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L'ancien chez les Anciens. Formes et fonctions antiques de la tradition.

L'ancien chez les Anciens. Formes et fonctions antiques de la tradition.

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Camille Thiel)

L'ancienchez les Anciens : formes et fonctions antiques de la tradition

Colloque organisé par lelaboratoire junior CiTrA (circulations et transmissions dansl'Antiquité), École normale supérieure de Lyon.

Novembre2011



La notion de tradition, sous des dehorsfamiliers, est éminemment complexe : désignant communémenttout autant le processus par lequel un objet abstrait ou concret esttransmis que cet objet même, tangible, la traditio se déclinecomme ensemble de pratiques, conceptions héritées, corps dedoctrines historiques, politiques ou religieuses... Innombrables sontles études qui, pour toute époque, dans tous les domaines,soulignent une permanence ou une rupture, révèlent des héritagespassés jusque là inaperçus, posent la traditionnelle opposition del'ancien et du moderne.



Il faut pourtant se garder de prendretoutes ces traditions, au pluriel, pour la traditionelle-même, en la dotant du même coup d'une existence objectivequ'elle n'a pas. Elle n'est pas une simple légation, et ne se réduitpas à ses seules manifestations concrètes (rituels, coutumes,etc.). La tradition est bien plutôt une représentation construite,qui se compose au présent : il appartient à une générationde déterminer ce qui, pour elle, fait figure de tradition, oude prendre position vis-à-vis de la tradition qu'elle reçoit commeun tout déjà constitué. Chacun est en effet tout à la fois auteurou acteur de la tradition, témoin, destinataire ou héritier. Cedouble rôle, actif et passif, dessine les potentialitésidéologiques de la notion. Dès lors, interroger la tradition dansl'Antiquité, c'est avant tout interroger le discours, expliciteou implicite, des Anciens sur la tradition, quel qu'en soit lesupport – texte ou image. Comment les hommes de l'Antiquitépensent-ils, perçoivent-ils, utilisent ils la tradition, sesmotifs, ses objets, les modalités de sa transmission, les enjeux desa circulation ?


Les propositions, dès lors qu'elless'inscrivent clairement dans cette perspective générale, pourronts'articuler autour de problématiques spécifiques dont la listen'est pas limitée. Par exemple : par quels critères lesAnciens déterminaient-ils le contenu objectif de la tradition? Jouait on une tradition contre une autre ? Ou : latradition est-elle un tout systématiquement positif pour les Anciens? Dans quelle mesure l'idée de tradition, connotée positivement ounégativement, s'accorde-t-elle au changement, à la rupture,à la nouveauté, voire à la création ? Ou bien :comment l'idée de tradition s'accommode-t-elle de l'espace ? Fairecirculer la tradition, est-ce risquer de l'altérer ? Est-ce, aucontraire, pour les Anciens, un outil d'unification des peuples, uninstrument stratégique de propagande ? Ou bien encore : dequelles façons le contenu de la tradition est-il constamment modifiépar l'acte même de la transmission ? Jusqu'à quel point les Anciensorganisent-ils cette transformation du message ?

Insistons sur un dernier pointessentiel : la tradition est un discours ou une représentation,mais encore ce qui, concrètement et en pratique, se vit commetel. Comment articuler alors ces deux aspects de la tradition chezles Anciens ? La tradition vécue est-elle en accord ou nonavec les représentations que l'on en donne ? Dans quellemesure les discours peuvent-ils influer sur certaines pratiques,amener à les renforcer, les corriger, ou les abandonner ? Autant dequestions qui posent au fond le problème méthodologique de notreaccès à la tradition vécue : à quelles conditionspouvons-nous jauger un écart entre discours et réalité ?


La question de la tradition selon lesAnciens ne saurait être épuisée lors de ce colloque. Notreobjectif est seulement d'y suggérer, avec rigueur et précision, despistes neuves. De ce point de vue, nous serons particulièrementsensibles aux propositions originales et soucieuses de répondre àla fois à la perspective générale – la tradition pouret par les Anciens – et à la problématiqueprécise qu'elles se seront fixée. Nous porterons de surcroîtune grande attention aux communications qui souhaiteront confronterles notions de tradition, de circulation et detransmission, thèmes fondateurs du laboratoire CiTrA.Signalons enfin que notre projet se veut interdisciplinaire etqu'à cet égard, des chercheurs rattachés à tout domaine(littérature classique, histoire des idées, histoire des sciences,philosophie, géographie…) sont les bienvenus.



Les communications, d'une durée devingt-cinq minutes, pourront faire l'objet d'une publication,après soumission à un comité de lecture.


Merci de faire parvenir vospropositions d'une page maximum, en mentionnant votre université derattachement, votre statut et vos thèmes de recherche, avant le17 décembre 2010, à l'adresse labo.citra@gmail.com.