Essai
Nouvelle parution
K. Kumagai, La Fête selon Mallarmé

K. Kumagai, La Fête selon Mallarmé

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Editions L'Harmattan)

La Fête selon Mallarmé

Kensuke KUMAGAI

Paris : Editions de l'Harmattan, coll. "Critiques littéraires", 2009.

EAN 9782296074644

Présentation de l'éditeur :

Théâtre, drame musical wagnérien, concert dominical, messe catholique, journal et livre, espace urbain, cercle littéraire, funérailles... Autant de thèmes et de domaines qui furent des enjeux essentiels pour Stéphane Mallarmé, poète réputé « solitaire », « exilé de son époque ». Mais qu'y avait-il de commun entre ces multiples phénomènes ? Qu'est-ce qui pouvait en être l'intersection ? La Fête, dit-il.

 

L'imaginaire mallarméen ne se réduit pas à une rêverie sur le théâtre idéal qui annoncerait l'esthétique du XXe siècle. Il s'inscrit plutôt dans l'ambition festive de l'époque post-révolutionnaire, depuis l'attaque rousseauiste contre l'institution théâtrale jusqu'au Festspiel de Wagner, en passant par la fête révolutionnaire, l'Exposition universelle et la fête commémorative sous la Troisième République. À partir de cette généalogie, on suivra dans cet ouvrage le parcours de la méditation de Mallarmé sur la cérémonie, la série de conflits qui s'y révèle entre sa vision du futur et la société contemporaine.

 

Selon le poète, l'époque manque d'un fondement tant dans le domaine politique (république), que religieux (laïcité), et poétique (vers libre). Pour conclure cette époque « critique » et aborder la nouvelle époque « organique », Mallarmé fait l'analyse des mécanismes des rites politiques (Commémoration, Boulangisme...) et de la liturgie catholique. Entre la représentation théâtrale et l'incarnation de Dieu ou la doctrine de la Présence réelle, entre le lien abstrait du peuple établi par le suffrage universel et l'attraction de la figure charismatique, Mallarmé propose une poétique du « simulacre » qui convoque le public sur la place publique par le pouvoir symbolique de la poésie.

 

La Fête de Mallarmé est ainsi le moment privilégié de l'histoire de la symbolique sociale qu'on nomme le spectacle, et ce jusqu'aux cérémonials gigantesques des États totalitaires et à la société du spectacle d'aujourd'hui.