Essai
Nouvelle parution
Judith. Echos d’un mythe biblique dans la littérature française

Judith. Echos d’un mythe biblique dans la littérature française

Publié le par Sophie Rabau (Source : pierre halen)

 

Jacques POIRIER

 

Judith. Echos d'un mythe biblique dans la littérature française

 

P.U. de Rennes, 2ème trimestre 2004, 204 p., 16 Euros.

 

 

Une ville assiégée, une femme qui se rend dans le camp ennemi, jusque sous la tente du vainqueur, une épée qui s'abat, et cette tête sur les murs : voilà ce que la mémoire retient de Judith et Holopherne — réduits le plus souvent à leur représentation picturale.

Le récit semble donc clair, et le sens tout autant : inspirée par Dieu, une héroïne vertueuse tue le monstre et sauve Israël. Telle est la version reprise au long des siècles par les écrivains catholiques qui, de Jean Molinet à Léon Bloy ou Paul Claudel, en profitent pour christianiser l'héroïne et faire d'elle l'image de la Vierge autant que de l'Église.

Pourtant, quand les dieux se retirent, Judith se retrouve en étrange situation, astreinte à des gestes suspects. C'est que pour les modernes, de Hebbel à Dominique Fernandez en passant par Camille Mauclair, Jean Giraudoux ou Michel Leiris, Holopherne n'est plus une figure de l'Antéchrist, mais un homme souffrant et séduisant, de même que Judith n'est plus une image de la Vierge (ou de Jeanne d'Arc...), mais une femme prête à se rendre — et à châtier son vainqueur.

À partir d'exemples littéraires, cet ouvrage s'interroge sur la place du Sacré dans le monde, sur la relation de l'individu à sa communauté, et plus que tout sur les troubles de l'identité et les incertitudes du désir.

 

 

Professeur de littérature française à l'Université de Bourgogne, Jacques Poirier travaille sur les relations que la littérature entretient avec la psychanalyse et la philosophie. Il a notamment publié Littérature et psychanalyse : Les écrivain français face au freudisme (1914-1944) (Ed. U. Dijon, 1998) et Les Écrivains français et la psychanalyse (1950-2000) (L'Harmattan, 2001).