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Appels à contributions
L'amour-propre

L'amour-propre

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Bruno Viard)

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Le CIELAM (Centreinterdisciplinaire d'étude des littératures d'Aix-Marseille) sollicite descontributions pour le numéro 2 (2011) de sa revue en ligne MALICE consacré à L'amour-propre.

Date limite : 30avril 2011.

Saint Augustin a tracé unprofond sillon dans la culture européenne en opposant radicalementl'amour-propre et l'amour de Dieu. Les moralistes classiques en particulier,d'inspiration janséniste, en portent la marque. Dans la deuxième moitié duXVIII° siècle, le Dictionnaire de l'Académie indique le terme égoïsme comme synonyme d'amour-propre. Rousseau, dans son Deuxièmediscours, a désambiguïsé le mot etdistingue entre le légitime amour de soi et l'amour-propre,sentiment comparatif, souci de l'image auprès d'autrui, source de toutes les passionsmauvaises (vanité, mépris, honte, envie). C'est à ses yeux l'amour-propre quienrichit et dynamise, pour le meilleur, et surtout pour le pire, le besoinsexuel comme le besoin matériel. 

Aujourd'hui, l'amour-propre est peut-être le parent pauvre des scienceshumaines encore dominées par l'ombre d'un marxisme qui affirmait l'hégémonie dudésir matériel et d'un freudisme qui affirmait l'hégémonie du désir sexuel. «Freud, nuance Borch-Jacobson, concevait le narcissisme comme un amour de soi.Lacan comme une aliénation dans un alter ego imaginaire. » L'amour-propre est-il à comprendrecomme autonomie ou comme aliénation ?
Hegel avait bâti une anthropologie fondée sur le besoin de reconnaissance, notion proche de l'amour-propre, qui eut sonheure de gloire grâce à Alexandre Kojève aux multiples échos. René Girard, sansle dire, se fonde sur l'amour-propre et le besoin de reconnaissance pour bâtirle modèle du désir mimétiquecaché par le romantisme, révélé par le roman.
Quel intérêt, en effet, la littérature peut-elle porter à ces questions quitouchent à la lexicologie, à la théologie, à la philosophie, à la psychologie,à la sociologie ? Un très grand intérêt, bien sûr. On peut penser à Marivaux ouà Stendhal. C'est même peut-être la littérature qui est la mieux placée pourrendre compte d'une passion tissée dans le quotidien de l'humanité, dans sonconcret psychologique, mais aussi socio-historique car il existe, certes, unehistoire de l'amour-propre. Le signifiant amour-propre s'est fait discret dans notre vocabulaire, mais lachose est partout. Qu'en disent les textes, même si c'est sans le mot ?


Voilà la question à l'ordre du jour du numéro 2 de Malice, revue en ligne de l'Université de Provence. Descontributions sont souhaitées dans l'éventail des siècles. Que le champ en soitlarge ou réduit, il est attendu que les contributions se situent par rapport àla problématique qui vient d'être proposée, quitte à la remettre en cause.

Un projet de quelqueslignes est demandé pour accord préalable avant que l'article définitif soitsoumis à notre comité de lecture.

Responsable : BrunoViard : bruno-viard@wanadoo.fr