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L'inscription du trauma dans les littératures africaines postcoloniales

L'inscription du trauma dans les littératures africaines postcoloniales

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : LEBDAI Benaouda)

Université du Maine, Le Mans, Labo 3L. AM – Université d’Alger 2

Colloque international

« L’inscription du ‘Trauma’ dans les littératures africaines postcoloniales »

21-22 mars 2013

 

Dans L’homme Moïse et la religion monothéiste, Sigmund Freud (1939)  au terme d’années de recherche et de textes contradictoires, explicite sa perception du trauma  (« l’oublié n’est pas effacé, mais seulement ‘refoulé’ ») et surtout envisage le trauma dans sa dimension collective et sociale. A partir de ces analyses, les travaux de ce colloque international aborderont les textes de fiction des littératures africaines en analysant comment ces refoulements s’inscrivent dans les textes postcoloniaux. Le propos sera de déceler justement les conséquences des traumas de l’Histoire sur les sujets postcoloniaux, de déceler comment ces ‘oublis’ ressurgissent dans les histoires personnelles des personnages de fiction et analyser ainsi les conséquences de ces traumas sur leurs vies : le trauma de l’Histoire coloniale, le trauma des gestions désastreuses des indépendances, le trauma des migrations vers des horizons où le rejet est de mise, le trauma que les femmes subissent à cause du poids des traditions ou des religions castratrices, le refoulement des intolérances de toutes sortes et leur absence/présence dans le texte. La question du trauma est à explorer dans un contexte postcolonial préoccupant afin de mieux comprendre les structures narratives des nouvelles littératures africaines. Le trauma, tant qu’il reste à l’état de latence, ressurgit sous forme de cauchemar, de hantise, d’obsessions irraisonnées. Il se manifeste de façon violente en déstructurant le tissu narratif. La littérature n’est alors capable de réinscrire le cercle vide du trauma que si elle renonce à la représentation mimétique. Tierno Monenembo décrit dans L’aîné des orphelins des petits enfants qui ont assisté au massacre de leurs parents et qui depuis, ne peuvent plus qu’émettre des sons inarticulés. C’est la seule réponse à des actes innommables que la conscience ne peut admettre. Les textes littéraires vont alors reproduire par des moyens divers qu’il convient d’explorer l’écriture du trauma mais aussi l’écriture de la résilience.

 Ce colloque abordera la représentation de la prise de conscience de soi, du poids de l’histoire et de ses aléas. Nous travaillerons sur les repérages des mécanismes textuels qui expriment de manière implicite justement le trauma. La finalité sera de voir comment les textes postcoloniaux anglophones et francophones transmettent les traumas, par à coups, débusquant la métaphore, le champ lexical et la sémantique. Il sera fructueux d’étudier les techniques narratives des romanciers postcoloniaux qui tentent de reconstruire la vie de personnages traumatisés. Notre champ de recherche inclura par conséquence les écrivains postcoloniaux eux-mêmes, pour voir comment ils /elles se reconstruisent en tant que sujets postcoloniaux. Le trauma interroge, analyse les failles, les silences, l’inconscient du texte, ce qui va  permettre de nommer les traumas, de les souligner, de les analyser. Le trauma est révélé par l’absence de ce qui est essentiel, alors est-ce là une manière de reconstruire l’avenir, ou une échappatoire, une fuite ? Ce colloque interrogera les Nouvelles Littératures postcoloniales par l’outil  critique de la théorie du trauma, à travers ses manifestations concrètement exprimées ou inconsciemment dissimulées, comme l’écrit Marc Amfreville dans Ecrits en souffrance (2009) : « le trauma … donne l’occasion à la littérature de mettre en récit, ou plutôt de créer une instabilité que le texte lui même viendra réparer, une lacune que l’écriture se donnera pour tâche de combler ».

Les propositions de communications (300 mots) avec une courte bio sont à envoyer à  Ben Lebdai : benaouda.lebdai@univ-lemans.fr avec copie à Afifa Bererhi : afifabererhi@yahoo.fr et Amina Bekkat : aminabekkat@yahoo.fr

Date limite : 30 septembre 2012.

Organisateurs du colloque :

Benaouda Lebdai et Franck Laurent (Université du Maine, Labo 3L.AM 4335) / Afifa Bererhi et Amina Bekkat (Université d’Alger 2).