Jules Verne, la science. Jusqu'où explorer?
5èmes Rencontres Jules Verne Colloque international et transdisciplinaires
Les Rencontres Jules Verne, créées en 2005, et organisées tous les deux ans, par l’École Centrale de Nantes et l’Université de Nantes, sont l’occasion, de poursuivre une exploration des relations entre la science, la culture et la société.
Les éditions précédentes :
2005... « Jules Verne, les machines et la science »
2008... « Jules Verne, le partage du savoir »
2010... « Jules Verne, science, technique et société : de quoi sommes-nous responsables ? »
2012... « Jules Verne, crise et utopies »
En 2014, le questionnement de la science se poursuivra sur le thème :
« Jules Verne, la science : jusqu’où explorer ? »
Ouvertes à un large public, ces rencontres s’adressent aux professionnels (chercheurs, enseignants, acteurs de la culture scientifique, industriels…) comme aux citoyens. Les « Rencontres Jules Verne » réuniront des chercheurs des disciplines scientifiques ou des sciences humaines, mais également des ingénieurs, architectes, journalistes, artistes … Ce sera l’occasion de croiser et de confronter des approches différentes : histoire des idées, histoire littéraire, analyses philosophiques et anthropologiques de l’imaginaire social. Sans oublier les « verniens », analysant le projet sociétal de l’auteur des Voyages Extraordinaires.
La problématique posée pour l’Edition 2014
Les sciences et les techniques concernent à présent tous les secteurs de la vie sociale, la production et la consommation des biens de tous ordres, l’information et la communication, l’éducation et la santé, la défense, les sports… Or, il semble bien que ce soit leur fantastique succès et le surcroît de pouvoir qu’elles procurent qui font problème aujourd’hui.
L’œuvre de Jules Verne, animée d’une inlassable curiosité pour les mondes connus et inconnus, se faisait déjà l’écho de ces ambiguïtés. Certes, à l’époque, peu de régions terrestres restaient encore à découvrir, mais les héros verniens se lançaient dans des « voyages seconds », des explorations scientifiques qu’elles soient géographiques ou naturalistes. De manière réaliste ou fantastique ils n’hésitaient pas à traverser tous les éléments : l’air et l’espace, les profondeurs de la mer ou de l’écorce terrestre et jusqu’au feu des volcans. Ils ne reculaient devant aucune réalisation technique, aussi prométhéenne soit-elle ; et chaque roman constituait une sorte de laboratoire où l’on expérimente les possibles. La logique de l’exploration était d’aller jusqu’au bout quoiqu’il en coûte, au mépris du risque pour soi et les autres. Surgit alors, de bien des récits, la question de savoir si tout le possible s’avère souhaitable, si la prudence ne commanderait pas de renoncer, si l’homme ne va pas trop loin.
Mais Prométhée a-t- il le sens des limites ? Faust ne guette-t-il pas la science en lui proposant un pacte diabolique ? Les chercheurs, les savants, jusqu’où iront-ils ?
Jules Verne soulève ainsi une question qu’il nous faut reprendre aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle : jusqu’où explorer ?
La question en appelle au sens des possibles et à celui des limites.
Les communications se situeront dans cinq axes
1-Que reste-t-il à explorer dans les différentes disciplines scientifiques ou techniques ? Quelles sont les prochaines aventures à entreprendre, les possibles qu’ouvre l’état des recherches ? Que pouvons-nous espérer connaître et maîtriser demain ? Peut-on, et dans quel domaine précis, faire le partage entre réalisme et imaginaire, entre science et science-fiction ?
2-Tout le possible est-il souhaitable ? Au nom de quoi renoncer à l’exploration dans l’âge de l’expérimentation totale ? La question de la transgression se pose sans cesse, sans que l’on puisse d’ailleurs localiser précisément les limites à ne pas dépasser. Doit-on préférer l’ignorance au risque ? Quelle instance religieuse, politique, morale pourrait légitimement commander d’arrêter avant qu’il ne soit trop tard ?
3-Aujourd’hui l’idée de progrès qui sous-tendait la modernité se voit questionnée et quelquefois même suspectée. La conscience des risques que fait courir le développement scientifique et technique donne lieu à l’édification d’un certain nombre de principes, de responsabilité, de précaution, de « soutenabilité ». Que penser de cette prudence et des formes plus ou moins rationnelles qu’elle peut prendre ?
4-L’univers vernien multiplie les portraits d’ingénieurs. Les uns vont jusqu’au bout de la logique technicienne, sans trop égard pour ses conséquences fastes ou néfastes, comme le président Barbicane de la Terre à la lune et de Sans dessus-dessous. Ce sont les savants fous. D’autres refusent d’aller trop loin, comme Thomas Roch dans Face au drapeau, ou comme Marcel Bruckman, des Cinq cents millions de la Begum. Peut-on saisir dans le maximalisme vernien, prolixe en figures prométhéennes ou faustiennes, quelque chose comme une éthique des limites, un souci de la transgression ? Qu’en est-il dans l’ensemble de l’histoire ou de la littérature universelle ?
5-Le progrès des sciences et des techniques biomédicales tend à transformer radicalement les dimensions de l'existence humaine. Les spécialistes (généticiens, chirurgiens, etc.) peuvent-ils imaginer le futur de leur pratique ? L’exploration des possibles ne doit-elle souffrir d'aucune limite?
Le colloque se propose d’interroger l’exploration dans ses dimensions scientifiques et techniques, mais également fictionnelles telles que la littérature, le cinéma la met en scène. Le sens des possibles et celui des limites seront travaillés de plusieurs points de vue : philosophique, historique, sociologique, psychologique ou politique.
Appel à communications
Adresser un résumé comportant :
un titre
un résumé de 300 mots maximum
une bibliographie indicative (3-4 titres maxi) du /des auteurs
noms, prénoms, fonctions, coordonnées et affiliation
Par email à rencontres.JV@ec-nantes.fr
10 mai 2014 - deadline pour le résumé
30 mai 2014 - réponse du comité de sélection
15 Octobre 2014 - dépôt des textes définitifs
Comité Scientifique
Etienne Klein, président (CEA, Ecole Centrale-Paris) ; Bernard Baertschi (Université de Genève - Suisse); Pierre Billouet (Université de Nantes) ; Jean-Michel Besnier (Université Paris-Sorbonne, CREA, Ecole Polytechnique-Paris) ; Jean-Pierre Courtial (Université de Nantes) ; Jean Dhombres (EHESS, Centre Alexandre Koyré-Paris) ; Anne-Marie Drouin-Hans, (Université de Bourgogne, Sofphied) ; Guillaume Durand, (Université de Nantes) Ronaldo de Freitas Murao (Observatoire d’astronomie de Rio de Janeiro- Brésil) ; Michel Fabre (Université de Nantes, CREN) ; Tahar Gallali (Université de Tunis- Tunisie); Lauric Guillaud (Université d’Angers) ; Patrick Gyger ( Lieu Unique, Nantes) ; Alain Kerlan ( Université de Lyon 2) ; Florent Laroche (Ecole Centrale de Nantes) ; Denis Lemaître, (ENSIETA–Brest; Réseau Ingenium); Agnès Marcetteau-Paul (Musée Jules Verne, Médiathèque de Nantes) ; Philippe Mustière (Ecole Centrale de Nantes) ; Denis Simard, (Université Laval-Québec-Canada) ; Stéphane Tirard (Centre François Viète, Université de Nantes) ; Jean-Jacques Wunenberger (Université de Lyon 3, Centre Gaston Bachelard)
Comité d’organisation
Guillaume Durand, Université de Nantes
Michel Fabre, Université de Nantes
Florent Laroche, Ecole Centrale de Nantes
Philippe Mustière, Ecole Centrale de Nantes
Partenaires