaner le ministre de l'Education nationale.

Depuis lundi, Luc Chatel est soupçonné d'avoir préparé, en coulisse,une claque de militantes UMP, pour assurer le succès d'un déplacementdans un supermarché de Villeuneuve-le-Roi (Val-de-Marne), destiné àvanter les mérites de l'opération gouvernementale la rentrée à bas prix.

Après vingt-quatre heures de cafouillage, et vu le tour pris par la polémique révélée par France Inter,le cabinet du ministre de l'Education nationale a décidé d'organiser lacontre-offensive, sur le mode de la vertu bafouée. Mercredi, ladirection d'Intermarché a donc pris sa plus belle souris pour envoyeraux rédactions le communiqué suivant :

« A la suite des différentsarticles parus dans la presse au sujet du déplacement le 17 août demessieurs Luc Chatel et Hervé Novelli, la direction Intermarché tient àeffectuer les précisions suivantes :

1. La direction Intermarché a prisl'initiative d'inviter un certain nombre de salariés à l'occasion de lavenue des ministres dans l'un de ses magasins à Villeneuve-le-Roi.

2. Cette initiative est le seul faitd'Intermarché et en aucun cas ni le ministre ni ses collaborateurs n'yont été associés ni même informés.

3. Intermarché regrette cette initiativeinappropriée et tient à présenter aux ministres et aux journalistesprésents ses excuses. »

Problème : sur les images des sujets télévisés, une dizaine de mèresde famille très affairées s'activent au rayon fournitures scolaires,alors que la direction d'Intermarché reste floue sur le nombre desalariés conviés, comme elle l'a indiqué à Rue89 :

« Parmi les personnes interviewées par les journalistes, deux faisaient partie de l'enseigne. »

Quid des autres « interviewées » ? Des amies fascinées par le beauLuc ? Une bande de copines militantes ? Le distributeur reste toutaussi vague sur l'objectif poursuivi dans cette opération « faire laclaque au ministre ».

Le cas Virginie Meyniel, l'inconnue qui connaît tout

Et quid du cas de Virginie Meyniel, la jeune femme blonde que leministre croise opportunément et qui -quelle chance ! - connaîtparfaitement le dispositif gouvernemental de « l'essentiel de larentrée », comme on peut le voir sur France 2 :

« Y'a l'essentiel… et puis il y a aussi les avantages dela carte au niveau d'Intermarché. C'est vrai que l'ensemble fait desprix intéressants. » (Voir la vidéo)

Là, on frise la publicité clandestine. Mais les journalistes quisuivent le déplacement ont tout de suite des doutes sur la crédibilitéde ce « témoin ». Mieux : ils identifient la jeune femme comme étantVirginie Meyniel, conseillère municipale de Vulaines-sur-Seine qui a donc parcouru 47 kilomètres pour acheter cartables et cahiers pour ses deux enfants…

France 2 affirme qu'après la visite ministérielle, ces mères defamille ont « remis en rayon les fournitures scolaires ». Etrange, pourde simples clientes.

Virginie Meyniel a sûrement dû évoquer le sujet avec le maire deVulaines-sur-Seine, Jacques Charbonnier, un retraité qui, en 2002, afait partie des 500 citoyens ayant parrainné la candidature du libéralAlain Madelin à l'élection présidentielle. Avec un certain… Luc Chatel.

Luc Chatel : « Nous n'étions au courant de rien »

Pour l'instant, le ministre a nié en bloc sur France 2 toute responsabilité dans cette affaire :

« Je laisse le soin à cette enseigne de la distributionde dire ce qui s'est réellement passé. Ce que je peux vous dire, c'estque tout s'est fait à mon insu. Nous n'étions au courant de rien. Et jetrouve ce procédé profondément choquant, parce que il met en cause monhonnêteté. » (Voir la vidéo)

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

Ailleurs sur le Web

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p.gifVisite Chatel à Intermarché: un conseiller régional PS saisit la direction de la concurrence - AFP 20/08/09

Daniel Guérin, conseiller régional (PS) d'Ile-de-France, a saisi ladirection générale de la concurrence, de la consommation et de larépression des fraudes, à propos de la visite du ministre del'Education nationale Luc Chatel à l'Intermarché de Villeneuve-le-Roi,lundi.

Dans un communiqué jeudi, leconseiller régional et conseiller général de Villeneuve-le-Roi(Val-de-Marne) indique: "je viens de saisir la direction générale de laconcurrence, de la consommation et de la répression des fraudes afinque toute la lumière soit faite sur les véritables responsabilités danscette affaire et les éventuelles distorsions de concurrence qu'ellegénérait au détriment des autres commerçants du secteur".

Selonlui, "si la manipulation n'avait pas été révélée, cette visite auraitconstitué une opération de promotion gratuite pour Intermarché audétriment des autres acteurs économiques locaux".

Leministre de l'Education nationale Luc Chatel a "condamné fermement"mercredi l'initiative prise lundi par Intermarché d'inviter certains deses salariés à "faire figuration" lors de sa visite d'un magasin del'enseigne.

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Libération:

"Supercherie au supermarché"

Par MARWAN CHAHINE, LÉO RUIZ, Libération mercredi 19/08/2009

http://www.liberation.fr/politiques/0101585964-supercherie-au-supermarche

Le ministre de l'Education, venu dans un supermarché duVal-de-Marne vanter le blocage des prix des fournitures scolaires, y acroisé des «clientes» étonnamment complaisantes.

Qui a dit qu'on ne trouvait pas de clients dans unsupermarché un lundi 17 août à 11 heures ? Pas Luc Chatel en tout cas.Lundi, le ministre de l'Education nationale, s'est rendu àl'Intermarché de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) afin de constater lemaintien des prix sur les fournitures scolaires pour la rentrée.Interrogeant plusieurs clientes présentes sur place, il a eu l'heureusesurprise de rencontrer des personnes toutes au fait de l'opération des«essentiels de la rentrée» (1), et pour certaines ravies de la baissedes prix. Une coïncidence qui a surpris les journalistes présents, viteconvaincus qu'il s'agit d'une mise en scène avec des militants ousympathisants UMP. Une affaire révélée par France Inter hier matin.

Mère de famille.

Une demi-heure avant l'arrivée de LucChatel, l'Intermarché est presque vide. A 10 h 45, selon plusieurstémoins, une petite dizaine de femmes, type mère de famille idéale,débarquent ensemble dans le supermarché. Elles prennent des chariotsmais se comportent de façon très étrange, selon une journalistereporter d'images de France 3 : «Elles se saisissent de quelquesaffaires au rayon des fournitures scolaires, mais au lieu de continuerà faire leurs courses, elles restent là, à attendre en rang d'oignons.»La présence de ces clientes modèles est d'autant plus heureuse quequelques heures plus tôt, lorsqu'il contacte l'Intermarché deVilleneuve-le-Roi pour obtenir une autorisation de filmer, unjournaliste télé se voit répondre «qu'il risque de ne pas y avoir grandmonde».

Vers 11 h 30, Luc Chatel arrive en compagnie d'HervéNovelli, secrétaire d'Etat au Commerce. Célia Quilleret, journaliste àFrance Info, décrit l'attitude de ses femmes, «plantées au rayonfournitures scolaires derrière le ministre». Le doute s'installe chezles journalistes, dont beaucoup refusent d'interviewer ces «étonnantesclientes» et font part de leur suspicion à l'attachée de presse de LucChatel. D'après les journalistes, la conseillère, «gênée et écarlate»,dément catégoriquement que ces consommatrices aient été dépêchées, maiss'inquiète d'éventuelles retombées de l'affaire (2).

Rush.

Une des clientes se met alors «sur le chemin duministre, de sorte qu'il ne puisse pas la louper», raconte CéliaQuilleret qui, après s'être interrogée sur l'attitude à adopter, luitend son micro. Son nom, Virginie Meyniel. Elle se présente comme unemère de famille qui ignore tout de la visite du ministre et profite deses vacances pour anticiper le rush de la rentrée. A Luc Chatel qui luidemande : «Connaissez-vous "les essentiels de la rentrée" ?», ellerépond par l'affirmative et s'enthousiasme «des prix intéressants etassez bas». En fait, Virginie Meyniel est conseillère municipale,chargée entre autres des affaires scolaires, à Vulaines-sur-Seine(Seine-et-Marne), dont le maire est proche de l'UMP. La ville où elleexerce son mandat est située à près de 50 km du supermarché deVilleneuve-le-Roi ! Des éléments qui font douter de son témoignage etrenforcent l'hypothèse d'une scénographie. Le responsable marketing dumagasin, joint par Libération, s'étonne de la polémique, et affirme queces clientes sont des habituées. Puis lâche un étonnant : «Notreministre n'a pas besoin de publicité !» Faut-il voir dans cetteéventuelle supercherie une action zélée de militants UMP ou uneinitiative malheureuse du magasin ? Plusieurs journalistes ont vu lesclientes modèles repartir sans achats, certaines, dans le mêmevéhicule. Plus tard, des vendeuses rangeaient sans trop savoir pourquoides fournitures scolaires laissées dans les paniers et chariots…

Luc Chatel n'est pas le premier responsable politique àêtre mêlé à ce genre de manoeuvres. Il y a un an, à Marseille, NadineMorano, alors secrétaire d'Etat à la Famille, était tombée sur leclient idéal dans un supermarché, en réalité un proche du député UMP ducoin, Richard Maillé. En 2003, lors d'une opération préventionorganisée par la Ligue contre la violence routière, des intermittentsavaient été embauchés pour assister au discours de Nicolas Sarkozy.L'événement avait été présenté comme une manifestation volontaire dejeunes préoccupés par la sécurité routière. Et surtout, en 1990,Olivier Stirn, ministre du Tourisme du gouvernement Rocard, n'avaitrien trouvé de mieux que de payer des figurants pour remplir la salled'un colloque sur l'avenir de la gauche. Une duperie qui avaitcontraint le ministre à la démission.

(1) Une opération gouvernementale visant à bloquer lesprix de certaines fournitures scolaires

(2) Joint par Libération, lecabinet de Luc Chatel n'a pas répondu.

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Sur le site du Nouvel Observateur:

Luc Chatel condamne l'initiative d'Intermarché

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090819.OBS8161/luc_chatel_condamne_linitiative_dintermarche.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17

NOUVELOBS.COM | 19.08.2009
Le ministre de l'Education nationale LucChatel a "condamné fermement" l'initiative prise lundi par Intermarchéd'inviter certains de ses salariés à "faire figuration" lors de sa visite d'un magasin de l'enseigne, dans des lettres mercredi 19 août à trois médias dont l'AFP a eu copie.

"J'ai pris acte des excuses d'Intermarché mais je tiens à vous indiquerque je condamne fermement ce procédé. Cette initiative me choque parcequ'elle est à l'opposé de mes convictions et de mes pratiques", a écritLuc Chatel dans ces lettres aux directeurs de France Inter et de FranceInfo et au président du directoire de Libération.
"Depuis ma nomination au gouvernement, j'ai effectué de très nombreuxdéplacements, notamment dans des grandes surfaces, et jamais je n'aiimaginé une mise en scène artificielle de nature à tromper le grandpublic ou la presse", a-t-il ajouté.

Excès de zèle? La direction d'Intermarché avait dit plus tôt mercredi dans uncommuniqué avoir pris l'initiative d'inviter "un certain nombre desalariés" lors de la visite lundi de Luc Chatel dans son magasin deVilleneuve-le-Roi (Val-de-Marne).
Auparavant, certains médias avaient laissé entendre que le ministre oul'UMP avaient pu inviter des militants à cette visite ou en tout casque des sympathisants UMP avaient fait de l'excès de zèle.
Dans ses trois lettres, Luc Chatel "regrette" que les médias enquestion aient "publié, diffusé ou relayé des 'hypothèses' et non desfaits pourtant vérifiables".

D'autres mises en scènes
Des mises en scène lors de déplacements ministériels, organisées parles services de communication pour illustrer les initiatives dugouvernement et fournir aux télévisions des images de dialogue entreles ministres et les citoyens, ont déjà été révélées par le passé.
Le centriste Olivier Stirn, ministre du Tourisme, avait été contraint àla démission du gouvernement de gauche de Michel Rocard en 1990 aprèsqu'il a été découvert que des figurants avaient été rémunérés pourremplir la salle d'un colloque qu'il animait.
Il y a un an, Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, endéplacement dans un supermarché marseillais pour la promotion de lanouvelle allocation de rentrée, était tombée sur le "client idéal". Enréalité, un proche du député UMP Richard Maillé.
Le 10 juin dernier, le Canard Enchaîné révélait que seuls les militants UMP étaient autorisés à saluer l'arrivée de Barack Obama à Caen, lors des cérémonies du débarquement du 6 juin.
(Nouvelobs.com, avec AFP et Reuters)

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Lire également sur le site VousNousIls:

Chatel "condamne fermement" le procédé d'Intermarché dans des lettres à trois médias

Le ministre del'Education nationale Luc Chatel a "condamné fermement" mercredil'initiative prise lundi par Intermarché d'inviter certains de sessalariés à "faire figuration" lors de sa visite d'un magasin del'enseigne, dans des lettres à trois médias dont l'AFP a eu copie.

"J'aipris acte des excuses d'Intermarché mais je tiens à vous indiquer queje condamne fermement ce procédé. Cette initiative me choque parcequ'elle est à l'opposé de mes convictions et de mes pratiques", a écritM. Chatel dans ces lettres aux directeurs de France Inter et de FranceInfo et au président du directoire de Libération.

"Depuisma nomination au gouvernement, j'ai effectué de très nombreuxdéplacements, notamment dans des grandes surfaces, et jamais je n'aiimaginé une mise en scène artificielle de nature à tromper le grandpublic ou la presse", a-t-il ajouté.

Ladirection d'Intermarché avait affirmé plus tôt mercredi dans uncommuniqué avoir pris l'initiative d'inviter "un certain nombre desalariés" lors de la visite lundi de M. Chatel dans son magasin deVilleneuve-le-Roi (Val-de-Marne).

Auparavant,certains médias avaient laissé entendre que le ministre ou l'UMPavaient pu convier des militants à cette visite ou au moins que dessympathisants UMP avaient fait de l'excès de zèle.

Dansses trois lettres, M. Chatel "regrette" que les médias en questionaient "publié, diffusé ou relayé des +hypothèses+ et non des faitspourtant vérifiables".

La lettre de M. Chatel"confirme tout ce qu'on a écrit", a réagi le directeur de Libération,Laurent Joffrin, en soulignant que le quotidien "n'avait pas écrit" quele ministère était à l'origine de cette "supercherie".

Libération publiera jeudi un article sur l'affaire où la lettre du ministre sera "citée", a-t-il ajouté.

"Nousavons réécouté avec attention les reportages et nous estimons ne pasêtre allés au-delà de l'information dont nous disposions. Néanmoins,nous prenons acte des observations du ministre", a déclaré pour sa partFrançois Desnoyers, directeur général délégué aux antennes de RadioFrance.

Intermarché a invité des "salariés" à assister à une visite de Luc Chatel

La directiond'Intermarché a affirmé mercredi avoir pris l'initiative d'inviter "uncertain nombre de salariés" lors de la visite lundi du ministre del'Education nationale Luc Chatel dans un de ses magasins duVal-de-Marne, après que des médias ont évoqué une mise en scène.

Accompagnédu secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli, M. Chatel faisait cejour-là la promotion de l'opération des "essentiels de la rentrée", desfournitures scolaires proposées à prix inchangé par rapport à 2008,résultat d'un accord entre le ministère de l'Education et des enseignesde distribution.

"A la suite des différentsarticles parus dans la presse", la direction d'Intermarché a tenu àaffirmer "avoir pris l'initiative d'inviter un certain nombre desalariés à l'occasion de la venue des ministres dans l'un de sesmagasins à Villeneuve-le-Roi" (Val-de-Marne).

Le communiqué ne précise pas si ces "salariés" travaillent pour Intermarché.

Desmédias ont laissé entendre que l'UMP avait pu convier des militants àcette visite ou au moins que des sympathisants UMP avaient fait del'excès de zèle.

"Cette initiative est leseul fait d'Intermarché et en aucun cas ni le ministre, ni sescollaborateurs n'y ont été associés ni même informés. Intermarchéregrette cette initiative inappropriée et tient à présenter auxministres et aux journalistes présents ses excuses", conclut lecommuniqué.

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Bonne surprise pour Luc Chatel, un supermarché plein d'UMP

http://www.rue89.com/2009/08/18/bonne-surprise-pour-luc-chatel-un-supermarche-plein-dump 

Par David Servenay | Rue89 | 18/08/2009

Quand Chatel se met à faire du Morano, ça donne une vraie-fausse scène de rentrée au supermarché. France Inter a levé le lièvrece mardi en racontant la coulisse de la visite du ministre del'Education nationale à l'Intermarché de Villeneuve-le-Roi(Val-de-Marne).

Un petit voyage de presse bien organisé par les équipes du porte-parole du gouvernement et de son homologue, Hervé Novelli,secrétaire d'Etat chargé du Commerce et de la Consommation. Avec forcecaméras et photographes, parés à faire la « belle image » de la rentréedans les rayons (voir par exemple le sujet du JT de 13 heures de TF1).

Depuis deux ans, le gouvernement tente en effet d'imposer à lagrande distribution un panier de fournitures à bas prix, pour lesménages les plus modestes.

Lundi 17 août, 11 heures, peu de mères de famille à l'horizon

Mais comme l'écrit l'Express,pas facile de tenir la « séquence » de la rentrée. Même si, depuis ledébut de l'été, Luc Chatel, promis au plus bel avenir en Sarkozie, n'acessé d'intervenir sur tous les sujets d'actualité, souvent en tant queporte-parole du gouvernement.

Dans la version officielle, filmée par une caméra de son staff et postée sur Dailymotion,cela donne une version sage et rassurante de cette rentrée, dont leministre de l'Education nous explique qu'elle est décidément moinschère que celle de 2008 (attention, la séquence dure plus de quatreminutes…). (Voir la vidéo)

Problème : un lundi 17 août, à 11 heures du matin, les supermarchésne font pas le plein de mères de famille affairées à équiper leurprogéniture. Comme le hasard fait bien les choses, le ministre tombesur plusieurs d'entre elles… ravies de la baisse des prix constatée.

Seulement voilà, les mères de famille en question sont aussi élueset/ou sympathisantes de l'UMP locale. Et cela n'a pas échappé à lasagacité du reporter de France Inter… (Ecouter le son)

Il y a un an, à Marseille, Nadine Morano faisait la même chose

Cela ne vous rappelle rien ? Il y a tout juste un an, à la fin du mois d'août, la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, usait du même subterfugepour vanter les mérites de la nouvelle allocation de rentrée scolaire(ARS), dont le montant varie désormais en fonction de la classe d'âgede l'élève. (Voir la vidéo)

De leur côté, les associations de parents d'élèves ont bien constaté une baisse du prix du panier de fournitures. Selon les Echos, la baisse atteindrait jusqu'à 8,7%. Mais Familles de France a aussi relevé que le panier « à bas prix »offre des articles à la qualité très relative : cartable en carton,post-it « recyclé »…etc. Et un mauvais point selon cette enquête : desprix en forte hausse (plus 24%) pour les fournitures vendues en ligne.

Les deux ministres auront sûrement un sujet de conversation pour larentrée. Luc Chatel, lui, est déjà passé à autre chose ce mardi : unnouveau voyage de presse consacré à la grippe A. Avec de faux malades ?

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

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