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Théâtre et militantisme : regards sur les migrations (ENS Lyon)

Théâtre et militantisme : regards sur les migrations (ENS Lyon)

Publié le par Marc Escola (Source : Camille Mayer)

Journée d'études "Théâtre et militantisme : regards sur les migrations"

 

3 conférences // 2 créations théâtrales et 1 débat

pour interroger les enjeux esthétiques et politiques des représentations théâtrales des migrations ! 

Evénement gratuit sur réservation

(https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSe7ys7uOtRplEWPAl-E8SuZLfsUqWsRy6Pt-pFxIVzJXo2sYQ/viewform )


Programme Complet 

10h : Ouverture des portes - Café
10h30 : Introduction générale par Pauline Rousseau (Ihrim - Lyon 2) et Camille Mayer (EA1573, Paris 8)
11h : "Étranges étrangers et étrangères : parcours de migrants et migrantes au XXe siècle en France" - Michelle Zancarini-Fournel (université Lyon 1, UMR LARHRA)
12h : "Fan Al-Hayat (l'art de la vie) : des potentialités du travail théâtral comme facteur de reconstruction individuelle et collective dans un cadre post-traumatique". EDESTA, Université Paris 8
13h : Déjeuner
14h30 : « De la Commune à Avignon en passant par la préfecture, retour sur l’expérience de 81 av Victor Hugo » [titre provisoire] - Olivier Coulon-Jablonka - Barbara Métais Chastanier
15h30 : "Chroniques des invisibles" – Lecture musicale. Texte : Barbara Métais Chastanier, Interprétation : Julie Moulier, Musique : Sarah Métais Chastanier
16h30 : Pause
17h : "C’est quoi le problème ?" par la Cie Waninga. Avec : Mamadou Ouri Balde, Salvator Bwishe, Malick Coulibaly, Ousmane Diallo, Ibrahima Gary, Issouf Houmadi, Lancei Kourouma, Benicia Makengele et Keletigui Sylla. Coordination : Marie Brugière, FIammetta Nincheri et Pauline Rousseau
18h30 : Discussion, échange avec la salle
19h30 : Fin de la journée

Argumentaire détaillé 

Force est de constater que « la crise migratoire » est au cœur de l’actualité. Omniprésente dans les médias, à l’ordre du jour de tous les sommets européens, les flux migratoires – dits incontrôlables – font vaciller des certitudes. Les traités internationaux sont régulièrement foulés au pied (droit d’asile, liberté de circulation des personnes, droit maritime, etc) et le devoir moral est renvoyé dos à dos au principe de réalité. 
Parallèlement, les personnes en situation migratoire autant que leurs détracteurs ont aussi fait leur apparition sur les scènes de théâtre. 

Dès lors, de nombreuses questions se posent. Quels sont les enjeux esthétiques et politiques de ces pièces ? Qui parle ? A qui ? Pour qui ? Et comment ? Comment le théâtre, art lent dans son processus, peut-il s’emparer de ces récits toujours marqués par l’urgence et que permet-il de comprendre ? Quel imaginaire crée-t-il et fait-il circuler autour des migrations ? Est-un théâtre nécessairement militant et pourquoi le choix majoritaire de formes documentaires ? Comment se situe-t-il par rapport à d’autres arts comme le cinéma ou par rapport aux médias ? Les artistes répondent-ils – même inconsciemment – à une injonction de responsabilité sociale qui vise à faire de la culture le cache-misère de la politique d’exclusion ? S’agit-il d’un phénomène classique de récupération significatif de la capacité du système néo-libéral à absorber les dynamiques de contestation et dans quelle mesure les compagnies lancées dans ces initiatives peuvent-elles se servir de cette récupération ? 

Dans le cadre de cette journée, nous avons voulu mêler une approche théorique et pratique en invitant à la fois des universitaires, des artistes et des militant·e·s à discuter de ces problématiques. Plusieurs disciplines sont convoquées, les études théâtrales sont au cœur de la journée mais nous avons voulu commencer par une intervention de Michelle Zancarini-Fournel, professeure d’histoire, tant il nous semble important de prendre du recul et de réinscrire ce phénomène dans une histoire longue. Les mots sont révélateurs d'imaginaires collectifs et jouent un rôle prégnant dans les processus de catégorisation et de représentations politiques et sociales des migrant·e·s, nous espérons que cette journée soit l’occasion d’interroger ces enjeux.