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Journées sur l'extrême contemporain (Bari, Italie)

Journées sur l'extrême contemporain (Bari, Italie)

Publié le par Marie Minger (Source : Groupe de Recherche sur l'Extrême Contemporain (GREC))

VIIIe Journées sur l'Extrême Contemporain

Université de Bari (Italie), 21-23 octobre 2015

 

Les journées sur l’extrême contemporain s’inscrivent dans l’activité de recherche du Groupe de Recherche sur l’Extrême Contemporain (GREC), actif au sein du Département de Lettres Langues et Arts (www.grecart.it) de l’Université de Bari (Italie). Organisées tous les deux ans, ces rencontres qui auront lieu à Bari, du 21 au 23 octobre 2015, visent à développer la réflexion sur la littérature française actuelle, commencée en 2001 avec le colloque La prose française: lire le présent, continuée en 2003 avec Le futur du présent, poursuivie en 2005 avec Dans le spectacle du roman, en 2007 avec Romans à la limite, en 2009 avec Écrire le fiel, en 2011 avec Nouvelles solitudes et en 2013 avec La ronde des sentiments.

La manifestation s’articule en deux sections:

1. le colloque “L’incohérence créatrice dans la prose française contemporaine”;

2. la remise de la VIIIe édition du “Prix Murat. Un roman français pour l’Italie” à Christian Viguié pour son roman Baptiste l’idiot (Le mot fou, 2014).

 

Colloque "L'incohérence créatrice dansla prose française contemporaine"

En littérature l’incohérence représente un élément fondamental de la narration, peut-être est-ce même le mécanisme qui met en marche la narration. Sans incohérence dans la narration, sans brisure de la ligne de la normalité, sans rupture dans les événements “normaux” (et dans l’écriture), aucune histoire ne se ferait “digne d’être écrite et lue”. L’incohérence, plus ou moins consistante, s’installe dans n’importe quel lieu de la diégèse et de son écriture, représente une sorte de “générateur” qui détermine l’orientation, la qualité et les résultats de la narration.

D’autre part, la “fiction” constitue en soi une forme d’incohérence, puisqu’elle naît comme brisure, détricotage dans la réalité, et crée une “réalité incohérente”, qui met en question l’homologation à la stricte réalité, en proposant des réalités possibles, en procurant une altération de la réalité et du cours normal des événements.

C’est pour cela que l’incohérence semble devenir un ganglion vital sur lequel se fonde l’œuvre littéraire, aujourd’hui plus que jamais.

À partir du patrimoine littéraire traditionnel et des textes les plus significatifs de la littérature la plus récente, il a été possible, jusqu’à maintenant, de relever la présence d’“incohérences”. Nous voulons en indiquer quelques-unes, qui, après un premier examen, pourraient se révéler significatives pour l’analyse littéraire. 

 Incohérence narrative: (celle qui se manifeste) quand on constate des moments de rupture à l’intérieur de la narration.  Incohérence des personnages, principaux et secondaires: (on la relève) quand un ou plusieurs personnages, avec des rôles différents, présentent des comportements inconstants, difformes, ou en contradiction avec ce qu’ils ont manifesté dans d’autres circonstances. Incohérence occasionnelle, involontaire: on rencontre des moments d’incohérence “involontaire” avec la perte momentanée, de la part de l’écrivain, du “contrôle” sur les personnages, sur la narration, sur l’écriture (avec des altérations et des innovations lexicales, grammaticales, syntaxiques) ou sur leur portrait  (un personnage blond qui apparaît brun dans une autre page). Incohérence idéologique: (elle se manifeste) quand les affirmations des personnages ou l’écriture montrent des contradictions dans les positionnements idéologiques (par exemple, une conception de la vie volontairement différente entre un avant et un après). Incohérence dialogique: (elle se manifeste) dans les échanges verbaux entre les personnages du texte. Ces situations peuvent faire apparaître les contradictions dans le dialogue. Incohérence descriptive: (elle fait référence) à l’incohérence des modalités de description du personnage et de ses comportements, de son esthétique et de sa représentation. Incohérence temporelle et spatiale: (dans ce cadre), pour le temps, il y a toutes les ruptures de type chronologique, les jours sans lumière et les luminosités nocturnes, mais aussi le passé comme le présent, les flash-back, les projections vers l’avenir, et, pour le lieu, le renversement des mondes entre au-dessus et au-dessous, les mondes lointains, hypothétiques, les “non-lieux”. Incohérence de genre: (elle se vérifie) quand la matière de l’écriture ne coïncide pas avec ce qu’on attendrait de la forme d’écriture (romans en forme d’essai; fables narratives qui n’ont rien d’une fable; roman qui n’est pas roman; roman anti-roman, écriture sans définition). Incohérence du paratexte: (elle se manifeste) quand les éléments paratextuels présentent une rupture avec le texte lui-même (prémisse, préface, postface, avertissement, dédicace, exergue sont autonomes ou en contradiction avec le texte ou avec certaines parties du texte). Incohérence dans les conclusions: celles qui ne clôturent pas ou qui manquent, des  fins en suspension ou ambiguës.

 

Programme

 

MERCREDI 21 octobre 2015

Università di Bari  

ore 9.30     consegna del “Premio Murat. Un romanzo francese per l’Italia” a

                 Christian Viguié per Baptiste l’idiot (Le mot fou, Forcalquier, 2014).

 

JEUDI 22 octobre 2015  

Università di Bari: Palazzo delle Poste, Sala De Trizio

ore 9.00     inaugurazione del convegno

                 saluto delle Autorità

                

                  Matteo Majorano, Introduction

 

ore 10.00     presiede Liana Nissim (Università degli Studi di Milano)

Matteo Majorano (Università degli Studi Aldo Moro - GREC), L’incohérence créatrice: de Beckett à Houellebecq

Alexandre Gefen (CNRS-Université Paris IV), Le monde n’existe pas: le «nouveau réalisme» de la littérature française contemporaine

Akira Mizubayashi (Université de Sophia – Tokyo), Pourquoi un japonais désirait-il écrire en français tout en vivant au Japon?

 

Università di Bari: Palazzo delle Poste, Sala De Trizio

ore 15.30     presiede Pierre Schoentjes (Université de Gand)

Dominique Viart (Université de Paris Ouest), Incohérences narratives du fait divers

Sjef Houppermans (Leiden University), Julia Deck: incohérence psychique et textuelle

Gaëlle Josse, L’incohérence narrative, ou les étonnantes tribulations d’un inconscient au travail

  

VENDREDI 23 octobre 2015

Università di Bari: Palazzo delle Poste, Sala De Trizio

ore 9.00     presiede Sjef Houppermans (Leiden University)

Gabriela Trujillo (Université Paris I Panthéon Sorbonne, Cinémathèque Française), La cohérence, une pure formalité?

Michel Schneider, Le roman est-il quantique? Théorie physique de la décohérence et non séparabilité des particules amoureuses

     

ore 11.00     presiede Alexandre Gefen (CNRS-Université Paris IV)

Pierre Schoentjes (Université de Gand), Bill l’imposteur: É. Vuillard entre simulacre du Wild West et spectacle de la nature

Christian Viguié, L'incohérence créative, une possibilité artistique ou l'histoire d'un malentendu entre l'œuvre et le monde

 

Università di Bari: Palazzo delle Poste, Sala De Trizio

ore 15.30     presiede Dominique Viart (Université de Paris Ouest)

Elio Franzini (Università di Milano), Marie Thérèse Jacquet (Università degli Studi Aldo Moro - GREC), Incohérence, vous dites