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Musique imaginaire et imagination auditive

Musique imaginaire et imagination auditive

Publié le par Emilien Sermier (Source : Hélène Hôte)

Journée d’études organisée par Damien Dauge, CÉRÉdI

Université de Rouen, mercredi 20 mai 2015
Maison de l’Université, Mont-Saint-Aignan, Salle Divisible Nord

 

Présentation

C’est avec une double sourdine que cette journée d’études suggère de jouer, afin d’assourdir non seulement les œuvres musicales mais l’ensemble des phénomènes sonores. Il ne suffira pas d’évacuer l’Opéra ; il faudra se boucher les oreilles.
Nous nous proposons d’abandonner un instant le confortable siège de l’Opéra, à partir duquel l’œuvre apparait comme le centre tangible de la musique. La musicologie a dû se détourner de ces objets fixes que sont les œuvres pour s’intéresser à l’écoute et à l’auditeur. Peut-être qu’en tendant l’oreille vers les musiques imaginaires, les études littéraires pourraient vaincre leur peur ekphrastique, leur complexe d’infériorité acoustique. Devant des œuvres sonores inexistantes, ni l’écriture ni la lecture ne seraient condamnées au constat résigné de l’absence de la musique : toutes deux se devraient plutôt de « chercher la musique ».
Il conviendrait certainement de penser notre expérience auditive comme un continuum au sein duquel les sons entendus ne sont que des exceptions. Notre tête est pleine de vers d’oreilles, hantée par tant de sons intérieurs et de fragments intimes de mélodies. L’imagination auditive ne se situe pas dans un après de l’audition – elle ne serait que mémoire – mais participe de la perception elle-même. Bien des liens restent ainsi à tisser entre théories de l’écoute, de la lecture ou encore du regard dans le rôle qu’elles accordent à l’imagination ; et bien des disciplines à convoquer autour de cette manière de penser notre expérience d’auditeur en dehors de la seule présence sonore de la musique, au cœur de notre intimité auditive, là où la littérature n’a rien à envier à la musique.

Après une matinée consacrée à l’écriture littéraire de l’imagination auditive, l’après-midi, plus théorique, abordera d’autres champs de recherche : la musicologie, le cinéma ou les neurosciences.

 

Programme

9h30 – Accueil

9h50 – Introduction par Damien DAUGE

Matinée : les mots pour les sons

10h – Amandine LEBARBIER (Université de Paris Ouest Nanterre-La Défense), « Poétique de la réception musicale et de la mémoire auditive dans Sainte Cécile ou la puissance de la musique de Heinrich von Kleist et Le chant de l’amour triomphant de Ivan Tourgueniev »

10h30 – Stéphane LELIÈVRE (Université Paris IV-Sorbonne), « Gambara, ou comment dire l’opéra idéal »

11h – Pause-café

11h20 – Christophe IMPERIALI (Université de Lausanne), « Faire taire Wagner. Mallarmé et Proust face au défi wagnérien »

11h50 – Marion COSTE (Université de Paris III-Sorbonne-Nouvelle / EHESS) « Rêver la musique pour écrire le rêve dans Concert de Michel Butor »

12h20 – Pause-déjeuner

Après-midi : quand les sons font défaut

14h15 – Damien DAUGE (Université de Rouen), « Nommer, représenter, stimuler l’imagination auditive : entre l’écoute et la lecture »

14h45 – Nicolas FARRUGIA (University of London), « Perception, imagination musicale, et vers d’oreilles : que peuvent nous apprendre les neurosciences ? »

15h45 – Pause-café

16h00 – Sophie HERR (Freie Universität Berlin), « L’imaginaire auditif dans la poétique et la réception du cinéma muet »

16h30 – Martin KALTENECKER (Université Paris VII-Diderot), « Écouter avec des images »

 

Comité scientifique : Jean-Louis Jeannelle, Peter Szendy, Damien Dauge.