Agenda
Événements & colloques
Journée d’études sur Didon se sacrifiant d’Étienne Jodelle 

Journée d’études sur Didon se sacrifiant d’Étienne Jodelle

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Elise GAUTHIER)

Journée d’études sur

Didon se sacrifiant d’Étienne Jodelle

 

(programme des agrégations externes de Lettres modernes et classiques)

 

CESR (Université de Tours),

Samedi 19 octobre 2013, salle Rapin

Entrée libre, accès par le 8, rue Rapin – 37000 Tours

 

Organisation

Charlotte Bonnet (CESR), Anne Boutet (CESR),

Christine de Buzon (Université de Limoges) et Élise Gauthier (CESR).

 

 

10h-10h50 : Madeleine Lazard (Université Paris-III), L’émergence de la tragédie au milieu du XVIe siècle

Durant les quarante premières années du XVIe siècle, les anciens genres traditionnels du théâtre médiéval continuent à prospérer. On joue et on imprime des moralités, des miracles et des mystères pour lesquels surtout le grand public garde sa prédilection.

Pourtant cette apparente prospérité des genres médiévaux ne cache pas bien des griefs littéraires et religieux qu'ils provoquent et qui devaient amener leur déclin rapide. Tandis que le mystère se fige et se stérilise, le goût littéraire de l'élite évolue. La connaissance et l'amour de la littérature antique vont croître et un nouveau théâtre humaniste va naître. L'interdiction des représentations de mystères par le Parlement de Paris en 1548 porte un grand coup au théâtre religieux. La publication de La Défense et illustration de la langue française en 1549 montre que le programme de la révolution littéraire entreprise par la Pléiade comporte, entre autres, la restauration du théâtre. Elle figure au nombre des recommandations formulées par Du Bellay qui en indique les « archétypes ». La rupture avec le théâtre médiéval sera radicale : ce dernier est méprisé et honni dans tous les écrits théoriques. Le théâtre se veut résurrection du théâtre antique, tragédie et comédie, imitation des archétypes grecs et latins, à l'exemple de l'Italie. La génération de Jodelle s'emploie efficacement à cette restauration souhaitée par Ronsard et Du Bellay avec des tentatives audacieuses.

Si le XVIe siècle n'est pas une grande époque du théâtre français, que ne favorisait pas le contexte historique (l’état de guerre presque ininterrompu d’une France déchirée par les guerres civiles et les conflits religieux), ce théâtre humaniste demeure important car il prépare les réussites futures tout en consacrant la rupture entre le théâtre populaire et celui de l'élite intellectuelle.

 

10h50-11h40 : Sylvain Garnier (Université de Paris IV-Sorbonne), L’évolution des chœurs dans les tragédies de Jodelle : de l’application au détournement des préceptes horaciens

Créateur de la première tragédie française, Jodelle témoigne d’une compréhension très fine du drame et de la dramaturgie qui le distingue de ses contemporains, notamment dans l’usage qu’il fait des chœurs. En effet, quand la plupart des dramaturges ou poéticiens de son temps ne voit dans le chœur qu’un intermède lyrique et didactique abstrait, Jodelle, lui, adapte fidèlement, dès Cléopâtre captive, le précepte horacien qui veut que le chœur constitue un personnage à part entière de l’action – tout en conservant, bien sûr, son caractère éminemment poétique et moral. Mais, surtout, dans Didon se sacrifiant, sa seconde tragédie connue, Jodelle va tirer toutes les conséquences de cette idée en faisant du chœur non plus un mais deux « personnages » et en diminuant ou tout du moins subordonnant la nature lyrique et didactique de ces chœurs à leur rôle dramatique accru. Après avoir réussi à obtenir dans sa première tragédie un équilibre parfait entre les fonctions dramatique, didactique et lyrique du chœur – tel que semblait le réclamer Horace dans son Art poétique afin que les chœurs ne soient pas de simples intermèdes  –, Jodelle va donc poursuivre la logique du poéticien latin jusqu’à modifier la place et le sens même des parties lyriques dans le drame.

 

11h40-11h50 : questions

 

13h25-14h15 : Emmanuel Buron (Université de Rennes 2), Sacrifice et tragédie dans Didon se sacrifiant

Le suicide de Didon est présenté comme un sacrifice. Pourquoi ? Quels sont les enjeux d’une telle perspective ? Les réponses à cette question engagent la définition de la tragédie dans les années 1550, la compréhension de la lecture de Virgile par Jodelle, l’interprétation des enjeux métaphysiques de la pièce et, en partie, l’itinéraire de Jodelle.

 

14h15-15h05 : Gilles Polizzi (Université de Mulhouse), La topique de l’envie dans Didon se sacrifiant de Jodelle : une reconstruction des « caractères » sous l’angle de la dramaturgie

 

15h05-15h15 : questions

 

15h15-15h30 : pause

 

15h30-16h20 : Mathilde Houdry-Lamy (Université d’Avignon), Héros épique, héros tragique : la figure d’Énée de Virgile à Jodelle

De même que la tragédie s’affirme au XVIe siècle comme un grand genre proche de l’épopée, de même Étienne Jodelle choisit de s’inspirer de Virgile pour composer sa deuxième tragédie. Didon se sacrifiant se présente en effet comme une amplification du quatrième livre de l’Énéide. La lecture croisée de ces deux œuvres conduit à s’interroger sur la figure du héros épique, devenu héros tragique secondaire.

 

16h20-17h10 : John Nassichuk (University of Western Ontario), L’usage des sentences dans Didon se sacrifiant

On étudiera les sentences dans Didon se sacrifiant en portant une attention particulière aux sources et aux intertextes.

 

17h10-17h30 : questions et conclusion

 

Cette journée est organisée avec le soutien de l’IUF, du CESR, de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université de Limoges et du département de Français de l'Université de Tours. Elle sera enregistrée et diffusée par le CESR.

Adresse : Centre d'Etudes supérieures de la Renaissance, Université de Tours, 59, rue Néricault-Destouches - BP 11328 - 37013 Tours Cedex 1. Tél. : 02 47 36 77 60. Accès à la salle Rapin par le 8, rue Rapin.

 

Contact : Charlotte Bonnet (charlotte.bonnetviroullaud@orange.fr), Anne Boutet (anne_boutet@voilà.fr) et Elise Gauthier (erato.gauthier@gmail.com)

Programme en ligne : http://cesr.univ-tours.fr/actualites/i-didon-se-sacrifiant-i-d-etienne-jodelle-362209.kjsp