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L'auto-traduction:l'écrivain francophone traducteur de son propre texte

L'auto-traduction:l'écrivain francophone traducteur de son propre texte

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Bacary Sarr Université Cheikh Anta Diop de Dakar)

L'auto-traduction :l'écrivain francophone traducteur de son propre texte

La problématique de l'auto-traduction s'inscrit aujourd'hui dans une dynamique complexe. Elle est d'autant plus difficile à appréhender, que l'ampleur du champ et son articulation à la question plus générale de la traduction (Berman : 1984), sont constamment mues et traversées par des forces difficilement saisissables, en raison de l'intrication de phénomènes inhérents aux structures et substrats des langues en jeu et de leur altérité fondamentale, dans l'espace littéraire concerné. En effet, le phénomène de l'auto-traduction n'est pas nouveau en littérature. Dans le contexte des littératures francophones par exemple, où la langue française se retrouve très souvent en situation de diglossie ou de plurilinguisme, l'écrivain est presque tout le temps affronté à des mécanismes de passage du français, langue d'écriture, à d'autres langues nationales ou locales, qui parasitent et traversent son texte. De sorte que même en situation d'auto-traduction, la mise en présence de différents codes linguistiques pour passer du texte original vers le texte traduit, dynamise des opérations esthétiques fortement articulées au conditionnement historique, culturel et interculturel des langues en présence et en contact.

- Comment l'écrivain francophone manifeste-t-il ses difficultés à faire passer son propre texte du français vers une autre langue ?

- Ou encore, quels sont les enjeux du passage d'une langue /culture maternelles orales, vers une traduction écrite en langue française ?

- Comment l'auto-traduction met-elle à l'épreuve les passages et la traversée des langues ?
Dans quelle mesure le texte original et le texte traduit posent-ils manifestement ce que Barbara Folkart appelle « le conflit des énonciations » ?
Et en fin comment l'auto-traduction est-elle productrice de sens et signe d'une dynamique anthropologique culturelle et linguistique à l'intérieur des langues mobilisées par l écrivain.
Ce numéro III, qui se veut interdisciplinaire, s'attachera à faire le point sur la réflexion et les problèmes spécifiques qui se posent à l'écrivain francophone en situation d'auto-traduction.

Bacary Sarr (Université Cheikh Anta Diop, Dakar)

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