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Appels à contributions
Traductions imprimées, traductions pour l’imprimé (1470-1550)

Traductions imprimées, traductions pour l’imprimé (1470-1550)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Elisabetta Barale)

Journées d’études jeunes chercheurs

Traductions imprimées, traductions pour l’imprimé (1470-1550)

 

Antoine Berman, dans un ouvrage fondamental qu’il consacre au traducteur le plus célèbre de la Renaissance en France, Jacques Amyot, constate que « La Renaissance est l’époque, l’âge de la Traduction. [...] À la Renaissance, le champ du traduisible devient (virtuellement) illimité : n’importe quel texte, de n’importe quel genre, de n’importe quelle langue, est désormais considéré comme bon à traduire» (A. Berman 2012, p. 75).

Néanmoins, liée aux phénomènes politiques et culturels de la translatio imperii et de la translatio studii, la traduction joua un rôle capital dès le Moyen Âge ; comme le montre le répertoire Transmédie, « le Moyen Âge tout entier est une vaste entreprise de traduction » (M. Zink, 2011, p. 9). L’œuvre monumentale de médiation, de transposition et d’innovation de la culture antique que réalisèrent les clercs médiévaux s’est développée au fil du temps comme un immense mouvement de traduction. C’est surtout aux XVe et XVIe siècles que l’augmentation quantitative et qualitative des traductions interlinguales – non seulement des langues classiques, mais aussi des langues romanes et germaniques – s’accompagne d’une large production de traductions intralinguales, incluant aussi bien les remaniements de traductions antérieures que les mises en prose de textes à l’origine en vers.

Phase de transition florissante et complexe, mais non pas de rupture, le passage de la fin du Moyen Âge à la Renaissance révèle ainsi de plus en plus ses nombreux éléments de continuité.

Dans le cadre du projet d’intérêt national (PRIN 2017) Transizione o rivoluzione? Per un nuovo paradigma della lingua e della letteratura francese tra Medioevo e Rinascimento, deux journées d’étude, organisées en présentiel à l’Université de Milan et consacrées à la présentation des travaux de jeunes chercheurs, se proposent de contribuer à l’étude des traductions en langue française réalisées avant la fin du XVe siècle et éditées entre 1470 et 1550. Plus précisément, nous invitons à aborder cette question dans une double perspective :

1) le passage à l’impression de textes qui ont connu auparavant une diffusion sous forme manuscrite ;

2) l’existence de traductions médiévales dont on ne connaît la transmission que sous forme d’imprimés.

Dans le but de réfléchir sur les affinités et les divergences sous-jacentes aux projets de traduction et d’édition qui se concrétisèrent à des moments distincts et de différentes façons, les contributions peuvent être déclinées selon une ou plusieurs des perspectives de recherche suivantes :

Les projets de traduction : la manière dont les paratextes (titres, frontispices, préfaces, privilèges, etc.) concourent à la définition et à l’analyse de l’évolution des projets de traduction ; questions concernant l’auctorialité et la relation des textes avec leurs sources.

Les projets d’édition : l’importance des traductions dans l’ensemble de la production d’un éditeur/imprimeur ; l’étude des interventions sur les textes traduits ; l’influence du marché sur le choix des traductions à imprimer.

La « matérialité » des livres contenant des traductions : format, caractère typographique, mise en page, décoration, multiplication des paratextes lors du passage du manuscrit à l’imprimé.

Les propositions de contribution, en italien ou en français, comprenant un titre, un résumé d’une dizaine de lignes et une bibliographie sélective, devront être envoyées avant le 10 septembre 2021, à l’adresse suivante : 2022trim@gmail.com.

Après l’évaluation des propositions, le comité scientifique et organisateur enverra une réponse aux auteurs avant la fin de l’année.

Les journées d'études se tiendront à l'Université de Milan du 16 au 17 juin 2022.

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Comité scientifique et organisateur :

Elisabetta Barale (Università degli Studi di Torino), Amandine Bonesso (Università degli Studi di Udine), Martina Crosio (Università degli Studi di Milano), Giuliano Rossi (Università degli Studi di Siena), Alessandro Turbil (Università degli Studi di Torino).

L’activité du comité scientifique et organisateur bénéficie de la contribution de tous les membres du projet PRIN: Antonella Amatuzzi (Università degli Studi di Torino); Monica Barsi (Università degli Studi di Milano); Sergio Cappello (Università degli Studi di Udine); Stefania Cerrito (Università degli Studi Internazionali di Roma); Paola Cifarelli (Università degli Studi di Torino); Maria Colombo Timelli (Università degli Studi di Milano, directrice du projet); Barbara Ferrari (Università degli Studi di Milano); Marco Maulu (Università degli Studi di Sassari); Giovanni Matteo Roccati (Università degli Studi di Torino); Anne Schoysman (Università degli Studi di Siena).