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Appels à contributions
L'art qui manifeste (revue Itinéraires LTC)

L'art qui manifeste (revue Itinéraires LTC)

Publié le par Julia Peslier (Source : Anne Larue (Paris13, CENEL))

Revue Itinéraires LTC (Littérature, Textes, Cultures) du Centre d'étude des nouveaux espaces littéraires, Paris13 - Paris Nord

Appel à contributions

pour le numéro

« L'art qui manifeste »,

parution en septembre 2008,

dirigé par A. Larue, professeur à l'université Paris 13



Note d'intention


    A l'avant-garde historique, suivie des mouvements politisés des années 70, se substituent aujourd'hui de nouvelles tentatives de « manifester » sur lesquelles nous voudrions nous pencher.
    L'art contemporain, la littérature du XXIe siècle ont-ils encore besoin de « manifester » et si oui, quoi ? L'art et la littérature ont-ils (encore) quelque chose à dire ou se vivent-ils désormais comme une immanence dépolitisée ? Comment l'art et la littérature peuvent-ils parvenir à revendiquer quelque chose ? Aux mains des éditeurs ou galeristes, placés dans leur écrin institutionnel, la littérature et l'art perdent-ils toute puissance subversive ?
    Quels préjugés pèsent contre l'art engagé ou le roman « à thèse » pour entraîner leur désavoeu implicite et général ? On prétend que l'art ne devrait valoir que pour lui-même, qu'un artiste n'a qu'à se vouer à son propre culte pour prétendre faire le plein de significations, qu'un écrivain ne doit son talent qu'à sa biographie, plutôt qu'à son écriture. Que penser, dès lors, des mouvements qui ont défini, il n'y a pas si longtemps, l'art dans son rapport essentiel avec non seulement « la vie » (de Rimbaud à Kaprow), mais aussi avec le monde, entendu comme une réalité à transformer ?
    L'art qui manifeste est-il une page d'histoire forclose, qu'il faut maintenant tourner, ou bien ce désir de manifester, de se manifester est-il encore d'actualité ?
    Refusant toute nostalgie mélancolique sur l'heureux temps qui prétendument n'est plus, temps politique de l'art qui avait quelque chose à dire avant la perte du sens et la « fin des grands récits » (Lyotard), constatant que Nicolas Hulot - et Yann Artus-Bertrand à renfort de belles images... - ont remplacé Sartre dans le rôle des célébrités qui s'engagent, tandis que la pseudo-gentillesse consensuelle et bien-pensante de l'art « contextuel » (P. Ardenne) et de la littérature autocentrée font comme par hasard florès, nous proposons de tenter un état des lieux de l'art qui aujourd'hui manifeste en ces temps de « barbarie douce » (Le Goff), et qui engage une démarche de « résistance au pire » (Onfray).
    Il s'agira d'analyser les manifestes des avant-gardes historiques en s'interrogeant sur leur actualité, mais surtout d'explorer dans ce sens les pratiques littéraires et artistiques de l'extrême contemporain. A partir du moment où la notion-même de « manifeste » est récupérée par l'institution, le manifeste perd son souffle dans le mouvement-même qui le valide. Si le temps des manifestes est fini, un manifeste ne pouvant être que nouveau et surprenant pour déstabiliser, comment l'art qui manifeste manifeste-t-il désormais ?

    Les papiers, qui pourront prendre diverses formes (de l'article à la note brève) devront être remis en novembre 2007. Les propositions accompagnées d'un bref argumentaire pourront être envoyées avant le 30 mars et seront examinées par le comité de lecture de la revue.