Web littéraire
Actualités
L'Autre musique

L'Autre musique

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Mathevet )

Référence bibliographique : L'Autre musique, 2014. EAN13 : ISSN21174466.


Entre un contexte d'énonciation fait de ses propres codes et de sa propre économie et une demande de plus en plus forte de prendre à bras le corps les problèmes d'un tissu social fragilisé, l'artiste a t-il la place de formuler un réel engagement ? Peut-il résister à tout un dispositif économique oscillant entre les subventions des institutions et les spéculations financières du marché de l'art ? Y a-t-il une alternative aux usages imposés et formatés de ce que doit être une œuvre contemporaine ? Un autre monde sensible est-il possible ? Telles sont les questions que soulève le numéro 3 deL'Autre musique.

Pour ce numéro comme pour les précédents, nous ne présenterons pas de réponses à des questions mais proposerons un parcours problématique pour dresser une cartographie (parmi d'autres possibles) de l'engagement en art. Pas de frontières strictes, pas de facéties de plans et de progression linéaire vers l'ultime argument qui résoudrait une fois pour toutes le problème. Car, comme toutes les questions, celles-ci devront être posées encore et encore pour faire apparaître des solutions temporaires, toujours à renouveler. Ainsi, comme nous l'avions proposé pour le précédent numéro, la revue offre des territoires à arpenter.

 

Dans la section « démantibule », vous pourrez déconstruire avec nous les données du problème « engagement, résistance et usage social » des pratiques polyartistiques et sonores contemporaines, « déambuler » parmi des œuvres et des réflexions dont le discours politique est évident ou chercher des solutions sur le fil, comme un « funambule » dans un milieu où l'art contemporain impose ses codes, ses contraintes et ses discours. Vous pourrez aussi entrer dans le « conciliabule » en lisant les différents entretiens que nous avons eu avec des professionnels de l'art (qui « ne font que ça » pour reprendre une terminologie de Marc Perrenoud) et à qui nous avons soumis le problème. Vous constaterez ainsi l'actualité des questions que nous soulevons dans ce numéro et, si vous êtes prêt à faire une escapade, vous pourrez « fabuler » avec nos auteurs dans notre dernière section et ouvrir de nouveaux possibles. En dernier lieu, lecteurs appliqués, nous vous invitons à vous ressourcer en allant farfouiller dans les « Fibules ».

 

 

Enfin, une précision pour tous ceux qui imagineraient la posture de notre démarche comme une posture facile, nous permettant surtout de faire notre propre promotion en nous auto-publiant : L'Autre musique est une praxis. Nous avions même tenté, dans un précédent numéro, le néologisme « écopraxis », pour insister sur l'action nécessaire à la construction et à l'appréhension de notre milieu. Fidèles à cette démarche expérimentale, les artistes-chercheurs de L'Autre musique n'ont pas hésité à expérimenter le terrain. Comme pour les précédents numéros, nous avons mis à l'épreuve nos pratiques artistiques sonores. C'est pourquoi vous pourrez nous rencontrer aussi au détour des articles de ce numéro, proposant des ateliers d'écologie sonore à une classe d'école élémentaire sur les bords bruyants d'un arrondissement parisien ou réfléchissant et participant à la création d'un nouveau centre d'art contemporain dans un quartier dit « populaire » de la banlieue parisienne. Parce que le projet de L'Autre musique exige de se retrousser les manches et de faire l'épreuve pragmatique des problèmes qu'il soulève, pour proposer une alternative à toutes les recherches en art et avec l'art telles qu'elles ont été pensées et faites jusqu'ici. La construction d'un nouveau paradigme polyartistique et sonore qui suppose qu'un autre monde sensible est possible. Nous avons un peu sué, mais ça fait du bien.