Agenda
Événements & colloques
Poésie & performance : enjeux théoriques, historiques et critiques

Poésie & performance : enjeux théoriques, historiques et critiques

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Gaëlle Théval)

Journée d’études

Poésie & performance : enjeux théoriques, historiques et critiques

 

Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle

13 rue de Santeuil – 75005 Paris

Vendredi 28 mars 2014

Salle 410

 

Responsables :

Olivier Penot-Lacassagne & Gaëlle Théval

 

         Qu’est-ce que la poésie performance? Comment la définir ? Quels éléments spécifiques fait-elle apparaître ? Comment la délimiter ?

         Quelque peu négligée par la critique, la poésie performance est un champ difficile à circonscrire. Les relations étroites qu’elle entretient avec les autres arts performatifs, les rapports de contiguïté qu’elle connaît avec la « poésie orale » (Zumthor) ne facilitent guère son identification. Il importera par conséquent d’en dégager les éléments distinctifs. En quoi la performance poétique, sans en être indépendante, se différencie-t-elle des performances dramatique, plastique ou chorégraphique ? Quel(s) usage(s) de l’espace, du temps, du corps, de la voix, des techniques et des technologies demande-t-elle ou invente-t-elle ?

         De même, il importera de la distinguer du champ de l’oralité poétique, étant entendu qu’elle déborde largement la simple mise en voix. Un des enjeux de cette réflexion sera ainsi de définir, sans jamais le figer, l’espace propre de la poésie performée, de reconsidérer dès lors les différents vocables employés par les poètes pour la désigner : « poésie directe » (Jean- Jacques Lebel), « poésie action » (Bernard Heidsieck) ; « poésie en chair & en os » (Julien Blaine) ; « poésie d’action » (Robert Filliou, Serge Pey)...

Cette singularisation de la performance poétique s’appuie sur une histoire qui, certes, relève de l’histoire générale de la performance, mais qui suit aussi un cours qui lui est propre. Dans cette double perspective, l’étude des grands précurseurs, mouvements ou figures (futurisme, dadaïsme, ultra-lettrisme, poésie sonore...), s’impose. Depuis longtemps, les poètes oralisent leur poésie. Cette oralisation rompt avec la lecture silencieuse, solitaire, du poème. Les performances avant-gardistes sont historiquement déterminantes. Les bouleversements qu’elles apportent permettent de mieux appréhender aujourd’hui la notion de poésie performance. Mais on ne peut négliger dans son élucidation critique l’importance des transferts culturels, en particulier l’influence, à partir des années 1960, de la poésie américaine et de la pratique anglo-saxonne de la parole performée sur les poètes français.

Interroger, au-delà des cloisonnements disciplinaires, l’évolution des pratiques de la performance poétique, leur historicité, leurs formes (propres ou hybrides), leurs dispositifs (sonores, visuels, numériques), leurs contenus, leurs sens par rapport à la culture d’aujourd’hui : tel est l’objet de cette première journée d’études dont les attendus sont à la fois historiques, théoriques et critiques.

 

Programme

 

9h45 : Olivier Penot-Lacassagne : ouverture de la Journée

 

Matinée

10h00 : Laurent Prost (Université Paris Ouest Nanterre) : Dada, une critique de la poésie : mots, gestes et rythmes au Cabaret Voltaire

10h30 : Olivier Penot-Lacassagne (Université Sorbonne Nouvelle) : Antonin Artaud : le corps, la voix

11h00 : Serge Martin (Université Sorbonne Nouvelle) : Ghérasim Luca, un nœud critique pour la poésie performance

11h30 : Cristina de Simone (Université Paris Ouest Nanterre) : La lecture performance chez Isidore Isou et François Dufrêne

 

12h15 : Pause déjeuner

 

Après-midi

14h00 : Laurence Corbel (Université Rennes II) : « Try it yourself » : la poésie d’action de Robert Filliou

14h30 : David Christoffel (Université Paris I) : Poésie = Performance. Une théorie poétique de la performance à partir du Pneu de Tarkos.

15h00 : Gaëlle Théval (Université Sorbonne Nouvelle) : Poésie : (action / directe/ élémentaire / totale…)

 

Pause : 15h30 -15h45

 

15h45 : Juliette Drigny (Université Paris Sorbonne): Que faire de la voix ? Performances vocales et enregistrements autour de l'avant-garde théorique des années 1970 : Denis Roche, Pierre Guyotat, Christian Prigent

16h15 : Anne Christine Royère (Université de Reims) : Poésie et performance à l’épreuve de la lecture publique dans les années 1980