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Appels à contributions
Théâtre, adolescence et citoyenneté (Montreuil-sur-Mer, France)

Théâtre, adolescence et citoyenneté (Montreuil-sur-Mer, France)

Publié le par Marc Escola (Source : Marie Garré Nicoara)

JOURNEE D’ETUDE

Organisé par Brigitte St Georges et Marie Garré Nicoara

«Théâtre, adolescence et citoyenneté »

22 avril 2016, Théâtre de Montreuil-sur-Mer

EA 4028 Textes et Cultures

 

APPEL A CONTRIBUTION

 

Cette journée d'étude s'inscrit dans la continuité d'autres manifestations organisées par l'équipe d'accueil Textes et Cultures EA 4028 de l'Université d'Artois, notamment le colloque La représentation du jeu dans les écritures jeune public organisé en avril 2011 par Françoise Heulot-Petit et Sandrine Le Pors, la journée d’étude Figuration, dramatisation et point de vue de l’enfant dans le théâtre moderne et contemporain organisée en 2012 et le séminaire interdisciplinaire Danse et enfance organisé par Sandrine Le Pors et Aurore Heidelberger.

Pour prolonger ces réflexions, nous proposons au cours de cette journée de questionner le théâtre dans son articulation avec l’adolescence, et d’en aborder les esthétiques et processus de création au fil de trois axes principaux : celui de l’écriture, des formes spectaculaires et enfin de la pratique théâtrale par les adolescents.

Comment s’adresse-t-on aux adolescents ? Quelles sont les spécificités d’un public ado ?

 

Ecritures

Du côté de l’écriture, il s’agira de penser les enjeux de pièces à destination de la jeunesse. Une écriture spécifique à l’adresse de la jeunesse est-elle nécessaire ou tous les textes peuvent-ils lui être présentés ? Les textes classiques peuvent-ils encore parler aux jeunes et si oui comment? Comment des dispositifs tels que le prix Collidram (prix de littérature dramatique des collégiens) ouvrent-ils un appétit vers le théâtre contemporain ?

Face à cette « génération mutante » nourrie aux écrans, qualifiée de Petite Poucette par Michel Serres (2012), comment réinventer une écriture pour elle ?  Quel type de regard les adolescents au cœur d’une société bouleversée par les technologies numériques, portent-ils sur le théâtre et  les arts vivants ?

La question d’une écriture à l’esthétique adolescente, plus qu’à destination des adolescents pourra également être soulevée : depuis Ubu et son humour potache, comment penser l’écriture de Fabrice Melquiot,  les créations de Vincent Macaigne ou du Teatro La Re-sentida, dont les mises en scène s’appuient sur un sentiment de révolte et une certaine fougue adolescente ?

 

Représentations

Nous interrogerons également les représentations de l’adolescence : que les spectacles supposent la présence d’adolescents sur scène (comme chez Bruno Lajara : Ne pas, 2003, ou, du côté de la danse, Lies Pauwels, Het HamiltonKomplex 2014, et Alain Platel, Bernadetje, 1996) ou quand cette représentation transite par celle de mannequins (Violet de Jon Fosse, mis en scène par Bérengère Vantusso, où les personnages adolescents sont figurés par des mannequins hyperréalistes plus grands que nature, littéralement « empêtrés dans leurs corps », 2012) : quelle est la place de l’adolescence en scène ?

Nous analyserons également les nouveaux dispositifs scéniques mis en œuvre dans les spectacles contemporains et nous nous demanderons s’ils correspondent aux nouveaux récepteurs potentiels que sont les adolescents et s’ils peuvent conquérir ce jeune public.

 

Pratique

Enfin, nous nous interrogerons sur la pratique théâtrale scolaire et nous poserons les enjeux de l’éducation au théâtre dans son articulation avec une éducation par le théâtre.

Les temps forts tels Youth is great au Grand Bleu (Lille) qui ponctuent une saison théâtrale en associant programmation de spectacles à destination des adolescents (en salle ou en décentralisation dans les collèges et lycées) et ateliers de pratique théâtrale permettent-ils d’enrichir la relation au spectacle vivant ?

C’est également la médiation entre théâtres et établissements scolaires qui pourra être questionnée (du théâtre vers le collège / lycée et des établissements scolaires vers les théâtres, quelles médiations sont mises en œuvre ?). 

 

Citoyenneté

Ces différentes approches permettront d’éclairer un enjeu fondamental du rapport entre théâtre et adolescence : l’acquisition d’une réflexion sur la citoyenneté. Comment le théâtre peut-il permettre à l’adolescent de mieux appréhender le monde contemporain, de prendre conscience de son être au monde et trouver sa place de citoyen du monde? Comment peut-il le guider «  dans le chaos marchand contemporain » ainsi qu’Alain Badiou nomme notre monde actuel ? Comment «  dans un monde qui se regarde perdre l’espoir » selon la formulation de Jean-Pierre Vincent, metteur en scène, acteur et pédagogue, le théâtre peut-il encore être «  un éclat de résistance » ?

            « L’expérimentation d’un futur possible » comme l’énonce Pierre Debauche, est-il le rôle du théâtre? « Comment s’adresser  (aux adolescents) pour qu’ils pensent leur vie autrement qu’ils ne le font d’habitude »? Comment provoquer la « transformation subjective du [jeune] public (c’est-à-dire « le transfert théâtral, mode sur lequel une représentation touche, voire modifie les structures subjectives », selon François Regnault)? Comment rendre les jeunes actifs, sans qu’ils aient à bouger de leur siège et acteurs du monde?

On pourra poser, dans ce cadre, la question de la portée politique des textes de certains auteurs, comme Sylvain Levey, notamment.

 

Au cours de cette journée d‘étude, une table ronde sera organisée avec des professionnels de théâtre (auteurs, metteurs en scène et médiateurs attachés aux structures théâtrales) ainsi que des professionnels de l’éducation  (enseignants et chargés de mission en art théâtral). Les participants auront également l’occasion d’assister à une représentation d’expérimentations théâtrales réalisées par des adolescents (collégiens et lycéens audomarois).

Les propositions de communication – une demi-page et bref CV-  sont à envoyer conjointement à Marie Garré Nicoara (marie.garrenicoara@yahoo.fr) et à Brigitte St Georges (brigitte.saint-georges@orange.fr) avant le 15 février 2016. Les réponses seront données aux intervenants le 1er mars 2016.