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Appels à contributions
Politique et traduction : la traduction littéraire en temps de guerre (1914-18/1939-1945)

Politique et traduction : la traduction littéraire en temps de guerre (1914-18/1939-1945)

Publié le par Marc Escola (Source : Christine Lombez)

Politique et traduction :

la traduction littéraire en temps de guerre

(1914-18/1939-1945)

Université de Nantes, 12 juin 2015

 

 

Si l’histoire événementielle ainsi que la vie culturelle des années 1914-18 ou 1939-45 ont déjà suscité nombre d’ouvrages, notamment en cette année 2014, force est de constater que la question de la traduction est le plus souvent restée en marge de la plupart des travaux publiés. Pourtant traduire en temps de guerre se révèle souvent un enjeu stratégique et un vecteur d’idéologies efficace qui reste à explorer en détail. Dans le prolongement des commémorations ayant marqué le début du premier conflit mondial (été 1914) et la fin de l’Occupation allemande en France suite au Débarquement allié (juin 1944), nous souhaiterions nous interroger sur la pratique des traducteurs littéraires français (et francophones) durant ces deux guerres. Ce rapprochement nous paraît d’autant plus justifié que la France, la Belgique et le Luxembourg, par exemple, ont connu une occupation militaire (totale ou partielle) de plusieurs années sur leur sol lors de chaque conflit. Peut-on y distinguer des points communs ? Dans quelle mesure les années d’Occupation allemande ont-elles marqué la pratique de la traduction littéraire ? Dans une optique francophone, la réflexion s’intéressera donc aux traductions en français parues en France, en Belgique ou au Luxembourg (mais aussi, le cas échéant, dans d’autres pays impliqués dans le conflit), pour comparer, ce faisant, certains aspects de la condition des traducteurs en guerre, d’un pays à un autre.

 

Les contributions attendues pourront s’orienter suivant les axes suivants (non limitatifs) :

 

- approches bibliométriques : évaluation des flux traductifs à partir de relevés bibliographiques (France, Belgique, etc). Qui traduit-on pendant l’une et l’autre guerre ? Dans quels supports les traductions sont-elles publiées ? Y-a-t-il des auteurs/genres/langues littéraires privilégiés ? Des points communs aux deux époques ?

- approches traductologiques : comment traduit-on ? Peut-on déceler des changements dans les pratiques provoqués par les circonstances de la guerre ? En quoi la traduction peut-elle se faire aussi le reflet d’idéologies dominantes (ou bien les contester) ? Quels discours tient-on sur la traduction littéraire en français en 1914-18 et en 1939-45 ?

- les traductions en français hors de l’espace francophone : dans quels pays non-francophones traduit-on en français durant les deux guerres ? Quels sont les traducteurs, les œuvres, les genres littéraires choisis ?

- politique et traduction en langue française : politique culturelle et « programmes » de traductions en temps de guerre ; cas spécifique des traducteurs universitaires et des germanistes dans les situations d’Occupation allemande

- traducteurs/traductrices emblématiques de la traduction littéraire francophone pendant l’une ou l’autre guerre

 

Organisée dans le prolongement du séminaire de recherches « Politique et Traduction » du laboratoire L’AMo (EA 4216), cette manifestation s’inscrit aussi plus largement dans le projet de recherches « Histoire, politique, et traduction : la traduction littéraire sous l’Occupation – France, Belgique 1940-1944 » dirigé dans le cadre de l’Institut Universitaire de France par Christine Lombez à l’Université de Nantes.

 

Un résumé des propositions (300 mots maximum) devra être envoyé à l’adresse suivante (traducteursenguerre@gmail.com) pour le 15 décembre 2014.