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L'Afrique en discours

L'Afrique en discours

Publié le par Alexandre Gefen

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Appel à communication

Colloque international

L'AFRIQUE EN DISCOURS

Lieux communs et stéréotypes de la crise

Du 8 au10 octobre2010

Faculté des Lettreset Sciences humaines Victor-Segalen

Université deBretagne Occidentale, Brest

Co-organisé par l'EA 4249 HTCI, Université de BretagneOccidentale,

http://univ-brest.fr/HCTI

la Maison des Sciences de l'Homme Bretagne (MSHB),

http://msh-bretagne.msh-reseau.fr

leLASELDI EA 2281, Université de Franche-Comté,

http://laseldi.univ-fcomte.fr/php/accueil.php

dans lecadre des manifestations scientifiques du RéseauDiscours d'Afrique

http://laseldi.univ-fcomte.fr/discours_africains/page1.php

Argumentaire

Plusieurs décennies après lesindépendances, les discours sur l'Afrique d'hier comme ceux d'aujourd'hui necessent de brosser le sombre tableau d'un continent en crise. Les sociétésfrancophones contemporaines empruntent à une archive d'images susceptible de fournir une représentation précise de cetteAfrique : les orphelins du Biafra, les populations du Sahel cernées par lasécheresse, les malades du sida, les villageois massacrés en Algérie, lesmonceaux de cadavres du Rwanda, les femmes violées du Darfour.

Sur les plans historique,politique, et géographique, les raisons de cette détresse humaine trouvent denombreuses explications. Les recherches en sciences humaines ont mis en exerguela conjonction de facteurs multiples qui renforcent la vulnérabilité despopulations africaines : régimes coloniaux et post-coloniaux,clientélisme, corruption, conflits interethniques et régionaux, intérêtsgéostratégiques. Or force est de constater que la pérennité des discours surune Afrique en crise marque la conscience de l'opinion publique. Cette dernièresoutient largement la politique humanitaire afin d'exorciser les maux du passéet du présent et reste ainsi tributaire du fonctionnement argumentatif desdiscours sur l'Afrique, de leur ancrage dans le sens commun et de leur forcepersuasive.

Comment fonctionnement des lieuxcommuns et des stéréotypes discursifs qui sous-tendent ces discours ? Quellessont les modalités du dialogue entre opinion commune et opinionindividuelle ? Si la première résulte d'un partage des idées reçuesnécessaires au bon fonctionnement de la communication au sein de la vie sociale, la seconde relève d'une perceptionsingulière nécessaire à la compréhension d'une réalité humaine donnée. Commentdonc répondre à la fois aux impératifs de la cohésion sociale et à la nécessitédu rapport à soi et à l'autre ?

Les sciences du langageconçoivent les lieux communs comme des principes régulateurs qui régissent lesdiscours sociaux auxquels ils confèrent une autorité et une cohérence. Ilsfournissent un cadre d'application universelle. En cela ils sont proches desmaximes idéologiques, avançant des raisons évidentes. Ainsi, l'analysediscursive des lieux communs permettra de montrer comment les discours surl'Afrique relèvent d'une structure argumentative orientée. On peut alors sedemander sur quelle forme se construit la cohérence discursive, la validationde l'autorité, la pertinence contextuelle et la démonstration des preuvespartagées ? Les réflexions sur les lieux communs en cours dans nossociétés actuelles pourront conduire à l'élaboration d'une topique des discourssur l'Afrique. Cette topique pourra recueillir les schèmes explicatifs desinvariants culturels et historiques dominants, interrogeant leursreprésentations narratives, figuratives, esthétiques, ainsi que leurs normeséthiques.

Quant aux stéréotypes, définiscomme des images toutes faites qui médiatisent le rapport de l'individu auréel, leur problématique provient de leur fonction bivalente. D'une part,l'usage courant souligne la fonction destructive, ou du moins réductrice, del'image collective figée. Cette approche péjorative souligne le danger d'unjugement non critique - source de tous les préjugés, et d'une valorisation dusavoir de seconde main. D'autre part, le modèle théorique attribue austéréotype une fonction constructive qui répond au besoin anthropologique durecours aux modèles interprétatifs préexistants. Comme la majorité des conceptset des croyances, le stéréotype soulève ainsi la question de la médiationsociale et de la communication.

La problématique de ce colloque,ainsi que la diversité des formes discursives et des outils théoriquessollicitent des approches pluridisciplinaires. Dans le cadre des scienceshumaines, il faudra s'interroger sur la construction d'une identité sociale etla prégnance actuelle des lieux communs et des stéréotypes ethniques. Quelssont les facteurs susceptibles de modifier les représentations collectives del'Afrique en crise ? Par ailleurs, des études historiques montreront larelation entre stéréotypes et préjugés, reconnaissant des comportementscognitifs, affectifs et comportementaux à l'oeuvre dans l'apprentissage social.Des études littéraires et linguistiques permettront de montrer comment notretemps rejette de plus en plus la doxad'une Afrique en crise, et les faux semblants du déjà-dit et du déjà-pensé dela famine, de la maladie, de la guerre et du génocide. Cette critique s'exprimede manière exemplaire à l'égard du cliché, notion stylistique de l'effet dubanal et du figement lexical. Plus généralement, il faudra relever lesreprésentations sociales et les schèmes collectifs qui empruntent aux modèlesexplicatifs actualisés par les discours sur l'Afrique. Les analysesénonciatives porteront sur la mise en place de la croyance collective dans lestextes littéraires et leurs formes de représentation sociale. Enfin, le conceptd'idéologème, entendu comme une maxime sous-jacente à un énoncé, enrichira lacritique des textes littéraires et des discours sociaux qui construisent cetteimage d'une l'Afrique en crise.

Les sciences du langagecontribueront à la théorisation des stéréotypes discursifs dans le cadredialogique de la construction du sens en contexte. Si la fonction desstéréotypes sous-jacents aux discours sur l'Afrique en crise consiste à assurerla pertinence de l'usage fondée sur la reconnaissance de la norme sociale etculturelle, il faudra s'interroger sur les modalités de changement de ces images collectives, ainsi que sur lesprocédures d'évolution. Avec l'usage des nouvelles technologies del'information et de la communication, cette problématique interrogera égalementla pérennité des idées dominantes et l'avenir des institutions en charge de lagestion du savoir.

Les propositions de communication(titre et résumé d'une vingtaine de lignes) sont à envoyer par courriel avantle 25 janvier 2010 à :

Michael Rinn michael.rinn@univ-brest.fr

La liste des propositionsretenues sera diffusée le 25 février2010.

Comitéscientifique :

BARRY Alpha Ousmane (Maître deconférences, Université de Franche-Comté, Besançon)

BILOA Edmond (Professeur,Université de Yaoundé 1, Cameroun)

BONHOMME Marc (Professeur,Université de Berne, Suisse)

BOUCHENTOUF-SIAGH Zohra(Professeur, Université de Vienne, Autriche)

CANUT Cécile (Professeur,Université René Descartes-Paris 5)

CHAUVIN-VILENO Andrée(Professeur, Université de Franche-Comté, Besançon

CHEVRIER, Jacques (Professeurémérite, Université Paris 4 - Sorbonne)

COULON Virginie (Maître deconférences, Université Montesquieu – Bordeaux 4)

DANBLON Emmanuelle (Professeur,Université Libre de Bruxelles, Belgique)

DEVESA Jean-Michel (Maître deconférences HDR, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3)

DIKI-KIDIRI Marcel (Chargé derecherches, LLACAN-CNRS, Paris)

DUCHASTEL Jules (Professeur,Université du Québec à Montréal)

GAUVIN Lise (Professeur,Université de Montréal, Canada)

HOUDEBINE Anne-Marie(Professeur, Université René Descartes – Paris 5)

KASHEMA Masegeta (Professeur,Université Marc Bloch, Strasbourg 2)

KOUADIO NGUESSAN Jérémie(Professeur, Université de Cocody-Abidjan, Côte-d'ivoire)

LUCAS Rafaël (Maître deconférences, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3)

MOURALIS Bernard (Professeurémérite, Université de Cergy-Pontoise)

MUFWENE Salikoko (Professeur,Université de Chicago, USA)

NGALASSO-MWATHA Musanji(Professeur, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3)

RICARD Alain (Directeur derecherches, LLACAN-CNRS, Paris)

RINN Michael (Professeur,Université de Bretagne Occidentale, Brest)

VIPREY Jean-Marie (Professeur,Université de Franche-Comté, Besançon)

Comitéd'organisation :

BRANDT Stéphanie (Chargée decours, Université de Nice)

BUCKLEY Thomas (Maître deconférences, IUT Quimper)

CALVEZ Marcel (Professeur,Université de Rennes II)

CHOUROU Mehdi (Doctorant,Université de Lyon II)

HASLÉ Maurice (Professeur, UBO)

LOZACHMEUR Ghislaine (Maître deconférences, UBO)

MAIORANIArianna (Lecturer, University of Loughborough, GB)

RINN Michael (Professeur, UBO)

SAKI Mohamed (Maître deconférences, UBO)