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Rythme(s), imaginaire(s) et signifiance(s) (Abidjan)

Rythme(s), imaginaire(s) et signifiance(s) (Abidjan)

Publié le par Université de Lausanne (Source : N'Guettia Martin KOUADIO)

Journées d’études en littérature, sciences du langage et sciences humaines

organisées par le Centre de Recherche et d’Études en Littérature et Sciences du langage (CRELIS)

les 28 et 29 septembre 2018 à l’Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)

 

Les concepts de rythme, d’imaginaire et de signifiance traversent plusieurs disciplines : ils sont transdisciplinaires parce qu’ils débordent le cadre de la littérature ou même des sciences du langage pour investir parfois le vaste champ des sciences humaines et sociales. Ils sont l’objet de multiples études, aussi diverses que variées. L’observation qui découle de leur diffusion peut faire penser qu’ils sont des notions déjà connues, ou font désormais partie des acquis de la connaissance. Or, une simple approche définitionnelle révèle qu’elles sont fluctuantes, donc difficiles à appréhender. La boutade de Paul Valéry, à propos du rythme, est d’actualité : « ce mot ‘‘rythme’’ ne m’est pas clair. Je ne l’emploie jamais »[1].

À propos de l’imaginaire, Joël Thomas remarque que ce mot « (…) ‘‘imaginaire’’ a, chez ceux qui l’emploient, des significations fort différentes, et par certains aspects, il peut donner l’impression d’être une auberge espagnole, ses définitions variant au gré de leurs auteurs »[2].

En réalité, la difficulté à cerner ces notions se situe à un double niveau. D’une part, du fait qu’elles sont au confluent de plusieurs disciplines, leurs conceptions varient. Les tentatives de définitions généralisantes qu’offrent les dictionnaires masquent des spécificités. Définir, par exemple, le rythme en le ramenant à des notions d’alternance, de mesure, d’ordre et de régularité est une approche qu’on retrouve en musique, en danse, dans les arts plastiques et dans la littérature. Mais, le rythme signifie autre chose dans les poétiques monistes, surtout lorsqu’on considère « l’archéologie » qu’en a fait Emile Benveniste à partir de l’étymologie de ce mot dans la Grèce antique.

De la même manière, l’anthropologue, le philosophe, le mythologue ou le poéticien perçoivent différemment l’« imaginaire ». Aussi, le linguiste, le poéticien et le sémioticien, et plus généralement le structuraliste ou le néo-structuraliste ont-t-ils, bien des fois, des points de vue divergents sur la « signifiance ». D’autre part, à l’intérieur d’un même champ disciplinaire, les notions convoquées échappent, très souvent, à toute définition objective. Ce constat renforce le caractère fluctuant de ces concepts, perceptible dans la transdisciplinarité qui les caractérise.

Toutes ces observations amènent le Centre de Recherche et d’Études en Littérature et Sciences du langage (CRELIS) à organiser deux journées d’étude au cours desquelles se retrouveront des spécialistes des disciplines qui ont en partage les concepts de rythme, d’imaginaire et de signifiance. L’enjeu est d’instaurer un dialogue entre différents spécialistes, sous le prisme des trois notions. Pour paraphraser Gérard Dessons et Henri Meschonnic[3], il y aura, par exemple, à penser ce qu’est le rythme en littérature, en linguistique, en musique, dans la peinture, dans les arts du spectacle, etc.  Ce sera également l’occasion de passer en revue diverses conceptions de « l’imaginaire », selon les disciplines qui les convoquent, très souvent. Qu’est-ce que la signifiance en linguistique, en sémiotique, en poétique, dans le structuralisme, dans le néo-structuralisme… ? Autant d’interrogations qui devraient ouvrir les portes d’une collaboration interdisciplinaire fructueuse.

On le sait, l’histoire des sciences humaines et des lettres se nourrit d’exemples de coopération entre disciplines. Que l’on songe au philosophe Gaston Bachelard qui opère un glissement disciplinaire et conceptuel en passant de l’épistémologie à la poétique, à partir de ce qu’il entend par « l’imagination ». Qu’il soit également évoqué ici la célèbre étude structurale du poème « Les chats »[4] par le poéticien Jakobson et l’anthropologue Lévi-Strauss. Sans conteste, les regards croisés sont toujours producteurs de savoirs.

AXES DE RECHERCHE

Ces journées d’étude s’articuleront autour des axes (non exhaustifs) suivants :

  • Rythme, linguistique, musique et arts du spectacle
  • Rythme, littérature et culture
  • Imaginaire, philosophie et mythe
  • Imaginaire, sociologie, anthropologie et psychologie
  • Imaginaire, littérature et signifiance
  • Rythme et imaginaire en anthropologie et en philosophie
  • Société, imaginaire et signifiance
  • Sciences du langage et signifiance
  • Structuralisme, néo-structuralisme et signifiance.

Les articles sont à envoyer aux adresses suivantes, au plus tard le 25 septembre 2018 :

Participation : 10 000 FCFA (15 euros) Des attestations seront délivrées aux participants.

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Comité scientifique

Porteur du projet : Dr. KOUADIO Kobenan N’Guettia Martin

Maître de conférences en Poétique et Stylistique

ABOA Abia Laurent, Maître de conférences en Sciences du langage, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

ADAMOU Kouakou Dongo David, Maître de conférences en Poétique, psychocritique et poésie africaine francophone, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

CISSE Alhassane, Maître de conférences en littérature comparée, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

COULIBALY Nanourougo, Maître de conférences en stylistique et rhétorique, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

DEDOMON Claude, Maître de conférences en grammaire et linguistique, Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire)

DERIVE Jean, Professeur émérite en Littérature comparée et Littérature orale, Université de Savoie (France)

EKOUNGOUN Jean Francis, Maître de conférences en Génétique textuelle, Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire)

FOBAH Eblin Pascal, Maître de conférences en Stylistique et poétique, Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire)

GNALEGA Makagnon René, Professeur Titulaire en poésie française et francophone, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

KOFFI Loukou Fulbert, Maître de conférences en Poétique et stylistique, Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire)

KOUACOU Jacques Raymond Koffi, Maître de conférences en littérature orale, Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire)

KOUADIO Kobenan N’Guettia Martin, Maître de conférences en poétique et stylistique, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

KRA Kouakou Appoh Enoc, Maître de conférences en sciences du langage, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

MEITE Méké, Professeur titulaire en littérature et civilisations françaises, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

N’GUESSAN Larroux Béatrice, Maître de conférences, Littérature et Civilisations françaises, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

SANTONE Laura, Professeur des universités, Langue et Civilisation françaises, Université  Roma Tre (Italie)

TRAORE Klognimban Dominique, Maître de conférences en théâtre, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan (Côte d’Ivoire)

 

[1] Valéry PAUL, Cahiers, Paris, Pléiade, 1915.

[2] Joël THOMAS, Introduction aux méthodologies de l’imaginaire, Paris, ellipses, 1998, p. 15.

[3]Gérard DESSONS et Henri MESCHONNIC, Traité du rythme. Des vers et des proses, Paris, Dunod, pp. 26-27. 

[4]Titre d’un poème de Charles BAUDELAIRE, in Les Fleurs du Mal, Paris, Garnier, 1961.